Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 petits trésors d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !
 

S’habiller comme un juif

« Je suis l’Éternel ! Je veux vous soustraire aux tribulations de l'Égypte et vous délivrer de sa servitude ; et je vous affranchirai avec un bras étendu, à l'aide de châtiments terribles. Je vous adopterai pour peuple… » (Chémot 6, 6-7)

Ces deux versets mentionnent quatre expressions de délivrance (soustraire, délivrer, affranchir, adopter), correspondant aux quatre Mitsvot préservées par les Bné Israël en Egypte.

L’un d’entre elles fut le fait d’avoir conservé leurs habits en Egypte. Intéressons-nous de plus près à cette Mitsva à travers une histoire :

Un juif émancipé décida de s’habiller selon la mode des non-juifs. Un jour, il s’adressa au Rav de sa communauté avec une question bien précise : « Quels habits revêtait Avraham Avinou ? »

En réalité, son intention était de prouver que le Rav ne s’habillait pas comme Avraham Avinou et que, par conséquent, il pouvait lui aussi se permettre de se vêtir autrement.

Le Rav répondit : « Je ne sais pas comment s’habillait Avraham Avinou, mais une chose est certaine : il a observé la mode des non-juifs afin de porter des vêtements totalement différents d’eux ! »

La peur de Moché

Lorsque Pharaon vous dira : « Produisez une preuve de votre mission », tu diras à Aharon : « Prends ton bâton et jette-le devant Pharaon, qu'il devienne serpent » (Chémot 7, 9)

Le Zohar, Parachat Bo, enseigne que lorsque le bâton de Moché se transforma en serpent, il fut apeuré par celui-ci. Comment comprendre cela ?

Par ailleurs, nous savons que le prophète Daniel ainsi que le Or Ha’haïm Hakadoch, Rabbi ‘Haïm Ben Attar, se sont tous deux retrouvés dans une fosse aux lions et en sont ressortis indemnes… Si c’est ainsi, que craignait Moché ? N’avait-il pas confiance en Hachem ?

Notre étonnement grandit en constatant qu’au moment de saisir le serpent afin qu’il se revienne à son état de bâton, Moché n’éprouva aucune frayeur particulière !

Afin de comprendre, le Rav Chalom Chvadron rapporte le verset suivant (Béréchit, 9, 2) : « Que votre ascendant et votre terreur soient sur tous les animaux de la terre et sur tous les oiseaux du ciel ».

Nous voyons de ce verset qu’au début de la création, Hachem ancra en l’être humain une nature dominatrice sur tous les animaux. C’est la raison pour laquelle les lions, en voyant des hommes aussi saints que le prophète Daniel et le Or Ha’haïm Hakadoch, se sont immédiatement soumis à eux, comme à l’époque de la création.

Or, le serpent de notre histoire, qui était une pure création à partir du bâton de Moché, n’était pas concerné par la domination naturelle de l’être humain sur les animaux ! C’est la raison pour laquelle au début, il effraya Moché.

Par la suite, après avoir constaté qu’Hachem avait également imprégné ce serpent de cette domination, Moché put le saisir sans la moindre crainte !
 

Atteindre le niveau de Moché Rabbénou 

« C'est ce même Aharon, ce même Moché, à qui Dieu dit : "Faites sortir les enfants d'Israël du pays d'Égypte, selon leurs légions" » (Chémot 6, 26)

Le Rambam enseigne que chacun d’entre nous peut devenir un Tsadik comme Moché Rabbénou.

A priori, cette affirmation semble très étonnante. En effet, comment serait-il possible d’atteindre le niveau exceptionnel d’un prophète tel que Moché Rabbénou ? En effet, la Torah elle-même affirme qu’il était l’homme le plus humble du monde et qu’un aucun prophète juif n’a jamais pu atteindre son niveau.

Afin de comprendre, consultons le commentaire de Rachi. Ce dernier explique, concernant le verset précité, qu’à chaque fois que la Torah mentionne les noms Moché et Aharon, elle écrit parfois Moché en premier suivi du nom de son frère, et parfois le contraire. Ceci afin de nous enseigner que les deux frères avaient un niveau équivalent.

Cette déclaration amène une deuxième question qui rejoint la première : comment Aharon a-t-il pu arriver au niveau de son frère ?

En réalité, il est vrai que dans l’absolu, Moché était plus grand en Torah que son frère. Cependant, de son côté, Aharon exploita le maximum de son potentiel au niveau du service divin, de même que Moché. Les deux frères ont donc réalisé la volonté d’Hachem de la meilleure façon possible, chacun à leur niveau. C’est la raison pour laquelle Rachi explique qu’ils étaient équivalents.

Il en va de même pour chacun d’entre nous. Lorsqu’un juif sert Hachem de son mieux en utilisant toutes ses capacités, il se réalise pleinement. Dès lors, il peut être comparé à Moché Rabbénou car comme lui, il a accompli la volonté d’Hachem à 100%.
 

Chabbath Chalom