Une dame, dont le fils de 6 ans était atteint de la terrible maladie malheureusement bien connue, témoigna que pendant plus d'une année, elle se trouva dans un service hospitalier avec son fils, elle ne perdit jamais espoir et ne sombra jamais dans la tristesse. Elle ajouta que dans ce service destiné aux enfants, tous étaient atteints de la même maladie. La direction de l'hôpital faisait régulièrement venir un clown qui réjouissait les enfants. Il régnait dans ce service une ambiance particulièrement agréable. Et aussi extraordinaire que cela puisse paraître, tous les enfants de cette même période ont guéri ! Ce pouvoir incroyable de la joie, Yossef le connaissait...

Il savait pertinemment qu’être joyeux est le secret de la réussite dans tous les domaines. C'est pourquoi, après s'être dévoilé à ses frères, il les mis en garde en leur disant : « Et maintenant ne vous affligez point (ne soyez pas tristes), ne soyez pas irrités contre vous-mêmes de m'avoir vendu. » [1]

C'est-à-dire qu'à ce moment-là, Yossef dit à ses frères : « Si vous voulez faire Téchouva sur ce que vous avez fait, ne soyez pas tristes ! » Car la Téchouva doit se faire dans un état de joie ! (Rabbi Baroukh Mordékhaï de Kaydnov).

Rien ne résiste à la volonté !

Ra’hav est mentionnée parmi les femmes les plus vertueuses de la Torah, comme il est écrit dans le Midrach (Méguila 15) : « Quatre femmes étaient d'une beauté exceptionnelle, Sarah, Ra’hav, Avigaïl et Esther. » Pourtant, celle-ci n'était pas seulement aubergiste mais également une prostituée particulièrement infâme comme le précisent nos Sages : « Il n'y avait pas un prince ou un gouverneur qui ne lui eût pas rendu visite. » [2]

Alors, se pose la question : « Qu'a-t-elle fait pour avoir mérité d'être mentionnée parmi les justes ? » Nos Sages répondent : « Aussitôt que les deux espions (Pin’has et Kalev envoyés par Yéhochoua avant la conquête de la terre) sont rentrés cette nuit-là dans la maison de l'aubergiste, Ra’hav a brusquement regretté ses fautes et tout son être a subi un bouleversement ». Cette même nuit, elle a atteint, à travers son repentir, une telle perfection qu'elle a mérité l'inspiration divine…

C'est pourquoi, malgré les apparences, Ra’hav trouve sa place parmi les femmes vertueuses d'Israël, car elle représente pour nous l'espoir et le message que rien ne résiste à la volonté. Elle a su par sa détermination, grimper les échelons sans trébucher, sans hésiter, sans regarder derrière elle. Elle a su écarter le personnage négatif qui était en elle et aller de l'avant sans avoir peur d'en être incapable.

Dès qu'elle a découvert la vérité, dès que la lumière s’est faite en elle, elle n'a pas hésité un instant, elle a saisi l'occasion avec une énergie et un enthousiasme qu'ils l’ont portée jusqu'à destination : l’adhésion totale aux lois du judaïsme. D'ailleurs, plus tard, elle épousa Yéhochoua et mit au monde huit prophètes !

La réussite de Ra’hav dans sa Téchouva : la joie, pour réparer et naître à nouveau !

Ra’hav exerçait le métier le plus vil depuis quarante ans. Dès l'âge de 10 ans, elle était devenue la spécialiste de la séduction. Quelle aurait pu être sa réaction au moment où elle prit conscience de son éloignement par rapport à l'Éternel et de l'ampleur du travail futur qui l’attendait ?

Elle aurait pu se dire : « Malheur à moi, quelle honte, j'ai gaspillé ma vie dans ce qu'il y a de plus vil et il ne me reste plus qu'à me détester et à me suicider ! » Mais Ra’hav n'a pas été prise au piège de ces voix négatives et tellement affaiblissantes. Elle s’est concentrée sur une seule chose : la possibilité de devenir une nouvelle personne qui sanctifiera le nom d’Hachem.

Sa perception positive des choses la remplissait d’une joie qui la propulsa au niveau des prophétesses, Sarah, Avigaïl et Esther. Si elle était restée prisonnière de son passé, elle aurait sombré dans la tristesse et le découragement qui sont les ustensiles les plus puissants des forces du mal. En effet, on rapporte de l'un des plus grands Rabbanim contemporains : « Ce que la tristesse engendre, aucune autre faute ne peut engendrer. »

D'ailleurs, Ya'acov Avinou perdit l’esprit prophétique dès la nouvelle de la disparition de son fils Yossef (la Torah nous dit qu'il s’attrista). Et il le retrouva en voyant les chariots que Yossef avait envoyés pour l'emmener comme il est écrit : « Et la vie revint au cœur de Ya'acov leur père. » [3]

Le roi David dans son livre de Téhilim nous enseigne que ce qui nous empêchera de tomber dans l'angoisse est la croyance en la présence d’Hachem à nos côtés dans tous les moments de notre vie, même les plus douloureux : « Dussé-je suivre la vallée de la mort, je ne craindrai aucun mal, car Tu serais avec moi » (Téhilim 23, verset 4).

Que nous puissions toutes renforcer notre Émouna (foi) de façon constante, pour vivre une vie sereine et pleine de satisfaction !

Chabbath Chalom à toutes !

 

[1] Chap. 45, verset 15

[2] Zévahim 11, 6b

[3] Chap. 45, verset 27