Moché Rabbénou était d'une humilité exemplaire, et cette humilité était toute sa grandeur. Que n'a-t-il fait pour le peuple d'Israël ? Son dévouement, sa patience, son amour infini et inconditionnel, resteront pour nous l'exemple à suivre à jamais. Et voilà, que juste avant de quitter ce monde, Moché Rabbénou décide de réprimander les enfants d'Israël, comme il est écrit :”ce sont les paroles que Moïse adressa à tout Israël en deçà du Jourdain, dans le désert, dans la plaine, en face de Souf, entre Pharaon et Tofel, Laban, Hacerot et Dizahab” (Dévarim1,1). 

Rav 'Haim Chmoulevitz (dans son livre Si'hot Moussar) nous dit que des paroles tellement sages de Moché, nous pouvons apprendre une règle de base dans nos relations avec autrui. Malgré ses intentions pures, ses 40 ans en tant que guide d'une bonté incontestable dans le désert, Moché attend la fin de ses jours pour les réprimander, et de quelle manière le fait-il ? De façon détournée, subtile, sans détailler les fautes du peuple (le veau d'or, la faute des explorateurs…), mais juste en rappelant le nom des endroits où les enfants d'Israël sont allés à l'encontre de la volonté d'Hachem. Tout cela, pour ne pas leur faire honte ! (Rachi)

Et oui, il n'y a rien de plus important que le respect du prochain, comme nous l'enseigne le Rambam : le besoin le plus fort de l'homme est l'estime de soi, celui d'être considéré, d'être apprécié !

Sommes-nous assez conscients de cela ? Ne nous arrive-t-il pas d'oublier ce principe un peu trop souvent ? Surtout au sein de notre propre famille, avec nos proches, auxquels on s'est malheureusement habitués ?!

Attention !! L'habitude est l'ennemi numéro 1 d'une communication saine et constructive !

Nos enfants ne nous appartiennent pas !

Le Rav Chalom Arouch, dans son livre “Yéladim Moutsla’him” (des enfants réussis), s'exprime en disant : dire ”j'ai des enfants” ou ”mes enfants” n'est pas vrai. Les enfants ne sont pas notre propriété, mais celle d’Hachem. Ils nous ont été donnés en tant que gages et notre devoir est de les protéger et de s'en occuper le mieux possible(Rav Wolbe, Binyan Vézri'a Béhinoukh).

Hachem nous fait confiance, à nous parents, pour préserver ces âmes si pures de toutes sortes de comportements de notre part qui pourraient leur porter préjudice ou leur causer des séquelles douloureuses.

Une des conséquences négatives de ce sentiment de propriété sur nos enfants est le manque de respect à leur égard. Il peut nous arriver de mal leur parler, de les maltraiter, ou encore de les critiquer  incessamment, tout en légitimant cela par le fait que nous sommes leurs parents et que tout nous est permis. Ceci est une erreur fondamentale !

Nous devons du respect à nos enfants quel que soit leur âge ou leur comportement. Et justement, c'est ce respect inconditionnel qui fera d’eux des personnes respectueuses à leur tour. Le rôle des parents est d'aider leurs enfants à construire une personnalité de serviteurs d'Hachem, dont les qualités morales les caractérisent. Les parents sont en fait les envoyés qui ont été choisis par l'Éternel pour connecter l'enfant aux forces qu'il a en lui.

La critique détruit l'image de soi, l'encouragement la construit !

Vous est-il déjà arrivé de rencontrer des gens dotés de beaucoup de qualités et de capacités mais qui n'arrivent pas à avancer, ils sont complètement bloqués ! Ce qui leur manque, c’est l'élément essentiel de notre être, la confiance en soi. Celle-ci s'établit tout au long de l'enfance, et prend source dans l'image que nous avons de nous-même. Un enfant ne sait pas s'apprécier tout seul, il est complètement dépendant du regard que ses parents auront posé sur lui.

S'ils le regardent positivement, il se regardera positivement. S'ils le regardent négativement, il se regardera négativement. Un surplus de critiques sera donc destructeur et abimera considérablement l'image de soi de l'enfant. Je dis un surplus, parce que comme le dit si bien le Rav Yehiel Yaacovson, critiquer de temps en temps n’aura pas d'effets négatifs sur le monde intérieur de l'enfant. Ce n'est que quand la critique devient une habitude qu’elle sera cause de beaucoup de dégâts.

Si la critique est la tendance naturelle de l'homme (en effet nous tendons tous à vouloir corriger l'autre), alors comment faire pour s'en débarrasser ?

Comment l'obscurité disparaît ? Tout simplement en allumant la lumière ! Mettons-nous à encourager, cherchons les occasions à exprimer le positif, à nous focaliser dessus et à l'agrandir. Au lieu de dire : ”je t'ai demandé de plier tout le linge ! Pourquoi tu t'es arrêtée là ?! Il manque encore 3 chemises et essaie de t'appliquer quand tu plies s'il te plaît !”

On dira : Waouh, bravo ! Je vois que tu as plié 7 chemises malgré toute ta fatigue ! Je suis fière de toi !”

Quelle est la différence entre les deux réactions ? Dans la première, on met l'accent sur ce qui manque, sur ce qui ne va pas. Dans la deuxième, on voit ce qui est acquis, ce qui a été fait.

C'est ce qu'on appelle l'encouragement. L'encouragement permet à l'encouragé de s'apprécier, de pointer le doigt sur ses réussites, ses progressions et de sentir qu'il a de la valeur. De cette façon, il construit des bases solides qui lui donneront la force et la volonté de s'engager sans avoir peur d'échouer. Quelqu'un qui a de l'assurance se relèvera même après la chute et recommencera de nouveau car pour lui l'échec n'est pas synonyme d'incapacité mais une étape inévitable sur le chemin de la réussite. 

Chabbath Chalom à toutes !