C'est une grande Mitsva de commencer dès la fin de Yom Kippour la construction de la Soucca, afin de sortir d'une Mitsva pour réaliser une autre Mitsva, comme il est écrit « Ils progressent d’étape en étape. » (Téhilim 84,8). Ceux qui ont du zèle, s'empressent d'accomplir les Mitsvot !

Un érudit

Bien qu’un érudit n’ait pas à effectuer des travaux devant les autres, cependant, la construction de la Soucca étant une Mitsva, il pourra l'accomplir lui-même. Car c'est pour lui un honneur de s'occuper d'une Mitsva d'Hachem, même en public. Les autres prendront exemple et agiront comme cet érudit.


« La Mitsva par soi-même »

Une personne âgée, qui n'a pas la force de construire la Soucca, nommera quelqu'un afin de le faire à sa place. Elle devra lui préciser qu'il effectue cette Mitsva pour elle. Néanmoins, elle essaiera de participer à la construction suivant ses possibilités, par exemple en posant le Skha’h (toit de la Soucca), au nom de la Mitsva. Ceci, en vertu du principe : « Il vaut mieux accomplir la Mitsva par soi-même que par l'intermédiaire d'un tiers » et de celui : « D’après la peine, la récompense ». Cela signifie que plus l’homme fait d’efforts et peine dans la réalisation d’une Mitsva et plus grande et élevée sera sa récompense auprès d’Hachem. (99) ('Hazon 'Ovadia, Chabbath 1,17)
 

Une Soucca ancienne

Si quelqu'un a construit sa Soucca au moins trente jours avant la fête, et n'a pas précisé que c’était pour les besoins de la Mitsva, il devra, avant l'entrée de la fête, poser un peu de Skha’h et mentionner qu'il le fait pour la Mitsva.


Construire la Soucca à 'Hol Hamo’ed

Il sera permis à quelqu’un, qui n’a pas pu construire sa Soucca avant la fête, de le faire pendant 'Hol Hamo’ed (jours de demi-fêtes entre le premier et le dernier jour de fête). Dans ce but, il pourra également faire venir un professionnel juif auquel il donnera un salaire, puisqu’il s’agit d’une Mitsva.

Lorsqu'il s’assiéra pour la première fois dans cette Soucca pendant ‘Hol Hamo’ed, il devra dire la bénédiction « Chéhé’héyanou ».


L’endroit où construire la Soucca

On construira la Soucca que dans un endroit d'où l'on voit entièrement le ciel. Si quelqu'un l'a construite sur un balcon couvert, elle sera considérée comme « non-Cachère » pour la Mitsva. On devra faire aussi attention de ne pas la construire sous un arbre. En particulier, il faudra, à ce sujet, prévenir les restaurateurs qui mettent à disposition de leurs clients une Soucca dans la rue, et qui, en raison du manque de place, la construisent sous un arbre.

Il ne faut pas construire la Soucca là ou il y a des mauvaises odeurs, car peut-être ne pourra-t-on pas y rester.

Celui qui habite parmi les non-juifs et craint que des voleurs puissent s’introduire chez lui, s’il dort et mange dans sa Soucca, sera exempt de la Mitsva.


La Soucca de la synagogue

Les responsables communautaires s’efforceront de construire une Soucca dans la synagogue, car il arrive parfois aux fidèles, venus prier ou étudier, d’avoir besoin de manger. Et ceci, d’autant plus lors de la veillée de Hocha’ana Raba, où ils ont besoin de reprendre des forces afin de poursuivre leur étude toute la nuit. Néanmoins, les offices se tiendront dans l’enceinte de la synagogue et non dans la Soucca, car il est dit : « La prière de l'homme n'est entendue que de la synagogue ».


Dans la rue

Celui qui n’a pas de balcon ou de jardin pourra construire sa Soucca dans la rue, près de sa maison, à condition qu’il veille à ne gêner aucunement les passants.


« Tu ne voleras pas »

Si un homme a volé le bois servant à construire sa Soucca, et après cela regrette et décide de rembourser la valeur de ce qu'il a volé à son propriétaire, même si au moment de l'accomplissement de la Mitsva, il n'a pas encore payé, il pourra dire la bénédiction sur la Soucca qui est considérée « Cachère ». Cependant, s'il ne désire pas se repentir, il lui est interdit de faire la bénédiction sur une telle Soucca.


« Mesure pour encourager les repentis »

Il y a lieu d'expliquer, que d'après la loi, celui qui volerait du bois pour construire une maison ou une Soucca, n'est pas dans l'obligation de rendre le bois lui-même à son propriétaire. Ainsi, les Rabbanim ont décrété qu'il suffirait de payer sa valeur à son propriétaire, pour rendre plus facile le repentir du fauteur. Sinon, devant l’effort à fournir pour détruire la Soucca afin de rendre les planches, il y a à craindre que le fauteur perde espoir et abandonne toute volonté de faire Téchouva et de réparer son acte. Néanmoins, s'il désire rembourser seulement après la fête, alors, on l'obligera à rendre le bois et non la somme correspondant à sa valeur. Ceci est valable s’il n’a pas fait de construction fixe, et n'a pas changé la forme des planches.

Il ne sera pas permis d'utiliser du bois provenant des forêts du « K.K.L. », ou du bois qui est la propriété de la ville, si ce n'est après en avoir obtenu auparavant la permission explicite.

Lorsqu'on achète le Skha’h pour couvrir la Soucca, il est bon de vérifier que celui-ci appartient au vendeur, et, qu'à D.ieu ne plaise, ne soit pas volé.

Celui qui vole du bois à son ami pour construire la Soucca, même s'il désire le rendre après la fête, ne fera pas la bénédiction sur celle-ci. (57)

Il faut comprendre, comme nous l’avons expliqué plus haut, que si son intention était de rembourser le vol, même s'il ne l'avait pas encore fait, sa Soucca était « Cachère » et il pouvait dire la bénédiction dessus. S'il en est ainsi, pourquoi revient-on sur ce qui a été dit ? On répondra que plus haut, il avait l'intention depuis le début de la fête de rendre l'objet du délit, et en cela, il a tout de suite réparé sa faute. C'est pour cette raison que les Rabbanim lui ont permis d'accomplir la Mitsva dans son intégralité. Par contre dans le cas présent, puisque le voleur ne désire rendre le bois qu'après la fin de la fête, sa faute reste entière durant toute la fête et la mesure des Rabbanim ne s'applique pas à lui (il reste un voleur à part entière). Il ne lui sera pas permis d'utiliser ce bois comme s’il était le sien. Sa Soucca a le statut de « Soucca volée », comment pourrait-il faire une bénédiction sur une telle Soucca ? Cela lui est donc interdit.


Personne n'est exempt

On doit enseigner au public, que c’est une obligation pour chaque foyer de construire une Soucca, pour y manger et y dormir durant les sept jours de fête. On ne tardera pas pour réaliser cette précieuse Mitsva. On s’armera de courage pour la construire avec zèle et la décorer le plus magnifiquement possible. Que le mérite de cette Mitsva nous protège et nous comble de bienfaits.
 

Il y soixante ans, lorsqu'il remplissait les fonctions de juge au Caire, le Rav ‘Ovadia Yossef a dit :

« Depuis ma nomination en tant que juge au Caire (en 5709 de notre calendrier), j'ai été choqué de voir qu’un sur mille seulement, accomplissait la Mitsva de Soucca conformément à la loi, et les autres n'en construisaient pas du tout. Je me suis demandé, jusqu'à combien peut-on être ignorant, au point d’en arriver même à mépriser l’obligation de manger du pain le premier soir, dans la Soucca. Et à plus forte raison, lorsque je les voyais manger et boire en dehors de la Soucca, sans qu’ils remarquent que leur comportement allait à l’encontre des décrets de la Torah.

J'ai expliqué, devant tout le monde, à la Yéchiva « Ahava Vea’hva » et dans le quartier juif au centre d'étude « Rachbi » la grandeur de cette Mitsva, que chacun avait l'obligation de construire pour lui et sa famille une Soucca sur le toit de sa maison. Car les bâtiments n’avaient que quatre ou cinq étages tout au plus et ceux qui habitaient les étages supérieurs montaient et descendaient aisément le reste de l’année sans ressentir aucune fatigue. Pourquoi ne se donnaient-ils pas la peine de monter sur le toit pour y accomplir une Mitsva ordonnée par D.ieu Tout puissant ? Ceux qui avaient la crainte de D.ieu ont suivi mes enseignements et ont eu le mérite de réaliser la Mitsva, et nombre d’entre eux sont restés dans leurs « fausses coutumes ».

Il faut savoir que c'est une erreur ancienne ramenée dans le livre de responsa du « Rivach » (394) : « Je promets que j’ai vu dans notre ville de nombreuses personnes qui ne faisaient pas de Soucca. Et pendant toute la durée de la fête, ils mangeaient chez eux, dans leurs maisons… » Voyez comme ils se trompaient au sujet d’une Mitsva aussi connue que celle-ci, et je ne préfère pas parler du mal sur le comportement du peuple d’Israël. Moi-même, j'ai accompli cette Mitsva sans ressentir de peine, alors que j'étais pauvre. J'ai construit ma Soucca sur le toit et je montais et descendais durant toute la fête, pour accomplir cette Mitsva comme il se doit, sans effort, car rien ne résiste devant la volonté ». Fin des paroles du Rav. Celui qui réfléchit, apprendra et agira en fonction.