Au sujet de la construction du Tabernacle, il a été dit : «  Ils Me feront un sanctuaire (et) Je demeurerai au milieu d’eux  » (Chémot 25, 8). Il n'a pas été dit «  dans son enceinte  », mais «  au milieu d’eux  », dans le cœur de chacun des enfants d’Israël ; ceci pour nous apprendre qu’il est du devoir de chacun de bâtir dans son cœur un coin de sainteté et de pureté qui sera un sanctuaire pour la Chékhina (la Présence Divine).

Il en est de même dans la maison juive, la Présence Divine réside comme dans le Beth Hamikdach et à ce propos, nos Sages, de mémoire bénie, ont dit : «  (Si) l’homme et la femme sont méritants, la Présence Divine se trouve parmi eux  ». (Sota 17a)

«  Il l’amena vers la tente… et elle devint à l’exemple de Sarah, sa mère, car tant que Sarah était vivante, il y avait une bougie qui restait allumée de la veille de Chabbath à la veille du Chabbath (suivant), une bénédiction se trouvait dans la pâte et une nuée résidait sur la tente. Et depuis qu’elle était morte (tous ces signes) avaient disparu. Et lorsque Rivka arriva, ils revinrent  ». (Rachi Béréchit 24, 67)

La bougie qui restait allumée est comme la Ménorah (le Candélabre) du Beth Hamikdach, la bénédiction qui se trouvait dans la pâte correspond aux Lé’hem Hapanim (les pains de proposition), et la nuée liée à sa tente évoque la Présence Divine dans le Saint des Saints entre les deux Chérubins.

Ces trois miracles sont venus par la force de la femme qui mérita de construire sa maison comme un sanctuaire pour la Présence Divine.

Pendant la grossesse, la mission de la construction du foyer prend une dimension particulière : la femme devient comme une maison pour le nouveau bébé qui sera bientôt amené à naître dans le peuple d’Israël. Un nouvel être bouge en elle. Un petit bébé s’épanouit et grandit, à l’abri des regards jusqu’à ce qu’il arrive à complète maturation pour sa sortie dans le monde. La «  maison  » dans laquelle il se développe est comme un microcosme du Beth Hamikdach et elle est emplie de sainteté.

Nos Sages, de mémoire bénie, ont dit (Nidda 30b) : «  Le bébé dans les entrailles de sa mère, une flamme est allumée au-dessus de sa tête (lui permettant de voir d’un bout à l’autre du monde) et un ange lui enseigne toute la Torah.  » C’est-à-dire que pendant son séjour dans le ventre de sa mère, le bébé reçoit la préparation spirituelle qui va l’accompagner durant toute sa vie. C’est pour cette raison que la Halakha fixe que la filiation chez les non-Juifs est déterminée en fonction du père et chez le Juif en fonction de la mère. Un Juif n’est pas seulement un être de chair et de sang, il possède une Néchama (une âme) divine, une âme sainte qui se tient sous le Trône de Gloire, or la Néchama se rattache à l’endroit duquel elle a reçu son influence.