Du Maroc à Paris, il construit avec ardeur une vie de Torah authentique, empreinte de crainte du Ciel et de foi en nos Sages… 

Rabbi Eliahou Dahan, né en 1951 en Algérie, a grandi au Maroc jusqu'à l'âge de sept ans avant de déménager à Marseille avec sa famille. Il suit alors le parcours de ses parents et devient fonctionnaire aux PTT (Poste et télécommunications).

Au début des années 1970, il est muté à Paris pour son travail et découvre la Torah par lui-même grâce à ses efforts intenses. Sur recommandation, il rejoint la Yéchiva de la rue Pavée fondée par Rav ‘Haïm Ya’akov Rottenberg de mémoire bénie, le Rouv, qu’il fréquente quotidiennement. Il s'y abreuve des enseignements et des conseils du Rouv, qu'il considère comme un maître et un modèle qui l'a guidé dans tous les domaines de sa vie. Son objectif est d'améliorer sa vie de Torah en suivant la célèbre phrase de son Rav : "Ne cherche pas quoi faire dans ta vie, mais DE ta vie !" Cela a été un tournant majeur dans sa vie. Inspiré, il recommande à son tour la Yéchiva à des étudiants éloignés.

À cette période, son respect du Chabbath est mis à rude épreuve : chaque semaine, il risque la perte de son emploi au guichet, s’il ne respecte pas les horaires stricts imposés. Malgré les menaces répétées de son supérieur, interdisant même aux autres employés de le remplacer, il ne perd pas espoir et reste fidèle à ses convictions. À l'heure de l’entrée du Chabbath, il arrête de travailler et ne touche plus aux éléments Mouktsé jusqu’à la fermeture des guichets, puis marche 1h30 jusqu’à la Yéchiva. Le samedi, jour de travail obligatoire dans ses fonctions, il tente différents stratagèmes pour ne pas aller travailler.

Il lutte pendant plus de deux ans pour garder le Chabbath et les fêtes, trouvant peu à peu des solutions avec l’aide d’Hachem. Encouragé et conseillé par son Rav, il réussit finalement  à obtenir un autre poste dans les bureaux avec des horaires plus flexibles, en faisant un Kiddouch Hachem remarquable.

Rabbi Eliahou Dahan a été un modèle d’un Ben Torah dans la fonction publique. Il a travaillé avec fierté – fier d’être juif – en portant sa Kippa, son chapeau et sa barbe, suscitant le respect de ses collègues.

Rabbi Eliahou s’est marié en juin 1981 avec sa femme Esther (Cohen), à la rue Pavée. Ils ont eu quatre enfants, des Bné Torah qui suivent leur merveilleux chemin. La famille a toujours été un pilier central de la vie de Rabbi Eliahou, qui a consacré beaucoup de temps et d'énergie à élever et guider ses enfants dans la voie de la Torah et des Mitsvot.

Jusqu’au dernier jour de sa vie, il a été très proche du fils du Rouv qui lui a succédé, Rav Morde’haï Rottenberg, et de son gendre, Rav Its’hak Katz. Sa vie a été rythmée par les enseignements de ses Rabbanim, avec une grande Émounat ‘Hakhamim et une humilité inébranlable.

Il est connu pour être une personne aimante et aimée de tous, dotée d'une grande hospitalité et d'une joie de vivre. Avec son épouse, ils accueillaient chaleureusement un grand nombre de jeunes les Chabbatot et les fêtes, et des dizaines de ‘Hatanim de la communauté pour célébrer leur Chéva’ Brakhot. Accompagné de sa guitare, il jouait en leur honneur pour accomplir la Mitsva de réjouir les mariés comme il se doit.

Rabbi Eliahou a été une personne profondément respectueuse envers tous, quel que soit leur âge ou leur statut social, accordant une attention particulière à honorer les Talmidé ‘Hakhamim et la Torah.

Il accomplit de manière exemplaire la Mitsva d'honorer ses parents. Sa gentillesse et son ‘Hessed le poussent continuellement à vouloir aider tout un chacun. Sa douceur et sa bienveillance sont des qualités qui ont marqué tous ceux qui l'ont côtoyé.

Il a été un pilier de la communauté et malgré son emploi du temps chargé, il s’est impliqué dans l'organisation de nombreux événements tels que les Brit-Milot, les Kiddouch, ou encore la gestion des Sifré Torah etc... Il a pris en charge l’organisation des mariages de plusieurs dizaines de couples en accordant une grande importance aux détails.

Son dévouement lui vaut d’être nommé membre de la ‘Hévra Kadicha par le Rouv et a ainsi le mérite de s'occuper de nombreux Talmidé ‘Hakhamim et Guédolim de France.

Malgré tout cela, il a toujours refusé toute rémunération pour ses actions, affirmant que “le salaire des Mitsvot, c'est là-haut, je n'en ai pas besoin ici.”

L’importance qu’il accorde à la Téfila et au Limoud Hatorah, sa ponctualité et son assiduité, lui permettent d’évoluer toute sa vie, d'être un exemple pour tous ceux qui l’ont côtoyé, et d'étudier, entre autres, plusieurs cycles du Daf Hayomi. Il garde toute sa vie la même place pour les Téfilot et le Limoud dans chaque endroit où il a l’habitude d’aller.

La mise en place de ses Chi’ourim quotidiens par téléphone, depuis le confinement du Covid-19, lui donne l'opportunité de continuer à garder son Séder d'étude, à la maison, et même à l'hôpital.

La Mitsva de rendre visite aux malades lui tient tellement à cœur qu'il continue à la pratiquer par téléphone, leur remontant le moral et leur partageant souvent des mots de Torah, même lorsqu'il a été lui-même fatigué.

Rabbi Eliahou est connu pour ses qualités exceptionnelles, notamment sa bienveillance envers les autres, sa droiture et sa patience. Il évite les conflits et le Lachon Hara’ ce qui lui permet de vivre en paix avec tout le monde jusqu'à la fin de sa vie. Il s'efforce de ne jamais nuire à autrui et pardonne facilement.

Sa piété, sa modestie et son honnêteté dans sa ‘Avodat Hachem, ainsi que sa joie de vivre et sa foi constante, l’aident à surmonter les épreuves avec amour et sans se plaindre.

Il rejoint son Créateur le 23 Sivan 5782 - 22 juin 2022 - à Paris et est enterré à Beth Chémech en Israël.

Sa présence et son influence ont laissé une empreinte indélébile sur tous ceux qui l'ont côtoyé.

Prenons exemple sur ses Middot et ses bonnes actions pour nous améliorer et nous rapprocher d’Hachem.

Qu’il prie pour nous et pour le Klal Israël pour une délivrance complète et rapide ; qu’il soit Melits Yocher pour sa famille et qu’Hachem envoie une grande consolation à son épouse, ses enfants et toute la communauté.

תהא נשמתו צרורה בצרור החיים

David Dahan