On demanda un jour à Hillel s’il pouvait expliquer la Torah sur un pied. Il répondit : "Véahavta Léré’akha Kamokha", aime ton prochain comme toi-même. Appliquons-nous ce principe également à nos familles ?

La plupart des adultes n’aiment pas être accusés. Les enfants n'apprécient pas non plus. Au fil des années, j’ai assisté à de nombreuses conférences sur le Chalom Bayit (l’harmonie conjugale), ainsi que sur le mariage et l’art d’être parent. Et j’ai souvent entendu ce conseil : il faut nous adresser à notre famille, à notre conjoint, et à nos enfants de la même manière que nous parlons à nos voisins. Notre réaction initiale peut être la surprise : nous nous adressons à nos proches certainement aussi affectueusement et respectueusement que nous ne le faisons avec les personnes dont nous sommes plus éloignés. Mais après quelques instants de réflexion, nous nous rendons compte que ce n’est pas le cas, et que notre proximité crée un manque de respect.

Il est important de parler avec plus de respect à nos enfants et éviter le Onaat Dévarim, le fait de causer du tort par la parole. Les accusations mettent nos enfants sur la défensive, créant des tensions et des luttes de pouvoir.

Plutôt donc que de recourir aux plaintes continuelles et aux accusations envers notre famille (mais jamais avec nos voisins…), une adepte de la discipline positive, Mélanie Millier, suggère d’employer la phrase : « J’ai remarqué… » C’est une façon pratique de rappeler à votre enfant, ou même à votre conjoint, ses obligations.

J’ai pensé que nous pourrions employer cette bonne astuce pour nos préparatifs du Chabbath cette semaine.

Plutôt que : « C’est la veille de Chabbath et je viens de nettoyer toute la maison ! Pourquoi as-tu oublié de remettre tes chaussures dans le vestiaire ? », tentez plutôt ceci : « J’ai remarqué que tu avais laissé tes chaussures dans le hall d’entrée. »

Plutôt que : « Je t’ai déjà dit un million de fois que mettre la table de Chabbath, c’est aussi sortir les verres du Kiddouch ! », tentez plutôt : « J’ai remarqué que les verres de Kiddouch sont encore dans l’armoire. »

Plutôt que : « Tu vas enfin prendre ta douche ?! », misez sur : « J’ai remarqué que tu ne t’étais pas encore douché. Il est 19 heures et tu as dit que tu prendrais ta douche à 18h30. Chabbath commence à 19h30 ce soir. »

La beauté de cette formulation est évidente. Lorsque nous employons « J’ai remarqué » pour reformuler nos requêtes, nous renforçons l’idée qu’un problème est bien présent et doit être résolu, mais nous sommes confiants que notre enfant ou conjoint est capable de le résoudre ; j’ai remarqué ces choses et je t’en fais part, car j’attends - et pense que tu en es capable - que tu t’en occupes.

J’aime personnellement cette expression « J’ai remarqué ». C’est une expression neutre et non conflictuelle. En l’employant, nous devenons des êtres calmes, rationnels, et même dignes. Les enfants se sentent respectés. C’est une autre technique de plus à ajouter à notre « boîte à outils ».

Adina Soclof