J’ai une proposition intéressante à vous faire ! Très intéressante ! Il s’agit d’un investissement qui pourrait vous rapporter une fortune !! Si, si, vraiment… En fait, il faudrait investir 60€ par jour, mais je vous assure que le bénéfice en vaut la chandelle ! 60€ de votre « compte-temps », 60 secondes par jour que l’on investirait pour… dire MERCI à Hachem. C’est très simple, pas besoin d’aller à la banque, pas besoin de prendre rendez-vous, pas besoin de faire la queue… Il suffit de dédier une minute de votre journée pour remercier Hachem pour tous les bienfaits dont vous avez bénéficié aujourd’hui. Vous verrez, une minute ne suffira pas, mais si vous avez peur d’investir trop d’argent, contentez-vous de ces 60€, ce sera déjà pas mal...

La force du mot MERCI

Le Midrach raconte que deux marchands rencontrèrent, sur leur route, un aveugle qui demandait l'aumône. L'un d'eux lui donna de la Tsédakal'autre non. Quelques instants plus tard, ils rencontrèrent l'ange de la mort qui leur annonça que celui qui avait donné la Tsédaka allait avoir la vie sauve, mais l’ange avait pour mission de prendre l'âme de son compagnon. Ce dernier le supplia de le laisser revenir en paix avec son ami, mais l'ange n'accepta pas. L'homme lui dit alors : « S'il en est ainsi, attends-moi, je voudrais auparavant chanter les louanges de D.ieu pour tout le bien qu'Il m'a prodigué jusqu'à présent ! » L'ange de la mort lui dit : « Puisque tu as demandé l’autorisation de faire des louanges à D.ieu, on t'ajoutera des années de vie ». Quelle force ! Quelle puissance ont les remerciements et les louanges de D.ieu !! Ils peuvent annuler un arrêt de mort déjà décrété !

Le Midrach rapporte qu’Hachem bénit les Bné Israël selon la façon dont ceux-ci Le bénissent. En d’autres termes, plus on remercie, plus on aura de quoi remercier ! Notre journée commence par un remerciement – Modé Ani (soit dit en passant, on fait passer le modé – la gratitude – avant le ani – notre propre personne), le nom de notre peuple (donc notre essence) est lié aux remerciements (Yéhoudim), le seul paragraphe qui est répété par toute l’assemblée, lors de la répétition de la Amida est celui de Modim (tandis que pour tous les autres, on répond Amen à la Brakha).

À ce propos, on raconte que Rav Eliachiv zatsal dut passer, à un âge avancé, une opération très délicate. On appela une grande sommité chirurgicale des États Unis et l'intervention, D. merci, réussit. À peine remis, le Rav demanda à ses proches comment on disait « Merci » en anglais. « Ne vous en faites pas, lui répondit-on, on se chargera de dire merci de votre part au professeur. "Non !" s’exclama le Rav. "On ne peut jamais remercier par un intermédiaire. Le « Merci » doit toujours être personnel ! D'où l'apprend-on ? Après la 'Amida, l'officiant répète les bénédictions pour acquitter toute l’assemblée. Cette dernière se « contente » de répondre Amen à la fin de chaque Bérakha, sauf pour le passage du remerciement : là, elle lit à nouveau un passage de Modim en s'inclinant. On remercie toujours soi-même ! Alors, comment dire « toda rabba» en anglais : Thank you very much ?? »

Toutes nos activités tournent autour du remerciement : les brakhotles prières. Beaucoup de Mitsvot et toutes les fêtes sont basées sur la gratitude : pour la délivrance à Pourim et à Pessa'h, pour la Torah à Chavouot, pour la protection à Souccot, et surtout à 'Hanouka où tout pivote autour de la louange à D.ieu, « lehodot oulehallel » : l'allumage, le Hallel, 'Al Hanissim etc…

En bref, la gratitude doit être centrale dans notre vie. Et si on a du mal à voir le bon côté des choses, alors l’investissement dont je vous ai parlé tombe à pic ! C’est un exercice très efficace ! Prendre une minute par jour (avant de dormir, en attendant le bus, en berçant votre bébé, ou dans toute autre circonstance) pour remercier sur ce que l’on a, même sur les « petites » choses du quotidien – merci de m’avoir permis d’arriver à l’heure à mon rendez-vous, merci pour le beau temps d’aujourd’hui, merci pour l’odorat et le goût (par les temps qui courent, on apprécie davantage ce genre de cadeaux « normaux »…), merci pour la bonne entente avec ma voisine. Chacune avec son quotidien, sa situation, trouvera bien 60€ à mettre dans la « tirelire du merci ». Promis, vous ne serez pas déçues !

Et pour la petite histoire (véridique)…

Un homme se mit à avoir de fortes douleurs à l’œil, il alla voir les médecins, les spécialistes, les Rabbanim… le seul conseil qu’on put lui donner fut d’aller aux États-Unis pour se faire opérer par un grand chirurgien, le seul qui réussissait ce genre d’interventions. Il ne ménagea aucun effort, aucune ressource et se rendit chez ce fameux professeur. Celui-ci lui annonça tristement, que dans un cas comme le sien, il ne pouvait plus rien. L’œil était irrécupérable, il lui faudrait porter un œil-de-verre ! Tremblant, le malade demanda quelques heures de réflexion. Il alla dans une synagogue et se mit à prier. Ou plutôt à remercier ! Oui, c’est bien cela, remercier – c’est tout ce qu’il arrivait à faire en ces instants si difficiles ! « Hachem, pendant tant d’années, j’ai profité de mes deux yeux, j’ai vu Ton monde merveilleux et je n’ai pas remercié suffisamment. Certes, j’ai dit פוקח עיוורים  chaque matin, mais avec quelle Kavana ? Comment puis-je Te remercier pour tout ce que Tu m’as permis de voir jusqu’à présent… S’il Te plait, Hachem permets-moi de Te remercier encore journellement, jusqu’à 120 ans… ». Il continua à remercier pour tous les bienfaits qui lui étaient prodigués quotidiennement et que nous avons tendance à estimer normaux, comme un dû. Au bout de trois heures de Téfila-Hodaa, il revint au cabinet médical, les yeux rouges et enflés. Le professeur ému, s’excusa de n’avoir peut-être pas été suffisamment délicat quand il annonça la mauvaise nouvelle à son patient. Il proposa de faire une dernière vérification avant de commencer l’opération qui couperait définitivement la vue de ce pauvre homme. Et là, quelle ne fut pas sa stupéfaction de constater qu’en fait, ce n’était qu’un problème mineur et qu’après une opération banale, le patient allait pouvoir retrouver la vue ! Erreur médicale, me direz-vous ?! Non, je dirais plutôt modification céleste de la réalité… en faveur d’un Juif qui comprit que tout venait d’Hachem et que Lui seul gérait le monde et accordait la vue (ou tout autre bonté) à chacun.

Les témoignages de gens qui ont remercié et qui ont connu des Yéchouot (délivrances) sont innombrables. Je vous propose d’essayer et BE’’H de faire partie des prochaines qui raconteront combien elles sont reconnaissantes… à la reconnaissance !

Merci Hachem de m’avoir permis de transmettre ce message…