Grande destination de l’été, la plage est la destination préférée des Français, prisée par près de la moitié d’entre eux (sondage BVA 2016). Soleil, sable fin et mer à perte de vue, la plage a des arguments forts de séduction. Elle est en outre une destination particulièrement reposante pour les parents qui peuvent se détendre en laissant leurs enfants faire des châteaux de sable, se prélasser dans l’écume des vagues ou profiter du club de la plage.

Grand nombre de nos coreligionnaires s’y rendent également, sans toujours prêter attention à la Halakha. Pourtant, l’interdiction de la plage mixte ne souffre d’aucun débat possible et les risques avérés pour notre Néchama (âme) sont énormes : relâchement sur les lois de la Tsniout, la pudeur vestimentaire et comportementale, et sur la Chemirat Enaïm, la protection des yeux. Même des personnes pratiquantes, appliquées dans leur Téfila, dans leur étude de la Torah et dans le respect des Mitsvot tout au long de l’année se laissent facilement emporter dans le courant du relâchement estival, ce qui impacte très fortement leur Dvékout, leur attachement avec Hachem au moins deux semaines dans l’année, sans parler des conséquences possibles, souvent désastreuses.

Pourquoi une telle permissivité à l’approche de la mer ? Beaucoup trop se disent qu’il n’est pas si grave d’aller à la plage mixte : « on ne va pas passer son temps à regarder les femmes ou les hommes en maillot, on y va juste pour passer un super moment ! », omettant par-là le fait que même s’ils ne regardent pas, ils voient. Et ce qu’on voit à la plage mixte est systématiquement en totale contradiction avec les valeurs véhiculées par le judaïsme. De plus, ces visions proscrites ne peuvent pas avoir de conséquences positives sur le regard porté sur son conjoint.

En parallèle, l’opportunité offerte par la plage séparée en Israël apparaît souvent – à tort – comme une solution trop Froum, trop religieuse, réservée aux hommes en chapeau, en plus qu’elle leur donne l’impression de les séparer de leur famille.

La plage séparée, c’est pourtant tellement simple !

En Israël, il devient presque difficile de passer à côté des plages séparées. Pas moins de 13 plages sont recensées au cœur des grandes villes israéliennes. Pas une seule ville balnéaire n’est pas équipée, D.ieu merci : la Mer Morte, Tel-Aviv, Rishon-Letsion, Haïfa, Eilat, Natanya, Akko, Tibériade, Ashdod, Ashkélon, Bat Yam, Hertzlya et Hadera sont ainsi pourvues. Deux possibilités sont ouvertes en fonction des villes : soit la plage est ouverte d’un côté aux hommes et d’un côté aux femmes toute la journée, soit il y a un roulement par demi-journée ou par journée. Dans ces cas, cela peut être une excellente occasion d’organiser un programme où le dimanche, ce seront Madame et les filles qui iront se baigner pendant que ces messieurs joueront au football par exemple, et le lundi, pendant qu’ils feront trempette, ces dames iront faire une belle balade. Tout ce petit monde partagera ses souvenirs autour d’un agréable repas !

Pensons à nos enfants…

La plage séparée est la solution idéale pour toute la famille, et si on se pense à tort au-dessus de tout ça, les bienfaits sont incontestables pour nos enfants. Une famille peu pratiquante me racontait récemment avoir cessé d’aller à la plage mixte en raison de « toutes les horreurs qu’on y voit », et la maman de m’expliquer que « quand on était jeunes, je me souviens avec mes parents, la plage était encore un lieu convivial et d’un certain respect de soi, aujourd’hui, c’est complètement vulgaire ». Lorsque je lui ai demandé si cela la gênait, elle m’a dit « moi oui un peu, mais c’est pour les enfants qu’on n’y met plus un pied. Il y a malheureusement assez d’occasions de voir ces obscénités aujourd’hui, donc on a pris la décision avec mon mari de ne pas leur infliger ça volontairement ». Reste la question de la séparation hommes-femmes, que le père gère non sans humour : « c’est vrai que c’est pas facile, au début les enfants comprenaient pas trop, mais maintenant, ils ont compris : en Israël plage séparée, et en France, montagne ou campagne ! ».

> Retrouvez la liste des plages séparées en Israël sur Torah-Box

Quand il n’y a pas de plages séparées, cherchons la solitude

Si nous venons de voir qu’il est facile en Israël de trouver et de profiter de la plage séparée, qu’en est-il en France ou dans le reste du monde ? Bien souvent, il suffit de parcourir quelques mètres ou kilomètres en plus sur le littoral pour trouver un bout de plage absolument désert. Ces bouts de plage paradisiaques sont tellement plus agréables que les plages surpeuplées où on marche à chaque pas sur des bâtonnets de glace ou des mégots de cigarette… Mais comment faire si quelqu’un arrive ? Déjà, on vous conseille d’aller à la plage tôt, quand tout le monde dort encore. Arriver vers 8h, c’est la quasi-certitude d’être seuls sur ces petites criques. C’est de surcroît en droite ligne avec les préconisations de santé d’éviter le soleil entre 12h et 16h. Et si d’aventure quelqu’un arrive, il suffit de partir ! En arrivant à 8h, vous aurez certainement déjà bien profité de la mer.

Bien sûr, il conviendra de rester vêtu conformément aux lois de la Tsniout dans le cas où quelqu'un viendrait à arriver. Et d'autre part, il faudra éviter la baignade si celle-ci n'est pas autorisée ni surveillée. Ces contraintes indéniables ne vous empêcheront pas de profiter d'un délicieux soleil matinal et du sable fin en bord de mer !

En conclusion, profitons d’un bel été en famille pour être en pleine forme à la rentrée

En fin de compte, le seul petit bénéfice à retenir de la plage mixte, être en famille, est immédiatement balayé par le nombre d’interdictions et de risques que l’on fait peser sur son couple, sa pratique, en un mot sa vie. « Qui est sage ? C’est celui qui voit loin ». En une maxime, on comprend immédiatement que préparer ses vacances demande un peu d’anticipation pour ne pas tomber dans les chausse-trappes dressées par le Yetser Hara, le mauvais penchant. Quand il a échoué l’année, il attend impatiemment les vacances pour nous piéger. Et, en somme, nous avons vu qu’il est de plus en plus facile aujourd’hui d’organiser des vacances à la plage sans visions interdites et sans problème de Tsniout. Une façon intelligente de se renforcer, alors que nous traversons déjà les trois semaines de deuil de la destruction du Beth Hamikdach, que se profile Eloul et ses Seli’hot pour le monde Séfarade et que les grands rendez-vous solennels de Tichri approchent déjà !

Côté Halakha : le regard du Rav Gabriel Dayan

La Torah interdit strictement pour un homme juif de se rendre sur une plage mixte, car les lois de la pudeur et de la séparation entre les hommes et les femmes ne sont pas respectées. Nous l’apprenons du verset : « Et vous ne vous laisserez pas entraîner à la suite de votre cœur et de vos yeux qui vous mènent à l'infidélité » (Bamidbar 15, 39). L’explication de Rachi est sans équivoque : les yeux voient, le cœur convoite, puis le corps commet la faute.

Il importe d'écarter toute pensée et toute vision susceptible de nous amener à déprécier l'un ou l'autre commandement de la Torah. On nous avertit de ne pas en ouvrir l'accès à notre cœur. En se livrant à des réflexions hasardeuses et interdites, on risque fortement de détruire toute sa personne. Nos Sages affirment que cela est un processus inéluctable. L'esprit de l'homme est faible et en se laissant attirer par les méditations de son cœur, il risque de sombrer dans le plus profond des abîmes.

Nous avons le devoir et l'obligation de toujours garder notre esprit pur de notions interdites. Hachem nous le dit : « Et ton camp sera saint, afin qu'Il ne voie pas quelque impudeur en toi car Il se retirerait d'avec toi » (Dévarim 23, 15). Chlomo Hamélekh écrit : « Mon fils, donne-Moi ton cœur, et que tes yeux garde Mes voies » (Michlé 23, 26).

Aussi longtemps que l'on permet à son intellect de se nourrir d'images et de désirs qui sont en contradiction avec la Torah, le Yetser Hara aura un pouvoir sur nous. Nos Sages enseignent que le Yetser Hara a reçu un pouvoir naturel d'éveiller le désir lorsque l'on voit une chose immorale, et ceci quelque soit la grandeur de l'homme en question.

Une partie importante des idées précitées sont rapportées dans les écrits du Rav Ovadia Yossef dans Yé'havé Da'at volume 5, question 63 et du Rav Munk dans son commentaire "La voix de la Torah".

Les femmes sont aussi concernées. Elles ont l'interdiction de laisser pénétrer dans leur esprit, par quelque entremise que ce soit, des idées ou des images qui sont en contradiction avec la vérité de notre sainte Torah.

Si la femme est totalement et correctement recouverte, depuis le cou jusqu'en-dessous des genoux (pas de maillot, etc...), les bras jusqu'aux coudes inclus, il ne lui est pas interdit de se rendre sur une plage mixte. Autrement, cela est strictement interdit. S'il s'agit d'une plage de nudistes, cela est strictement interdit.  

Cependant, il est fortement déconseillé aux femmes de se rendre dans de tels endroits car l'esprit qui y règne est rarement conforme à celui que notre sainte Torah veut graver en nous et en nos enfants. D'ailleurs, c'est ainsi qu'agissent de très nombreuses femmes juives.

Point de vigilance pour nos femmes vertueuses : si le maître-nageur est un homme, la plage séparée sera permise à condition de porter une tenue obéissant parfaitement aux règles de Tsniout.

Les conséquences néfastes sont parfois, et même assez souvent, irréversibles.

Retrouvez nos cours dédiés aux vacances :

> Rav Yossef ‘Haïm Sitruk zatsal « Vacances : c’est quoi une vraie détente ?

> Rav Nataniel Wertenschlag « Les vacances, il faut profiter ! »