Décolonisation, déstalinisation, rock’n’roll, Elvis, Vadim en France, Grace et Rainier sur le Rocher : soudain, une décennie après la fin d’une épouvantable guerre, l’humanité veut croire qu' elle a « la vie devant elle ».
Car les fifties, les années cinquante, marquent l’avènement d’une ère nouvelle, qui influencera encore notre quotidien, 70 ans plus tard.
Fin juin 1956, un événement excessivement people a lieu : la star d’Hollywood, Marilyn Monroe, épouse le grand dramaturge Arthur Miller.
Ce mariage permet à l’actrice, qui campe exclusivement des rôles de jolie blonde – avec tout ce que cela implique –, d’accéder à un statut prestigieux : celui de femme d’écrivain.
Lui, déjà auteur à succès, diplômé en journalisme de l’université du Michigan, Juif ashkénaze, fils d’émigrés polonais (son père est d’origine modeste et très peu à l’aise en anglais), qui réussissent dans le textile mais sont ruinés lors du crash de 1929, apprendra à ses dépens qu’il n’a pas épousé une femme, mais un mythe.
Ce mariage iconique durera le temps de donner à Miller l’inspiration d’écrire un scénario de film, partiellement autobiographique : The Misfits. Les Décalés.
Cadeau d’adieu à son épouse.
Miller parlera toujours en termes élogieux de Marilyn : blessée, tourmentée par les démons d’une enfance passée auprès d'une mère schizophrène souvent internée en asile psychiatrique, elle sera éternellement “en manque”. Pour y pallier, elle se dopera aux produits artificiels, qu’ Arthur n’arrivera pas à lui faire lâcher.
Il dira d’elle :
« Elle était comme un vase merveilleux et fragile, qui, quand il se brise, vous blesse de ses éclats. »
Elle tiendra dur comme fer à se convertir au judaïsme pour épouser Miller, qui n'en demandait pas tant…
En deux jours, ce sera chose faite et les formalités seront réglées. Chez les libéraux. Évidemment.
Le repas de noce inclut une pièce montée et du homard… Évidemment.
Mais cette femme-image, hypersensible, gardera précieusement le Sidour – livre de prières – que son mari lui aura offert, et dans lequel elle a prié.

Elle déclarera vouloir conserver la religion juive à tout jamais, même après son divorce.
Cet être fragile, réceptif et intuitif, aurait peut-être aimé qu' on lui parle des Mitsvot comme il faut. Avec sincérité, authenticité et cohérence.
Qui sait, on a peut être raté une vraie Bat Israël mettant son talent et sa beauté au service de ce pour quoi ces qualités lui avaient été données.
Notre guide Yéhochou’a a bien épousé l'aubergiste Ra’hav (cette union, selon nos Textes aurait généré 8 prophètes dont Jérémie) et Rabbi ‘Akiva, en deuxième noce, une matronita romaine, converties toutes les deux.
Quant à Miller, qui ne décrit dans ses pièces que la vanité du rêve américain, il aura plongé dedans, sans parachute, en épousant son symbole.
Quelle ironie !







