Naissance d’Adolf Hitler à Braunau-am-Inn (Haute-Autriche), d’une relation consanguine entre Alois et sa nièce Klara, de 23 ans sa cadette.
C’est le troisième mariage d’Alois, ses deux précédentes femmes étant successivement décédées.


Cette photo est troublante : on y voit le Mal en langes, en germe, qui n’a pas encore détruit le XXème siècle et défiguré à jamais l’humanité.
Un bébé comme un autre, un peu hébété, plutôt mignon, mais à l’expression figée.
Un bébé, c’est innocent, c’est la chose la plus inoffensive au monde, et le malaise que provoque cette image vient justement de cette ambivalence entre la vulnérabilité innée d’un bébé — même de bébé Adolf — et le fait que nous savons ce que celui-ci a engendré.


Cette photo interroge également le libre arbitre et le destin : est-ce que ça aurait pu être autrement ? Une rencontre aurait-elle pu changer le cours des choses ? Une lecture ?
Tellement de morts, de meurtres, de désolation à venir sont pliés en tout petit dans ce portrait d’époque anodin.


Enfant, Adolf ne manque de rien. On est dans un milieu de petits bourgeois.
Son père est violent et sa mère, couveuse et bigote, lui donne de l’affection. 

On a vu pire comme enfance.

Avoir reçu de l’amour maternel n’est donc pas un barrage à la barbarie, comme on aurait pu le croire.

Devenu le Führer, il continuera d’ailleurs à vouer un culte presque religieux à sa mère, et à fêter solennellement l’anniversaire de sa mort.
Une fameuse psychologue suisse-allemande a voulu expliquer (sans excuser) cette voracité du mal par ses rapports complexes avec son père. Et mettre en garde les parents de ne pas être violents avec leurs enfants. 

On lui laisse la responsabilité de son écrit, sur lequel a même été montée une pièce de théâtre à succès. 

Mais tenter d’expliquer le Mal absolu par des coups reçus et une maltraitance dans l’enfance semble être un exercice bien périlleux. 

Les Amalécites et les assassins n’ont pas tous été des enfants battus…

Vaniteux et marginal

Hitler est ce qu’on appelle « un raté ». Son père le veut fonctionnaire, et lui se rêve artiste-peintre ou architecte.
Refusé par deux fois aux Beaux-Arts de Vienne, il erre dans la capitale autrichienne, amer, teigneux, seul et sans le sou ; il trouvera le gîte et une soupe chaude dans un établissement pour sans-abris tenu par des familles juives aisées.
Lors de ses virées en solitaire à Vienne, il refait le monde, s’arrête pour boire une bière dans une brasserie et déjà aiguise ses talents d’orateur sur qui veut bien l’écouter.
Il se venge en solitaire de son sort de paumé, et certainement, de loin, aperçoit les calèches des Ephrussi, qui déboulent de la Ringstrasse et des quartiers riches pour se rendre au grand parc d’attractions du Prater, en famille, en dentelles, canotiers et ombrelles…

Ca s’est passé un…20 avril 1889 - Naissance d’Adolf HitlerCa s’est passé un…20 avril 1889 - Naissance d’Adolf Hitler

L’amertume, l’extrême compassion de soi, le ruminement de sa propre déchéance, accompagnés d’un orgueil démesuré et d’un sentiment constant d'injustice et d’humiliation, sont un terreau fertile pour susciter la rage et chercher des coupables.
La Grande Guerre viendra à point pour enrôler ce minable désœuvré, et lui donner une raison de vivre.
Faute de pouvoir aimer un être de chair et de sang, il déversera sa fougue dans un nationalisme exacerbé et fera de l’Allemagne son unique passion. 

La suite, malheureusement, on la connaît.
C’est l’irrésistible ascension de la médiocrité, de la vulgarité, de la démagogie et de la brutalité vers le pouvoir, jusqu'à son accession en 1932 au Reichstag, en obtenant la majorité des sièges.

Ca s’est passé un…20 avril 1889 - Naissance d’Adolf HitlerCa s’est passé un…20 avril 1889 - Naissance d’Adolf Hitler

On n’a jamais vu, en Europe, un homme avec si peu d’années d’études arriver si haut dans une hiérarchie gouvernementale. Même Staline a suivi un cursus de théologie et Mussolini a réussi à décrocher un diplôme d’instituteur à 18 ans.


Mais Hitler avait un don, un seul : celui de savoir transformer l’amertume fermentée en lui, saumure trouble et dégénérée à laquelle tous les Allemands allaient s’identifier, en un matériel explosif.

Bébé Adolf est terrifiant pour ce qu’il renferme. 

Osons apprendre de sa sinistre biographie.