Des croix gammées et des inscriptions antisémites ont été découvertes mardi 3 décembre sur 107 tombes du cimetière juif de Westhoffen, à moins de 30 kilomètres de Strasbourg, en Alsace.

La gendarmerie est à pied d’œuvre depuis mardi 3 décembre, date à laquelle la profanation de 107 pierres tombales a été constatée dans ce cimetière qui en compte quelque 700. Cette navrante découverte a été faite en même temps que celle d’inscriptions à caractère antisémite dans la ville de Schaffhouse-sur-Zorn, à une vingtaine de kilomètres de là, dans un contexte régional où les actes antisémites ont malheureusement augmenté ces derniers mois.

« C’est avec beaucoup de peine et de douleur que j’apprends la profanation du cimetière juif de Westhoffen, ville natale de mes ancêtres », témoigne Rav Nataniel Wertenschlag, conférencier au sein de l’association Torah-Box. « Repose dans ce cimetière le célèbre Rav Fesseil Kahn zatsal, l’un des rares kabbalistes français d’Alsace d’avant la première guerre mondiale, d’une sagesse renommée et qui a tenté d’aller en Terre d’Israël dans des conditions très difficiles ».

Y reposent également les ancêtres du grand rabbin actuel de Lyon, Rav Richard Wertenschlag, du grand rabbin actuel de Paris, Rav Michel Gugenheim ainsi que des aïeux de l'ancien président  de l'Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré. « Toutes les tombes de ma famille ont été taguées à Westhoffen », déplore ce dernier.

Westhoffen, berceau du rabbinat français

En dépit de sa petite taille (1676 habitants recensés par l’Insee en 2015), la commune de Westhoffen a hébergé dans le passé une communauté juive empreinte de piété. La « petite Jérusalem », comme elle fut surnommée, a vu naître ou exercer des rabbins comme Rav Debré, grand-père de Michel Debré, le tout premier 1er ministre de la 5e République de 1959 à 1962, Rav Joseph Bloch, connu notamment pour son Sidour Cha’aré Téfila (les Portes de la prière) toujours utilisé par les communautés achkénazes de France, Rav Max et Ernest Gugenheim, Rav Isaac Schwartz, Rav Jules Bauer, qui fut directeur de l'école rabbinique de la rue Vauquelin à Paris.

Puisse D.ieu protéger tout son peuple, les défunts comme les vivants, partout où il se trouve jusqu’à la Délivrance et la résurrection des morts.