Toutes les bonnes choses ont une fin ! C’est ce que doivent se dire en ce moment les grands amateurs de vacances à l’heure de boucler les valises et de prendre le chemin du retour. Torah-Box est heureux de vous présenter son dernier épisode de la Saga pour un été juif, un article hebdomadaire qui vous aidera et vous donnera des pistes, avec l’aide de D.ieu, pour que cette période soit la plus bénéfique et authentique possible pour votre judaïsme !

Et oui, c’est déjà l’heure de rentrer – si vous ne l’êtes pas déjà – pour les chanceux qui ont pu partir ! Certains d’entre vous vont ainsi prendre de nouveau l’avion. Et avant même l’aéroport, la tension peut parfois monter rapidement d’un cran : on s’agace avec le taxi sur le prix, on prend du retard, on est un peu perdus dans l’aéroport, on ne comprend pas bien les questions de sécurité posées dans une langue étrangère, les bagages sont plus lourds qu’à l’aller et on refuse à cor et à cri de payer un euro supplémentaire… La colère, D.ieu nous en préserve, atteint son paroxysme lors du contrôle de sécurité, lorsqu’un agent exige que vous ouvriez tous vos bagages cabine et demande à ce que les chaussures soient retirées. « C’est un scandale ! », vous écriez-vous, « je demande à voir le directeur de l’aéroport sur le champ ! »… Et je laisse votre imagination, ou votre vécu, poursuivre.

Pensez-y : derrière l’agent d’enregistrement, se trouve… Hachem !

Il est vrai qu’il est parfois bien difficile de garder son calme et le contrôle de soi dans ce type de situations. On dirait que tout est fait pour que l’on explose : il y a une foule telle qu’on se demande si on va avoir une place pour mettre son sac dans le bagage cabine de l’avion, les enfants s’impatientent et vous le font ressentir, et il arrive – c’est beaucoup moins fréquent que l’on peut l’imaginer – que le personnel aéroportuaire soit peu agréable.

Dans ces situations, on perd ses repères et on risque de se mettre « hors de soi ». Lorsque l’on relit cette expression à deux fois, claire mais que l’on utilise sans toujours en mesurer la portée, on s’aperçoit qu’elle indique que quelque chose de nous est sorti de notre corps. Mais qu’est-ce qui est sorti ? Ne serait-ce pas le Yetser Hatov, notre penchant pour le bien, une partie essentielle de notre Ame qui nous fait rivaliser contre toutes les situations épineuses de notre vie ?

N’oubliez jamais que notre vie est ainsi faite : l’une des raisons majeures de notre existence, de notre présence dans ce monde est de faire progresser et de raffiner le plus possible notre être, nos traits de caractère. Pour cela, D.ieu, qui désire uniquement notre bien, nous propose continuellement des exercices correspondant à notre niveau. « Il ne vous est jamais donné d'épreuves que vous ne puissiez surmonter », expliquait Rabbi Na’hman de Breslev à ses disciples. A chaque exercice, nous pouvons soit monter d’un cran et nous rapprocher de la quintessence Divine, soit, à D.ieu ne plaise, descendre d’un échelon et nous rapprocher de la matérialité la plus vile.

Derrière chaque situation se trouve donc… Hachem ! Ne voyez plus la discourtoisie de l’agent de sécurité vous demandant d’ouvrir vos bagages remplis. Voyez désormais Hachem vous proposant un exercice, sans doute pas facile, consistant à garder votre calme, à rester le plus poli et le plus souriant possible ! Et tant mieux que cette situation se présente : plus l’exercice est difficile, plus le Tikoun Hamidot, le raffinement continu de ses traits de caractères, est important, vous permettant de vous rapprocher d’Hachem.

Sourire et être sans cesse serein à l’aéroport : le plus grand Kiddouch Hachem

Rabbi Yo’hanan dit : « Celui qui montre ses dents blanches à son ami est meilleur que celui qui lui donne du lait à boire » (Talmud, Kétoubot 111).

En plus d’être excellent pour la santé, sourire et rester calme en toute situation a une valeur de sanctification du nom Divin extraordinaire. On apparaît de cette façon comme un noble représentant de D.ieu sur Terre, ce qui a une influence considérable sur tout notre entourage. Imaginez maintenant sous un autre angle ce cas d’école : l’agent de sécurité vous demande d’ouvrir vos bagages. Vous êtes fatigués, vos nerfs sans doute un peu usés, mais, au lieu d’hurler au scandale et de présenter le judaïsme sous un jour franchement peu reluisant, vous décidez de répondre par l’affirmative très poliment, en souriant, et même avec empathie : « Bien sûr ! Vous faites un métier admirable : ce ne doit pas être facile d’être vigilant sur tous les bagages des passagers que vous voyez passer. Combien de passagers contrôlez-vous chaque jour ? Avec toutes les contraintes de sécurité et les responsabilités qui pèsent sur vos épaules, je vous remercie de me contrôler gentiment comme vous le faites ». Dans cet esprit, nous avions adopté avec mon épouse cette attitude devant des agents de sécurité à l’aéroport de Roissy. Kippa noire en velours, Tsitsit dans les poches et chemise blanche, je me devais, au nom d’Hachem, de répondre le mieux possible à cet exercice. L’agent de sécurité, agréablement étonné et surpris, m’a avoué en fin de contrôle « Merci Madame, Monsieur, sérieux c’est la première fois que quelqu’un est aussi sympa pendant un contrôle. J’adore moi les Juifs comme vous, on est cousins ». La sanctification du Nom était là : nous avons été sincères tout au long du contrôle avec mon épouse, comprenant la situation et respectant le travail des agents, pour, in fine, transformer un moment désagréable en sanctification du nom de D.ieu.

Remercier Hachem et l’honorer, y compris dans les tracasseries de notre quotidien

Vous avez passé bé’ezrat Hachem un bel été Juif. Beaucoup de détente, de moments à partager en famille et des souvenirs plein la tête. De plus, vous avez été scrupuleux sur la Cacheroute, vos Téfilot, votre Limoud et vos Mistvot, prêts à aborder du meilleur pied une rentrée professionnelle et personnelle dans un élan de spiritualité revigoré. Et si vous ne l’avez pas été, ce qui est fait est fait : les mois les plus propices à la Téchouva la plus sincère arrivent déjà, à vous de jouer ! 

Dans tous les cas, pour tous les vacanciers, il ne faut pas rater la dernière marche : le retour. Chaque situation contraignante est une occasion en or de progresser et de se travailler. Prions Hachem que nous puissions systématiquement en tirer parti et nous élever vers lui, pour que l’année 5780 qui arrive déjà à grands pas soit une année pleine de bénédictions et historique pour ‘Am Israël !

Côté Halakha : le regard du Rav Gabriel Dayan

Nos Sages disent que la colère est comparée à l’idolâtrie. Voir Talmud Chabbath 105b et Rambam, Hilkhot Déot, chapitre 2, Halakha 3. Le coléreux n’accepte pas le décret divin et nie la présence d’Hachem dans le moindre détail des situations de ce monde.

La sagesse et l’intelligence proviennent d’Hachem. Voir Daniel, chapitre 2, verset 21.

Celui qui se met en colère et se rebelle contre le Maître du monde en se tournant vers d’autres forces, ne mérite plus d’être « alimenté » en sagesse et perd celle qu’il possède déjà.