Dayénou est un chant extrait de la Haggada de Pessa’h que même les personnes éloignées de la Torah connaissent. Il est chanté avec enthousiasme par les adultes et les enfants.

Quel est le sens de Dayénou ? Pourquoi joue-t-il un rôle aussi fondamental dans notre Séder de Pessa’h ?

Le terme de « Dayénou » signifie « suffisant » - si D.ieu avait uniquement fait ceci ou cela pour nous, il aurait été suffisant pour nous de dire « merci » et de rester redevables pour l’éternité. Alors plutôt que d’exprimer notre gratitude en termes généraux, nous énumérons chaque acte de bonté dans tous les détails : merci Hachem ; merci Hachem ; merci Hachem ! Nous nous concentrons sur les nombreux actes de bonté prodigués par notre Père céleste qui continue à nous accorder Ses bontés chaque jour de notre vie.

Dans le cantique de Dayénou, nous examinons l’époque miraculeuse de l’Exode. Chaque événement tout au long de notre long séjour dans le désert est annoncé. Le moment le plus électrisant dans les annales de l’histoire - le don de la Torah- est annoncé avec une joie incommensurable.

Certains pourraient s’interroger : pourquoi la Hagada n’est-elle pas plus concise ? Pourquoi entrer dans tous les détails ? N’aurait-il pas été plus sensé d’adresser un merci général ?

Auteur de plusieurs livres, et, pendant plus de cinquante ans, rédactrice d’une rubrique hebdomadaire dans le Jewish Press, j’ai appris l’authenticité de l’expression en yiddish « kurez un sharf » - « bref et direct ». Ne vous étendez pas si vous pouvez vous exprimer en une phrase. Je renouvelle ma question : pourquoi le chant de Dayénou insiste-t-il sur ces points ?

La réponse est simple. Pensez à un enfant célébrant sa Bar Mitsva, il s’adresse aux invités présents à la fête et remercie toutes les personnes importantes dans sa vie. En général, il s’exprime ainsi : « J’aimerais remercier mes parents pour tout ce qu’ils ont fait pour moi. » Qu’est-ce que cela signifie vraiment ? Ces propos sont-ils touchants ? Plus important : sont-ils touchants pour le garçon Bar Mitsva lui-même ? Est-ce que ce « merci » très général l’a inspiré à apprécier l’amour donné par ses parents et les sacrifices consentis pour lui, au passé comme au présent ?

Ne serait-il pas beaucoup plus percutant si le jeune garçon tenait les propos suivants :

« J’aimerais remercier ma mère d’être toujours présente pour moi, de me réconforter et me donner du courage lorsque je me sens déprimé ou contrarié. Merci, maman, de m’aider avec mes devoirs. Merci pour ta patience lorsque je t’ai posé mille et une questions. Merci de m’avoir permis d’inviter mes amis à la maison et de leur avoir donné un si bon sentiment. Merci de n’avoir jamais quitté mon chevet lorsque j’étais malade. »

Et quant au père ?

« Merci papa, d’être un si bon père et un grand ami. Merci de m’avoir emmené avec toi pour des voyages père / fils. Merci de rentrer du travail pour réciter le Chém’a avec moi chaque soir. Merci de m’avoir raconté des histoires avant d’aller dormir. Merci de m’avoir appris à monter à vélo. Merci de m’avoir appris à jouer au ballon. Merci de m’avoir accompagné pour acheter mes Téfilines et de m’avoir montré comment les mettre. Merci de toujours trouver du temps pour moi, même les jours les plus chargés dans ton emploi du temps. »

Une telle expression détaillée de gratitude n’est-elle pas plus puissante, porteuse, et source d’inspiration pour ce jeune garçon Bar-Mitsva et ses auditeurs, plutôt qu’un « merci » général ?

Alors, tentons d’offrir nos chants personnalisés de Dayénou. Voici l’un d’entre eux que j’ai écrit il y a plusieurs années :

« Je Te remercie, D.ieu, de m’avoir bénie en me donnant un mari merveilleux.

 Je Te remercie d’avoir ouvert mes yeux et ceux de mon mari pour que nous réalisions que nous sommes destinés l’un à l’autre.

 Je Te remercie pour le Chalom Bayit, l’entente conjugale qui a régné dans notre foyer.

Merci pour les rires et la joie - et je Te remercie de m’avoir enseigné à faire face à la tristesse et à la douleur, de sorte que nous nous sommes rapprochés encore plus en temps d’épreuve.

Je Te remercie de nous avoir donné des enfants en bonne santé.

Je Te remercie de nous avoir accordé le privilège de leur donner une belle maison et une bonne éducation.

Je Te remercie du merveilleux cadeau de nous avoir permis tous deux de les conduire à la ‘Houpa, au mariage.

Je Te remercie pour des petits-enfants en bonne santé.

Je Te remercie de la possibilité qui nous a été offerte de donner la Tsédaka.

Je Te remercie pour les nombreuses vacances et voyages dont mon mari et moi avons bénéficié. 

Je Te remercie d’avoir permis à mon mari bien-aimé de rendre son âme à Son Créateur sans dégradation.

Je Te remercie pour tous les bons souvenirs que j’ai.

Je Te remercie d’avoir mon fils, ma belle-fille et mes petits-enfants vivant près de chez moi.

Je Te remercie d’avoir une fille vivant à Jérusalem et élevant ses enfants en terre sainte.

Je Te remercie pour mes amies avec lesquelles je passe mes journées.

Je Te remercie.

Je Te remercie.

Je Te remercie. »

Cette liste pourrait se multiplier à l’infini. Examinez votre existence et récitez le Psaume 100 - le Psaume de remerciement. Oui, nous devons exprimer notre reconnaissance pour tant de choses !