La faute des explorateurs (dans notre paracha "Chela’h Lekha") ayant consisté à mépriser la Terre d’Israël, il nous appartient d’analyser différents aspects pratiques liés à la sainteté de notre Terre.

1 -  L’importance de la Terre d’Israël 

Nos sages enseignent que Rabbi Yehouda ben Bétéra, Rabbi Matia ben Harach, Rabbi Hanina ben Ahai et Rabbi Yehochoua  se préparaient à sortir de la Terre d’Israël, et arrivèrent à la frontière ; ils se souvinrent alors de la Terre d’Israël, pleurèrent et déchirèrent leurs vêtements. Ils énoncèrent le verset : « Vous en hériterez (de la Terre d’Israël)  et vous vous y installerez, vous respecterez tous les décrets et les lois de la Torah », pour te dire que cette mitsva de résider dans la Terre d’Israël est équivalente à toutes les mitsvot » (Sifri, Réé).

Selon le Ramban (Sefer Amitsvot), il s’agit d’une mitsva positive de la Torah qui s’applique aujourd’hui. Et même d’après Maimonide qui pense qu’il s’agit d’une mitsva des sages, cependant cette mitsva a une telle importance qu’on a le droit chabbat d’acheter la maison d’un non juif en Terre d’Israël et de lui demander de signer le contrat de vente. Bien qu’on n’a pas le droit normalement de demander à un non juif de faire un travail le chabbat, pour la mitsva d’habiter en Israël, nos sages l’ont autorisés  (Choulhan Aroukh, 306,11).

Le Rambam (Hilkhot Mélahim 5,10) enseigne que les grands sages embrassaient les pierres de la Terre d’Israël pour montrer leur attachement à cette mitsva, à l’image de Rabbi Abba (Kétouvot 112b) qui embrassait les rochers de la ville d’Acco. De plus, le Talmud (Kétouvot 110b) enseigne qu’il est préférable d’habiter en Israël, même dans une ville où habite une majorité de non juif, plutôt que d’habiter en dehors de notre Terre, même dans une ville où habite une majorité de juifs, ainsi le Rambam le stipule dans la Halakha (Hilkhot Mélahim 5,12).
 

2 - Les permissions de sortir de la Terre d’Israël (Rambam, Hilkhot Mélahim 5,9)  

Le Rambam écrit qu’on n’a pas le droit de sortir de la Terre d’Israël sauf pour certaines raisons :

a - Pour se marier : celui qui ne trouve pas de conjoint en Terre sainte a le droit d’en sortir pour pouvoir faire la mitsva de se marier et fonder une famille.

b - Pour étudier ou enseigner la Torah : celui qui étudie mieux en dehors d’Israël (par exemple parce que son Rav est en France) a le droit de rester temporairement en dehors d’Israël. 

c - Pour la parnassa (moyens de subsistance) : Soit pour faire du commerce, soit si quelqu’un ne trouve pas de moyens de subsistance en Israël, il peut alors résider temporairement en dehors.

d-      Pour honorer ses parents : le Rachbatz (Helek 3,285) écrit qu’on a le droit de sortir de la Terre d’Israël pour faire la mitsva d’honorer ses parents, à condition d’y revenir par la suite. 

En résumé : la mitsva d’habiter en Terre d’Israël est très précieuse, car elle est équivalente à toutes les mitsvots, en particulier lorsqu’on s’y installe avec l’intention de faire la mitsva et de pratiquer les mitsvot liées à la Terre (Teroumot, Maaserot, Cheviit…). C’est pourquoi, le Rav Ovadia Yossef tranche que : « si les parents s’opposent à l’allya de leur enfant, ce dernier ne doit pas les écouter, au même titre que s’ils lui demandaient d’annuler n’importe quelle autre mitsva de la Torah. A plus forte raison celui qui habite déjà en Terre sainte et à qui ses parents lui demande de venir habiter avec eux en exil n’a pas le droit de les écouter, car la mitsva d’habiter dans la Terre d’Israël repousse la mitsva d’honorer ses parents, car en effet ces derniers ont également la mitsva de s’y installer » (Yéhavé Daat  4,49). Que Hachem nous permette à tous de réaliser très bientôt cette précieuse mitsva… Amen.