Il y a quelques jours, l’Assemblée Nationale Française à Paris a clos sa session, et repoussé à l’automne un projet de loi qu’elle devait discuter, concernant l’antisionisme, masque de l’antisémitisme. Certains députés ont protesté, car cela fait déjà plusieurs fois que ce projet est repoussé à une date ultérieure. En réalité, il n’y a pas lieu de s’étonner, car ce projet qui veut dévoiler l’hypocrisie n’est certes pas très agréable à adopter. Reconnaître que l’on est hypocrite n’est pas facile ; or, il s’agit bien de ce problème, que l’on voudrait bien repousser, à l’image de Tartuffe de Molière qui « cache » ses désirs charnels derrière une façade de dévot. Ce que l’on ressent comme un défaut de notre cuirasse n’est pas aisément reconnu. Essayons de voir plus clair, et de dévoiler ce que l’hypocrisie cache. Oser être « raciste » ! Qui accepterait un tel reproche ? Surtout, à gauche, on est ouvert, on est libéral ! Alors comment faire, alors que l’on  n’aime pas les Juifs ? Trouvons un autre moyen, et mieux encore, avec des arguments « de gauche »… Analysons bien le problème.

Les sages disent clairement que c’est une « Halakha », c’est-à-dire une règle bien établie, qu’ « Essav hait son frère Ya'acov », et d’où provient cette haine enracinée ? Les sages lient cela à la racine du mot « Sinaï », lieu où la Torah fut révélée au peuple d’Israël, après la Sortie d’Egypte. En hébreu, le terme « haine », שנאה, « Sin-a » est apparenté au nom « Sinaï ». Les sages expliquent donc que c’est à cause de la « Loi du Sinaï », de la Torah, que cette haine s’affirme. A toutes les époques, ce virus a pris une autre forme, et une autre couleur : brun à l’époque du nazisme et du fascisme (les chemises brunes), rouge (chez les communistes – Staline a fait arrêter les médecins juifs), vert (dans un certain Islam, bien sûr, mais aussi chez les écologistes, car bien souvent les courants altermondialistes cachent leur antisémitisme sous couvert de pitié pour « les pauvres victimes » palestiniennes de la « cruauté » des Israéliens). On aurait envie aujourd’hui de désigner ce virus comme « gris », car il se camoufle sous une grisaille indéfinissable, et c’est bien ainsi que se définit actuellement cet antisémitisme sournois.

Puisqu’il n’est pas « politiquement correct » d’être raciste, on s’en prend à la politique israélienne. Le gouvernement de droite est responsable de tous les maux. C’est Netanyahou et sa « clique droitière » qu’il faut combattre, car ils sont, eux, racistes à l’égard des « pauvres » palestiniens, victimes d’un « apartheid » ! Pour juger ce prétendu « apartheid », il suffit de jeter un regard sur les hôpitaux en Israël, et de voir combien de médecins arabes, ou d’infirmières arabes, sont employés dans les hôpitaux israéliens ! Et cela, sans parler des malades arabes qui guérissent dans les hôpitaux en Israël.

Aujourd’hui – on l’a dit précédemment – il ne semble pas permis officiellement de s’avouer « raciste » à moins que l’on remplace le terme « juif » par le terme « sioniste ». A partir de ce transfert – totalement hypocrite – les injures et les reproches sont alors autorisés ! Il ne faut pas oublier non plus que la France n’est pas épargnée par des antisémites officiels, comme Soral ou Dieudonné, qui, eux, ne cachent pas leur jeu, et rejoignent les antisémitismes traditionnels de Drumart, Daudet, Céline et autres représentants classiques de l’extrême-droite. Une question subsiste. Le même virus est apparu récemment aux Etats-Unis sous diverses formes : une tuerie dans une synagogue, ou une caricature méchante dans le « New York Times ». L’antisémitisme – sous le masque de l’antisionisme – provient, reconnaissons-le, de la spécificité de l’être juif, qui ne s’assimile pas, malgré tous les efforts faits dans le sens du refus de la tradition tenté par les assimilationnistes. La famille du Capitaine Dreyfus était depuis plusieurs générations assimilée, mais il s’appelait Dreyfus et cela a suffi pour le condamner. C’est à ce stade de la réflexion qu’il faut ouvrir les yeux, et ne pas s’aveugler. Un écrivain français, Jacques de Lacretelle, a tenté, dans son livre « Silberman » (publié entre les deux guerres mondiales) de présenter un portrait objectif d’un lycéen juif brillant, au lycée, mais ne parvenant pas à réussir dans la vie adulte. L’antisémitisme ne cesse de s’affirmer que pour survivre dans l’antisionisme. Herzl avait prévu, dans son livre, « Altneuland », qu’avec l’existence d’un « Etat juif », l’antisémitisme disparaîtrait, mais ce fut une utopie. L’ambassadeur d’Israël à l’O.N.U. apparaît bien comme le « Juif » parmi les nations.

En conclusion, il faut reconnaître que la dimension juive ne peut que dépasser le présent car elle reflète l’Eternel ; c’est cette permanence dans l’Histoire qui gêne, qui ne peut être acceptée, mais l’on n’ose pas toujours le reconnaître, car cela mène les nations à une frustration. Les empires apparaissent et disparaissent, les puissances économiques fleurissent, et restent fragiles. La permanence effraye, inquiète, alors cherchons un masque. Ce masque est la particularité de notre époque. Israël survit, alors comment le comprendre ? C’est là l’image du chien (Netanyahou) qui dirige l’aveugle (Trump), caricature parue il y a quelques mois à New-York. Mais n’est-ce pas par cette image, violente dans un pays démocratique, que la vérité éclate le mieux ? Ne pouvant rien comprendre, on se réfugie dans le complot. C’était l’idée du fameux « Protocole des Sages de Sion ». Ne voit-on pas que c’est précisément ici la solution du mystère, du miracle de la survie de ce petit peuple, étranger parmi les nations ?

Détournons le regard, masquons-nous, jouons l’aveugle, mais c’est parce qu’il y a une réalité cachée derrière les apparences. C’est la présence d’une Providence qui donne son sens à l’Histoire. Enlevons le masque, et reconnaissons la vérité et l’orientation de l’Histoire de l’humanité !