Nous savons très bien qu’un nouvel Hitler se profile à l’horizon. Il a des multitudes de partisans, et comme dans le passé, le monde garde un silence sinistre. Dans le présent article, je vais conclure cette série sur la manière dont nous pouvons répondre aux défis qui se présentent à nous. Mes propos ne reposent pas sur une fantaisie ou une opinion, mais ce sont des faits qui trouvent leur origine dans notre Torah.

Une prophétie dans le Yalkout Chimoni - une compilation de Midrachim de l’époque médiévale - prévoit étrangement les événements d’aujourd’hui et devrait nous forcer à marquer une pause. Rabbi Its’hak a dit : « L’année où le roi Machia’h sera révélé, toutes les nations du monde se provoqueront. Le Roi de Perse (l’Iran) provoquera le Roi d’Arabie (l’Arabie saoudite). Le Roi d’Arabie se rendra chez le Roi d’Edom (le dirigeant des pays chrétiens, c’est-à-dire le Président des Etats-Unis) pour prendre conseil, et le Roi de Perse (Ahmadinejad) menacera de détruire le monde entier.

Les nations du monde seront outrées et paniquées. Elles tomberont sur leurs faces et vivront des douleurs semblables à celles de l’accouchement. Israël sera également indigné et en panique, demandera : "Où allons-nous ?". "Mais dis-leur, Mes enfants, de n’avoir pas peur. Le moment de votre Délivrance est arrivé… Et cette dernière Délivrance sera différente de la première qui a été suivie d’autres esclavages et souffrances. Au terme de cette dernière rédemption, vous ne vivrez plus de souffrances ni d’assujettissement". » (Yalkout Chimoni, Isaïe 59)

Le Rebbe de Klausenbourg, se référant à cet enseignement, déclara : « Retenez ces propos. Ils ne sont peut-être pas compris actuellement, mais en leur temps, ils le seront et seront une source de force pour notre peuple. »

Si vous aviez entendu ces prophéties il y a plusieurs siècles, lorsqu’elles ont été écrites, vous auriez peut-être ri. Même si vous les aviez lues aussi récemment qu’en 1970, vous auriez eu du mal à y croire, car de tous les pays musulmans, celui de l’Iran du Shah était probablement le plus amical. Mais aujourd’hui, l’impossible est devenu possible, et les événements se déroulent si rapidement que nous avons du mal à intégrer leur impact. Alors comment le comprendre ?

Le Yalkout compare nos souffrances aux douleurs de la naissance. Mais les contractions peuvent nous tromper, au début, il est facile de les ignorer, car elles sont faibles et interviennent à de longs intervalles. Lorsque la naissance devient imminente, les contractions s’intensifient et la douleur devient plus intense. Et lorsqu’il apparaît que la femme ne peut plus endurer la douleur, le bébé nait et une nouvelle vie fait son apparition dans le monde. Ce sont ces douleurs de l’enfantement auxquelles nous assistons aujourd’hui. Combien de temps le travail va-t-il durer ? A chacun de faire son pronostic, mais une chose est sûre, avec l’aide de D.ieu, la naissance est sûre d’avoir lieu. Pendant ce temps, nous pouvons cependant nous interroger : est-il possible d’atténuer nos souffrances, ces contractions douloureuses ?

A cette question, nos Sages ont également une réponse : « Que celui qui veut s’épargner les douleurs de la naissance du Messie se consacre à la Torah et aux actes de bonté, et qu’il soit scrupuleux sur la Sé’ouda Chlichit (le troisième repas du Chabbath). »

Comme je l’ai déjà écrit dans un précédent article, les deux premiers conseils « Torah et Guémilout ‘Hassadim », sont explicites et ne nécessitent pas d’être développés, car si l’on accomplit la Torah et les Mitsvot et qu’on tend la main à autrui avec bienveillance, on devient nécessairement meilleur et plus spirituel. Mais consommer le troisième repas du Chabbath n’est pas vraiment limpide.

Nous sommes tenus de prendre trois repas pendant le Chabbath : vendredi soir, Chabbath à midi (après la prière à la synagogue) et le troisième repas en fin d’après-midi, alors que la Reine du Chabbath s’apprête à nous quitter. Par ces trois repas, nous honorons les trois Patriarches, les trois sections des Ecritures (Torah, Prophètes et Hagiographes), et c’est également un rappel des trois repas de manne du Chabbath fournis par D.ieu pendant notre séjour dans le désert (Exode 16 :25).

Le dernier repas du Chabbath s’appelle aussi Chaloch Sé’oudot, qui, traduit littéralement, signifie « trois repas », plutôt que « Sé’ouda Chlichit, le troisième repas. » D’après nos Sages, cela tient à ce que les trois repas de Chabbath sont réunis dans ce repas-là.

Le troisième repas est un moment très favorable aux prières. Jusqu’à aujourd’hui, lorsque je ferme les yeux, j’entends la douce voix de mon révéré père et de mon mari bien-aimé, de mémoire bénie, conduisant les fidèles de leur communauté à chanter le Psaume 23, traditionnellement chanté au Chaloch Sé’oudot.

« D.ieu est mon Berger… » Le rôle du berger est modeste et solitaire. Jour après jour, il est destiné à errer de lieu en lieu, recherchant des pâturages pour son troupeau, et pourtant David n’a pas hésité à désigner D.ieu comme le Berger. En effet, il a perçu que l’amour de D.ieu est si total, si exhaustif, que lorsqu’il est question de s’occuper de Ses enfants, rien n’est en-dessous de Son niveau. Quelle magnifique pensée fortifiante, car peu importe où la vie nous conduit, même si nous devons passer par une traître vallée ombragée par la mort, nous ne devons pas éprouver de crainte, car D.ieu, notre Berger, sera toujours là pour nous conduire vers des pâturages plus verts, même si, à première vue, nous ne discernons pas la couleur verte du pâturage.

Il n’en reste pas moins qu’il est encore difficile à comprendre comment la simple consommation d’un troisième repas, le chant du Psaume 23, et parler de Torah peuvent avoir un pouvoir aussi imposant au point de pouvoir nous protéger des souffrances accompagnant les douleurs de l’enfantement. Mais nous trouvons ici une leçon profonde à la racine de cet enseignement. Les deux premiers repas de Chabbath sont consommés lorsque nous avons faim, mais après un repas festif à midi, nous ne sommes pas vraiment d’humeur pour attaquer un autre repas. Le but de nous retrouver autour de la table du Chaloch Sé’oudot n’est pas de satisfaire notre faim. C’est plutôt pour célébrer le Chabbath et entonner ses louanges, et c’est pourquoi le Troisième Repas les englobe tous. Le Troisième Repas est le symbole de la conversion du matériel au spirituel, et, au bout du compte, telle est notre finalité, devenir des êtres spirituels et nous libérer des entraves du matérialisme, et c’est un principe que notre génération, obsédée par le matérialisme et la poursuite du plaisir, doit apprendre.

Vous seriez en droit de vous étonner : pourquoi devons-nous vivre les douleurs de l’enfantement pour faire venir le Messie ? Pourquoi ne peut-il se contenter d’annoncer sa venue ? Mais la période messianique ressemblera beaucoup aux Chaloch Sé’oudot, lorsque nous sommes assis autour de la table, non pas pour satisfaire notre faim, ni pour nous glorifier de nos succès matériels, mais pour célébrer nos accomplissements spirituels.

A cet effet, nous devons nous défaire de toutes les icônes que nous chérissons. Nos institutions sacrées, les bastions de force dans lesquels nous avons placé notre confiance, devront disparaître. Nous sommes témoins aujourd’hui de cette douloureuse désintégration. Depuis le monde des affaires aux gouvernements, en passant par les institutions religieuses, pour arriver à la science et la médecine, ils nous ont tous fait défaut. Pire encore, nous ne nous sentons plus en sécurité dans notre vie quotidienne. Des terroristes et des kamikazes sont devenus partie intégrante de notre existence, et aucune armée ou police ne peut nous en protéger.

De plus, nous sommes les témoins de terribles catastrophes naturelles telles que les tsunamis, les tremblements de terre, l’éruption de volcans, les inondations… nous assistons à la dévaluation de nos biens, que ce soit celle du dollar ou de l’euro… nous voyons des dictateurs, qui pendant des générations ont régné d’une main de fer, tomber comme des dominos alors qu’ils sont supplantés par de fanatiques musulmans, fils d’Ichmaël. Oui, la prophétie se réalise vraiment sous nos yeux.

Privés de défense, nous nous tenons vulnérables et terrifiés, et nous demandons quand tout ceci va cesser… Mais nous ne voyons que ce que nous désirons voir, et entendons que ce que nous voulons comprendre alors que le monde se désintègre rapidement sous nos yeux.

Combien de temps ces douleurs vont-elles durer ? Jusqu’à ce que nous reconnaissions cette simple vérité : « Nous ne pouvons nous reposer que sur notre Père Céleste ». Alors, sonnons du Chofar, sortons de notre léthargie, et suivons la voix de notre Père qui nous appelle.

Et c’est la seule réponse à la grande question : que devons-nous faire ?

Tout en écrivant ces mots, je réalise que cette réponse simpliste peut décevoir et irriter de nombreux lecteurs. Mais il n’y a aucun moyen que nous, le peuple juif, échappions à notre destin.

D.ieu nous a nommé pour être Sa lumière sur cette planète, une lumière qui illumine le monde par Sa Torah… une lumière qui proclame : D.ieu est Un et Son Nom est Un… Et c’est notre mission, une mission à laquelle nous ne pouvons nous soustraire.