Du fait des développements de la crise sanitaire, les médias internationaux, et aussi les journalistes israéliens, n’ont pas tellement souligné l’importance historique du Traité de Paix entre Israël et certains pays arabes. Ce fut un événement essentiel pour la paix au Proche-Orient, d’autant plus qu’un rapprochement avec l’Arabie Saoudite semble se profiler à l’horizon. Bien que la paix avec les Arabes soit un des objectifs de la gauche israélienne, le fait que cela soit fait par Netanyahou ne les enchante pas. De plus, le monde est plus occupé par les événements conséquents de la pandémie pour souligner ce qui est cependant un tournant dans la mentalité arabe. Accepter un état juif au Moyen-Orient a toujours fait l’objet, pour les Arabes, d’un refus absolu et changer de perspective est évidemment un phénomène très intéressant et fortement significatif. Certes la rivalité avec l’Iran joue un rôle dans ce retournement, car la République islamique, chiite, reste la puissance qui s’oppose aux Saoudiens, chefs de file du monde sunnite.

Il faut cependant dépasser ces débats, et reconnaître que les accords entre pays ne sont jamais irrévocables. On se souvient, pour n’évoquer que le 20ème siècle, des accords de Munich, en 1938, pour éviter la guerre avec l’Allemagne, et pourtant la guerre commença un an après ces accords. Pour vaincre l’Europe occidentale, Hitler signa en 1939 un accord avec Staline, qu’il dénonça deux ans plus tard, en envahissant la Russie ! Et l’on pourrait multiplier les exemples de pactes signés, puis dénoncés. Les accords démocratiquement paraphés entre partis ne sont, de même, que des « chiffons de papier », le jour où les intérêts divergent. Sait-on, par exemple, que c’est une assemblée élue démocratiquement qui a porté, en 1933, Hitler au pouvoir ? En 1936, les votes, en France, conduisirent le Front Populaire, socialiste, au gouvernement. Grand triomphe pour la gauche, et, en 1940, cette même assemblée donna les pleins pouvoirs à Pétain, pour pactiser avec Hitler !

Les alliances politiques sont, par essence, éphémères, car elles traduisent des intérêts humains, donc fondés sur des bases fragiles. Il n’est pas question – loin de nous une telle pensée – de dévaloriser les accords signés avec des pays arabes, car c’est indubitablement un succès diplomatique important, mais il importe de relativiser les pactes signés entre des êtres vivants, mais mortels, c’est-à-dire éphémères. C’est ici qu’il faut comprendre ce que signifie réellement une alliance indéfectible, un pacte qui ne saurait être rompu. Le terme – Brit – alliance, on l’a déjà écrit précédemment, implique un rapport entre l'Être essentiel du monde, qui accepte de se départir d’un élément de son essence pour s’étendre à l’extérieur. Dans le mot « Brit », il y a le terme « Bar » – qui signifie « dehors ». L’alliance – le pacte réel – n’a de sens que si elle ne saurait être rompue. Elle demande un effort, puisque le terme de l’alliance – Korèt – implique une coupure, qui elle est irréversible. L’alliance entre l’Eternel et l’éphémère se traduit au niveau du quotidien par la Hachga’ha, cette Protection permanente de la créature par le Créateur. Ce n’est que si l’on se réfère à cette relation – au sens de LIEN – qu’il y a une chance pour que le pacte ne soit pas dénoncé. Avoir des relations positives avec les voisins arabes était le rêve du fondateur du sionisme qui, dans son livre « Altneuland », présente un Arabe collaborant avec plaisir avec le peuple juif. La réalité a montré que ce fut le contraire qui s’est produit, et que la venue des Juifs en Terre Sainte n’a fait qu’irriter les Arabes. Grâce à D., la Hachga’ha ne cesse de protéger Israël, et il faut exprimer notre reconnaissance au Créateur, quand il n’y a pas de haine, mais ce qu’il importe de savoir, c’est que la seule Alliance réelle est celle qui nous lie au Maître du monde. Ce pacte est absolu et dépasse les contingences temporelles. Il est essentiel de s’y relier, et de voir – au-delà du provisoire – ce qui nous rattache à l’Eternel !