Le 26 avril 1986, à 1h23 du matin, le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, située à une centaine de kilomètres au nord de Kiev, explose, provoquant l’une des plus graves catastrophes nucléaires de l’histoire de l’humanité. 

L’accident est dû à une expérience mal contrôlée effectuée par les ingénieurs de la centrale. Le cœur du réacteur surchauffe, entre en fusion, puis explose, projetant dans l’atmosphère des tonnes de matières radioactives, qui contaminent une large partie de l’Europe de l’Est.

Explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl

Le nuage radioactif touche l’Ukraine, la Biélorussie, la Russie, mais aussi la Pologne, la Scandinavie et, plus tard, l’Europe de l’Ouest.

À l’époque, l’Ukraine est encore une république soviétique sous la coupe de Moscou. Elle est dirigée par Volodymyr Shcherbytsky, premier secrétaire du Parti communiste d’Ukraine, un fidèle du régime.

Quelques jours seulement après l’explosion, Shcherbytsky maintient le défilé du 1er mai à Kiev, malgré la présence du nuage radioactif. Des milliers d’enfants et de familles sont envoyés dans les rues pour « montrer que tout va bien », alors que les niveaux de radiation sont déjà dangereux.

Ce geste est aujourd’hui considéré comme l’un des plus cyniques de l’ère soviétique.

Conséquences pour les Juifs d’URSS 

Des dizaines de milliers de personnes seront évacuées trop tard de la région contaminée, et parfois sans aucune information sur les risques encourus. Parmi elles, de nombreux Juifs qui vivaient encore dans ces villes ou villages de l’ancien "shtetl" d’Ukraine et de Biélorussie.
Certaines familles juives ont été irradiées, d’autres relogées dans des zones précaires, et beaucoup ont vu là un signe de plus qu’il fallait quitter l’Union soviétique.

L’accident de Tchernobyl, ajouté à la répression culturelle et religieuse, à la montée de l’antisémitisme et à l’effondrement à venir de l’URSS, a précipité une vague d’Alyah massive dans les années 1990.

On estime que près d’un million de Juifs d’URSS ont fait leur Alyah entre 1989 et 2000, dont de nombreux originaires de la région de Kiev, de Jytomyr ou de Gomel, toutes situées dans le rayon de la catastrophe.

Explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl

Héritage vivant malgré les cendres

Bien avant de devenir synonyme de catastrophe nucléaire, Tchernobyl fut l’un des plus brillants foyers du judaïsme ‘hassidique.

C’est là que naît, au XVIIIème siècle, Rabbi Mena’hem Nachum de Tchernobyl, élève du Ba’al Chem Tov et fondateur d’une dynastie ‘hassidique influente, qui marquera la vie juive d’Europe de l’Est. 

Mais durant l’invasion nazie, la communauté juive est exterminée, comme tant d’autres shtetls d’Ukraine.

Aujourd’hui, la dynastie de Tchernobyl perdure dans le monde : à Bné Brak, Jérusalem, Monsey ou New York, les descendants des Rebbe de Tchernobyl continuent de transmettre leur enseignement.
Ils portent toujours le nom de la ville, rappelant que même des lieux meurtris peuvent porter une mémoire sacrée.

Explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl