« Allo Déborah ? Tu ne vas jamais croire ce qui vient de m’arriver ! Je viens d’atterrir à Paris et je n’ai jamais eu autant de frayeur en vol ! Non, rien à voir avec les turbulences, attends je te raconte ce miracle… ! »

Pour les fêtes de Pessa'h, j’ai décidé de braver le Covid et de voyager à Paris pour passer le Séder en famille. Je me souviens encore de l’année dernière, où comme des milliers d’Israéliens, je me suis retrouvée seule et confinée. Donc cette année, je me réjouis de pouvoir retrouver mes proches, même si prendre l’avion est devenu très compliqué.

Comme tout le monde, je suis arrivée à l’aéroport des heures à l’avance, pour passer tous les contrôles et une fois dans la zone d’embarquement, je suis partie me rafraîchir dans les toilettes, quelques minutes avant qu’on appelle les passagers de mon vol pour Paris. 

Une fois installée dans mon siège, je me détends un peu. Les derniers passagers terminent de s’installer à bord, je me demande si l’avion décollera à l’heure. Je regarde ma montre... et m’aperçois que ma bague n’est plus à mon doigt ! En quelques instants je réalise que cette bague qui m’est si précieuse, je l’ai retirée machinalement dans les toilettes de l’aéroport, tellement habituée à faire Nétilat YadaïmMesdames, je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas ! Combien d’entre nous ont oublié leurs bagues de la même façon dans des mariages ou à l’hôtel ? 

Mais là, je suis sur le point de décoller et de m’envoler à des milliers de kilomètres, comment faire pour la retrouver ? D’un bond, je me lève et cours vers l’entrée de l’avion pour alerter une hôtesse. Je me retiens pour ne pas bousculer tout le monde dans le couloir ! Cette bague est mon bien le plus précieux ! 

Je raconte mon malheur et l’hôtesse m’explique que l’avion décolle dans moins de 5 minutes et qu’il est formellement interdit à un passager de sortir de l’avion sous peine de poursuites. Désemparée, je regagne mon siège impuissante. Ce n’est pas possible, cette bague que j’aime tant, qui représente tellement pour moi, je ne peux pas la perdre !

Plus que jamais, là il n’y a que D.ieu qui puisse m’aider ! Je récite de tête un Téhilim pour appeler la miséricorde d’Hachem et d’un coup je me souviens d’un cours de mon Rav sur la Tsédaka. Dans ce cours, le Rav nous enseignait qu’on ne peut pas demander quoi que ce soit à D.ieu (comme s’IL nous devait quelque chose), à une exception près : quand on donne la Tsédaka ! 

Et ce n’est pas pour rien que la Tsédaka est un élément central et incontournable dans le judaïsme. Le Talmud dit même que « La Tsédaka équivaut à tous les autres commandements réunis ». Plus encore, contrairement à la traduction française, la Tsédaka (qui n’a pas d’équivalent en français), vient du mot « justice ». Parce que donner la Tsédaka, c’est agir comme D.ieu Lui-même ! Le maître Kabbaliste Rabbi Its'hak Louria, le Ari, voit dans le geste de la Tsédaka une mise en œuvre pratique d’une action à l’image de celle de Hachem. 

C’est exactement ça ! Je dois donner la Tsédaka et demander au Maître du Monde de me retrouver ma bague. Problème : je suis assise sur mon siège et déjà l’avion roule sur le tarmac. Comment et à qui donner la Tsédaka ? J’appelle mon amie Yaël restée à Jérusalem, je lui explique la situation et lui demande de mettre une pièce dans la boite à Tsédaka en mon nom. 

Et puis, tout à coup, je me sens apaisée. Bien sûr une bague, ce n’est qu’un objet et même si la mienne a une grande valeur marchande, elle représente beaucoup pour moi. Mais je me dis que maintenant, tout est entre les « mains » de D.ieu et que si je dois perdre cet objet, eh bien, je l’accepterai.

Les heures passent et nous approchons de Paris, plus qu’une dizaine de minutes avant d’entamer la descente, quand la responsable des hôtesses vient me voir, une dame blonde derrière elle. L’hôtesse me dit en hébreu : « Madame, je voudrais vous présenter cette passagère, apparemment elle a trouvé votre bague », tout en me donnant mon précieux bijou. 

Je n’en crois pas mes yeux ni mes oreilles ! Très vite, je questionne la femme, ayant du mal à croire à ma bonne fortune. Et la suite de l’histoire est encore plus énigmatique. 

Cette dame s’est elle aussi rendue dans les toilettes de l’aéroport après mon passage. Elle a trouvé la bague posée près du lavabo. Ce jour-là il y avait de nombreux vols au départ de Tel-Aviv (dont 2 en même temps pour Paris), quelques jours avant Pessa’h. Elle aurait pu rapporter la bague au bureau des objets perdus… Mais contre toute attente, une idée lui est venue que peut-être la propriétaire de la bague serait dans le même vol qu’elle. Et elle a pris le bijou avec elle à bord ! 

Sans même connaître l’importance de la Mitsva de “Hachavat Avéda” (restituer un objet perdu à son propriétaire), cette femme s’est mise en tête de retrouver la propriétaire (moi) en passant entre chaque rangée. Quelles étaient les chances pour qu’elle et moi soyons assises dans le même avion et qu’on fasse appel à la même hôtesse de l’air ? 

Il n’y a aucune logique dans toute cette histoire et dans cette fin heureuse. Tout simplement parce que le pouvoir de la Tsédaka dépasse la logique ! Mesdames, vous avez à présent un puissant outil dans vos mains : vous pouvez TOUT demander par le mérite de la Tsédaka, alors qu’attendez-vous ? 

Merci à Mme Isabelle PB. d’avoir retrouvé ma bague et de m'avoir permis de partager cette histoire avec vous.

Béatsla’ha à toutes !