Deux pièces datant des deux premiers siècles de l’ère commune ont été récemment retrouvées au cours de fouilles archéologiques dans la région de Binyamin, en Judée-Samarie.

Un vestige archéologique important vient d’être découvert en Israël, permettant d’étoffer le récit historique juif dans cette région, marqué notamment par les révoltes contre les Romains au tout début de l’ère commune. Deux pièces antiques gravées des inscriptions ‘Hérout Tsion et ‘Hérout Yérouchalaïm ont été mises à jour lors de fouilles conduites par l’institut d’archéologie de l’université Bar-Ilan, dans la province de Wadi Rachach, dans l’est du Binyamin en Judée-Samarie.

La première pièce, gravée de l'inscription ‘Hérout Tsion - liberté de Sion - a été frappée vers l’année 67 de l’ère commune, en pleine période de la Grande Révolte juive contre les Romains. La seconde, frappée quelques décennies plus tard, en l’an 135, est gravée d’un Loulav (la branche de palmier utilisée lors des fêtes de Souccot) et d’une couronne l’entourant, avec la mention ‘Hérout Yérouchalaïm, liberté de Jérusalem. De l’autre côté de cette pièce, on peut distinguer un instrument de musique, possiblement un violon, avec le nom “Chimon”, le prénom du chef rebelle Chimon bar Kokhba. Le soulèvement de Chimon Bar Kokhba, entre les années 132 et 135 de l’ère commune, visait à libérer la terre d’Israël du joug romain. Cette grande révolte a surpris l’empire romain et l’a conduit à mobiliser des légionnaires d’autres contrées pour l’affronter. Elle s’est malheureusement conclue par la victoire des troupes romaines.

Ces découvertes ne sont pas isolées : des pièces similaires avaient été découvertes l’an dernier à Jérusalem notamment, et s’ajoutent à des trouvailles importantes sur le site : Mikvaot (bains rituels), grottes funéraires, cachettes et récipients en pierre notamment, appartenant à un village juif ayant vécu jusqu’à l’écrasement de la révolte de Bar Kokhba, dans cette région aujourd’hui contestée. Tous ces faisceaux d’indice confirment, s’il en était besoin, la véracité du récit historique et concordent avec les aspirations du peuple juif de l’époque : la libération du conquérant romain.

Le président du Conseil de la région de Binyamin, Israël Gantz, a déclaré : « Il est palpitant de voir que nous habitons dans la région où vivaient nos glorieux ancêtres à l’Antiquité. Nous avons le devoir national de préserver ces précieuses découvertes qui nous relient ici. L’État d’Israël porte la responsabilité de son héritage, et doit tout faire pour empêcher le pillage et le commerce illicite ». En effet, il est fréquent que certaines populations locales détruisent chaque découverte archéologique juive qu’elles trouvent dans la région, tentant d’effacer le lien historique plurimillénaire liant le peuple juif à sa terre.

« Si je t'oublie, Jérusalem, que ma main droite se dessèche ! », psalmodiait le roi David dans ses Téhilim (Psaume 137, 5e verset). Ce psaume, que nous récitons bien sûr toujours aujourd’hui, témoigne de l’attachement indéfectible du peuple juif à sa terre à l’épreuve du temps. Et toutes les découvertes archéologiques ne font que converger vers ce lien inaltérable.