Pessa’h est passé, Machia’h n'est pas encore arrivé.

Le mois de Nissan est terminé, Machia’h n'est toujours pas là.

Nous commençons à nous y faire, à cette vie tellement différente de celle que nous avons connue.

Bien sûr, ce n'est pas facile, toujours l'inconnu, les difficultés de ce confinement sont toujours présentes mais peut-être un peu moins aiguës. En fonction des jours… des heures.

Par moments, nous nous languissons de tout ce qui faisait notre routine avant le corona. Comme si qu’avant, nous étions sûrs de quelque chose, nous avions nos repères pensons-nous… En réalité, être sûr de quelque chose est un leurre. La routine est un leurre, mais un leurre qui nous rassure. La seule valeur sûre est le lien que nous entretenons avec notre Créateur.

Par d'autres moments, nous nous rappelons tout ce que les Grands de la Torah nous disent ces dernières semaines, que Machia’h est proche, encore un peu, tenons bon. Machia’h est-il vraiment à la porte? Ou allons nous reprendre notre vie… d'avant ? Nous ne savons pas où nous en sommes, personne ne le sait vraiment.

Une seule chose est sûre, Hachem nous parle, attend de nous que nous nous tournions vers Lui, que nous Lui parlions, que nous Lui fassions confiance fort, très fort. C'est la seule certitude que nous pouvons avoir.

Du plus profond de notre être, Il veut que nous Lui racontions que nous avons confiance en Lui, et en nous aussi… Oui, nous avons confiance dans notre capacité à faire venir Machia’h par nos actes, que nous sommes grands.

Combien le ‘Am Israël est merveilleux, des bonnes résolutions, des chaines de Téhilim, Hafrachot ‘Halla et j'en passe.

Hachem nous dit : « Encore Mes enfants, encore une bonne action, encore un regard vers le ciel, encore un puzzle avec les enfants à la maison, encore une phrase de reproche retenue. »

Machia’h va venir, ne désespérons pas, continuons d'y croire. Et de demander.

Nous ressentons un peu moins l'état d'urgence de ces dernières semaines ; néanmoins « Même s'il tarde, je l'attendrai… »

Hachem veut de nous un Emet (une vérité) absolu, que nous Lui parlions vrai sans détour, sans faux-semblants.

Voilà quelques mots que j'ai envie de Lui dire :

« Oui, Hachem, par moments je me languis de la vie d'avant ; oui Hachem, par moments je me désespère de ce confinement, oui Hachem je m’énerve, un peu trop parfois. Et en même temps, oui Hachem, j'ai prié un peu plus aujourd'hui, j'ai concocté un bon repas à ma famille, j'ai ressenti un grand sentiment de reconnaissance envers Toi. Oui Hachem, je suis humaine, je passe par toute une panoplie de sentiments, positifs et moins positifs. Mais je veux vivre la vraie vie que Tu me réserves, une vie vraie, une vie où je deviens meilleure, où je Te place au centre de ma vie à chaque instant.

Je veux voir le bien des gens qui m'entourent, même si le fait d’être confinée avec eux crée des tensions, je veux m'améliorer, je veux que tu sois fière de moi.

Je sais que Tu l’es déjà, mais plus encore…

Le monde se purifie, purifie-moi également, que cette période du ‘Omer me permette d'être meilleure, d'améliorer mes Middot, d'être apte à recevoir Ta Torah à Chavou’ot et mériter la venue du Machia’h. Amen !