Rina ressentait un profond besoin de s’acheter un nouvel habit. « Il ne me laissera évidemment pas dépenser tant d’argent !  Murmure en elle une voix rebelle et irritée.  Je lui expliquerai combien c’est urgent, combien ma santé en pâtit, et alors peut-être sera-t-il heureux de me donner 40 euros.  Il entonnera le refrain habituel : " Je n’ai pas assez d’argent. Sais-tu combien de pains peut-on acheter avec une telle somme ? Peut-être y a-t-il des jupes moins chères ?" Continue-t-elle en laissant libre cours à son imagination.

Elle soupira. Elle savait qu'en cette saison, on ne pouvait rien trouver pour moins de 40 euros. Or, alors que ses pensées divaguaient, son mari rentra calmement chez lui, ignorant tout de ce qui se tramait dans les pensées de sa femme.

« Suis-je si insignifiante ? À ses yeux, je ne vaux même pas 40 euros ? » Se dit-elle d’un ton vexé. Et lui, jusqu’à aujourd’hui, ne sait rien et ne s'est rendu compte de rien…

***

« Imagine ce qui se passera dans treize ans, lorsque nous fêterons sa Bar-mitsva, Be’ezrat Hachem, dit Sarah à son mari peu après la naissance de leur fils. J’essaie d’imaginer à quoi il ressemblera avec un chapeau et un costume. Comment étudiera-t-il ?  Intéressant de savoir qui sera sa femme ; j’espère qu’il aura une bonne belle-mère… » Éliyahou sourit dans sa barbe. Quant à lui, il se contente du présent rempli de défis, comme l’organisation de la Brit et le paiement de la maison de convalescence après la naissance. L’imagination, ce n’est pas trop son « truc » !


L’homme

En général, nil e considère que la réalité présente, le sol foulé par ses pieds.

Lorsqu’il se fait du souci, il apaise rapidement ses inquiétudes au moyen d’une saine logique.

Si son épouse a du retard, il se dira qu’elle a sûrement rencontré une amie…
 

La femme

Elle est dotée habituellement d’une imagination particulièrement fertile.

Si son mari a du retard, elle le cherche déjà dans le département des soins intensifs de l’hôpital…

Son imagination lui fait voir couramment des visions effroyables et éloignées de la réalité. Elle invente des histoires d’horreur et est persuadée qu’elles se produisent vraiment.
 

Solution

Utilisez à bon escient l’imagination que vous avez reçue en cadeau.

Représentez-vous l’unité de votre famille, vos enfants Tsadikim, l’arrivée du Machia’h, la reconstruction du Temple…

‘Hazal stipulent : « Génération après génération, on doit s’imaginer être sorti d’Égypte » (Pessa’him 116b). On doit ressentir la peur terrible… D’un côté la mer, de l’autre côté, les Égyptiens, nulle part où s’enfuir, puis soudain, en un clin d’œil, le salut apporté par Hachem ! C’est une expérience de foi et de confiance en Hachem. Si une personne imagine et vit tout cela, toutes ses fautes seront annulées.

Le Michna Beroura écrit : « Il récitera le Chant de la Mer joyeusement et s’imaginera que le jour même il a franchi la mer et celui qui le dit joyeusement se voit pardonner ses fautes » (paragraphe 51, sous paragraphe 17). Comment est-il possible de dire « Az yachir » gaiement ? C'est uniquement si l’on imagine la situation que l’on pourra se remplir d’enthousiasme et alors nos fautes nous seront pardonnées.

Néanmoins, essayez également de suivre son exemple et inspirez-vous un peu de sa manière logique de juger ; cela vous aidera quelque peu à calmer vos craintes.

Dites-lui de l’accepter comme un compliment : qu’il constate combien vous dépendez de lui, combien vous avez besoin qu’il vous protège et combien vous êtes terrifiée à l’idée qu’il puisse ne pas veiller sur vous un instant.