Dès le tout début de la création de l’organisme Hinéni il y a de longues années, j’ai été fascinée par la Pintele Yid (l’étincelle juive) gravée dans chaque cœur et âme du Juif. En réalité, c’est mon père, le Gaon et Tsadik, Rav Avraham Halévi Jungreis, qui m’a fait prendre conscience de ce lien magique qui lie chaque Juif à sa foi. Lorsque j’étais enfant, il me demandait de rassembler tous les enfants du voisinage et de les faire venir à la maison pour Chabbath. « Yedeh Yid iz heilig - chaque Juif est saint. » En chaque Juif, il y a une Pintele Yid qui aspire à s’unir avec la Torah, disait-il. Grâce à cette prise de conscience, j’eus l’inspiration et le courage de fonder notre organisme Hinéni et d’apporter le message de notre Torah aux coins les plus reculés et aux cœurs les plus éloignés. 

Je ne cesse de m’émerveiller de la manière extraordinaire dont Hachem a  placé cette étincelle, cette Pintele Yid, dans les âmes des personnes mêmes les plus éloignées - et comment, en un instant, ils peuvent revenir. Au fil des ans, j’ai rassemblé des myriades d’histoires illustrant cette vérité éternelle, et juste cette semaine, ma fille, ‘Haya Sora, m’a fait part d’une nouvelle histoire.

En-dehors des cours de Paracha que je donne à Hinéni, tous mes enfants, grâce à D.ieu, enseignent également. Le mercredi matin, ma fille, la Rabbanite ‘Haya Sora Gertzulin, donne un cours de Torah pour femmes à notre Heritage Center.

Il y a quelques semaines, en enseignant la Paracha Vayéra, elle expliqua la Mitsva fondamentale de Bikour ‘Holim, les visites aux malades, car c’est dans cette Paracha que notre ancêtre Avraham, se remettant de sa circoncision, reçoit la visite d’anges et de D.ieu Lui-même.

L’une des participantes, une femme qui a découvert le cours par le biais d’Internet, fit une remarque douloureuse : « Mon mari souffre de Parkinson depuis de longues années, et personne ne lui a jamais rendu visite », dit-elle, les yeux brillant de larmes. Pendant quelques instants, tout le monde fut atterré. L’idée qu’une femme pouvait être assise à côté de vous en cours, sans savoir la terrible douleur qu’elle vivait, était choquant. Mais ‘Haya Sora, se ressaisit rapidement. « Non seulement vais-je lui rendre visite, se proposa-t-elle, mais nous allons toutes y aller. Nous allons venir chez vous et y donner le cours. Ainsi, votre mari pourra également bénéficier d’un cours sur la Paracha. »

‘Haya Sora ne réalisa pas la portée de ses propos. De toute sa vie, cet homme n’avait jamais participé à un cours de Torah… c’était la toute première fois qu’il étudiait la Paracha, et il but chaque mot. Bien qu’il ait du mal à articuler en raison de sa maladie, il apprécia énormément le cours.

A la fin du cours, il demanda à son épouse de lui acheter un ‘Houmach. Il fut si emballé par ce qu’il avait appris qu’il demanda à le réviser,  à l’intégrer et à la graver sur son cœur. Son épouse fut très heureuse de sa demande, et pour la toute première fois de sa vie, cet homme possédait un ‘Houmach.

Il était très enthousiaste de son nouveau cadeau, et le Chabbath, il révisa ce qu’il avait appris. Le samedi soir, comme toujours, il souhaita bonne nuit à son épouse et se coucha… pour ne plus jamais se relever. On aurait dit que cette Pintele Yid dans son âme attendait de faire cette connexion et lui donner les moyens de se présenter devant D.ieu.

L’homme était certes malade, mais son décès fut totalement inattendu. Aucun changement n’avait été constaté dans son état, et bien qu’il fût relativement jeune, il avait souffert de cette maladie de longues années. Son décès fut un terrible choc. Mais l’histoire ne s’arrête pas là.

En organisant les dispositions funéraires, l’épouse se rendit chez un fleuriste, et lorsqu’elle expliqua le but de sa commande, un cri s’échappa de la vendeuse derrière son comptoir. Elle sortit une petite carte d’un tiroir. Apparemment, après le cours de Torah, son mari avait fait une promenade avec son aide. En passant devant le magasin de fleurs, l’homme y entra pour acheter des fleurs à sa femme en signe de gratitude. Il choisit un beau bouquet, et lentement, douloureusement (en raison de sa Parkinson), il inscrivit trois mots simples, mais puissants : « Je t’aime ».

Le moment venu de payer, il n’avait pas assez d’argent ; il laissa les fleurs et la petite carte et annonça qu’il reviendrait la semaine suivante.

La fleuriste, voyant sa maladie et sa difficulté à écrire la carte, plaça celle-ci dans un tiroir pour qu’à sa prochaine visite, il ne doive pas la réécrire. C’est cette carte que la fleuriste sortit du tiroir pour la remettre à la veuve.

Il n’y a aucune coïncidence dans la vie. En hébreu, le terme de coïncidence n’existe pas. Mikré, le terme employé, signifie littéralement : « Cela provient de D.ieu ». Si nous regardons autour de nous, si nous ouvrons les yeux et sensibilisons notre cœur, nous pouvons reconnaître la main de D.ieu qui nous guide constamment dans la vie.