L’entrée de Tsahal à Rafia’h a provoqué des protestations et des émeutes un peu partout dans le monde. Ce mouvement atteint aussi des universités de renommée mondiale, dans lesquelles les Juifs ne se sentent plus en sécurité. Malgré les voix qui essaient de faire entendre la position d’Israël dans ce conflit, l’état d’esprit dominant reste accusateur envers l'État hébreu. On a oublié depuis longtemps le massacre d’une barbarie sans précédent de Juifs innocents le 7 octobre passé et les otages que le ‘Hamas refuse toujours de libérer, ne permettant même pas à la Croix-Rouge de leur rendre visite. Toutes les preuves qu’Israël apporte afin de prouver l’infamie de ces terroristes, qui demeurent la véritable source des souffrances des Gazaouis, sont écartées. En réalité, avant même ces évènements, on a jugé Israël comme étant le bourreau et le Palestinien, la victime : 

Israël est un pays moderne, avec une économie en bonne santé, doté de l’une des meilleures armées au monde. Le Palestinien de Gaza en revanche vit pauvrement, dépend financièrement d’aides extérieures et est cloîtré dans des camps de refugiés dans lesquels manque sévèrement tout ce dont les villes civilisées sont dotées. Face à un tel constat, on a vite fait de dresser l’image d’une population démunie, exploitée par un gouvernement capitaliste et impérialiste aux pleins pouvoirs, ce qui ne peut que réveiller de l’empathie pour les Gazaouis. Personne ne va essayer de chercher à comprendre les raisons pour lesquelles ces derniers vivent dans un tel dénuement.

Pourtant on pourrait se demander pourquoi, malgré tout l’argent que déversent les Nations occidentales ainsi que certains pays arabes comme le Qatar, leur situation ne s’améliore pas. Pourquoi, au lieu d’avoir investi des sommes colossales à construire des tunnels dans toute la bande de Gaza, n’a-t-on pas développé l’industrie et des sites de tourisme ? Comment est-il possible que les dirigeants du ‘Hamas mènent un train de vie de millionnaires pendant que la population se contente de soupe populaire distribuée gratuitement par des ONG “humanitaires” sous l’égide du ‘Hamas ? Les seuls qui pourraient dévoiler la vérité sont les journalistes étrangers établis sur place, mais qui risqueraient leur vie s’ils osaient s’exprimer librement. 

Depuis les révolutions sociales qui ont émergé en France au cours du XIXème siècle et qui se sont propagées à travers le monde occidental, le pauvre et le faible sont toujours perçus comme ceux qui auront toujours raison. Cette conception n’a fait que se développer, englobant tous les êtres considérés comme vulnérables. Cette conception est l’apanage de la gauche, du monde civilisé, de ceux qui “réfléchissent”. Le Palestinien l’a bien compris, se présentant toujours comme le Misken (malheureux), et l’occidental, “l’éclairé”, s’apitoie automatiquement sur son sort. Si on ajoute à ces considérations, l’antisémitisme et la peur d’émeutes provoquées par les citoyens musulmans vivant en Occident, ce cocktail débouche inexorablement sur une condamnation sans recours d’Israël.

Un homme se doit de cadrer son jugement selon la pure vérité, et non selon le prêt-à-penser. Même dans le milieu universitaire, on s’est arrêté de réfléchir pour suivre les éclats intellectuels à la mode, qui s’avèrent très souvent superficiels. Ce dont la Torah nous a mis en garde il y a plusieurs millénaires, à savoir de ne “pas avantager injustement l’indigent” (Vayikra 19, 15) prend tout son sens aujourd’hui !