L’écrivain contemporain le plus lu en France et le plus traduit à l’étranger (40 langues !) fait fonction de prophète de mauvaise augure de l’Occident.

L’engouement qu’il provoque est d’autant plus étonnant qu’en général, les annonceurs de mauvaises nouvelles sont honnis et dilapidés par la plèbe, qui désire continuer sa débauche et son aveuglement, et fera donc tout pour les faire taire.
Alors comment, au lieu de le pendre en place publique, achète-t-on ses livres en quantité aussi affolante, bien qu’il ne cesse d’y décrire (et d’y décrier) la fin de notre civilisation ?

Ses lecteurs s’identifient-ils donc tant avec ses descriptions d’une justesse glaçante sur le vide intersidéral de nos existences, faites de consommation stupide et de politique de troupeau ?

Selon ses propos, depuis que l’on a jeté la “chose religieuse” par-dessus bord, celle qui était le ciment moral de notre société, sans la remplacer par RIEN, la grande descente vers le vide a commencé.
Et c’est un agnostique qui le dit…


Si un artiste se définit par sa faculté à pressentir son « temps » par les capteurs ultra-sensibles dont il a été doté, alors cet homme, en effet, en est un grand.
Habillé comme un « plouc », à la limite du SDF, cigarette au bec, ongles jaunis par la nicotine, il s’exprime mal, d’une voix à peine audible, avec un vocabulaire d’une pauvreté surprenante pour un auteur de cette envergure, et semble de caractère faible « un mou », aurait-on dit de ceux sur lesquels on n’aurait pas parié un sou.
Et pourtant, c’est lui, parmi tous, qui va être le peintre sans complaisance du tableau de notre chute libre.

Miroir Miroir - Prophète ou démon ?

Cette pose qu’il adopte de Monsieur Anti-Prix Goncourt alors qu’il l’a reçu en 2010 ! lui permet de réveiller une identification maximale chez ses lecteurs, surtout parmi ceux qui n’ont rien à voir avec les salons littéraires.


Il ose, dans la foulée de son désenchantement, dénoncer les sacro-saintes libertés acquises après 68, qui ont débouché sur la luxure, le libertinage et l’amputation de toute notion d’autorité.
Pour lui, la bonne conscience autour de l’euthanasie, déguisée en volonté d’apaiser les souffrances, est le toboggan glissant vers une désacralisation de la vie. 

Encore un positionnement on ne peut plus osé, vu le consensus absolu sur le sujet.

Il endosse le rôle d’observateur des travaux démolis, obligé de constater les dégâts occasionnés par ses pairs (et ses pères), pour pouvoir, qui sait, espérer un changement et faire réagir ses semblables.


Dans sa vie personnelle, après avoir dit désespérer du mariage, le voilà qui se jette à l'eau en 2018 pour épouser une jeune chinoise. 

L'union tient toujours.

Cela confirmerait l’avis de ceux qui pensent que derrière son dépit, se cache un grand romantique contrarié, un homme appelant désespérément à l’amour vrai.


Provocateur, visionnaire, surdoué, on aurait vite pu le prendre pour un Bil’am de service.  

Eh bien non !

Il ne se laisse soudoyer par aucun “puissant”, qui lui aurait donné pour mission de maudire Israël.  

Au contraire, son soutien à la cause des Hébreux est indéfectible et il nous manifeste toute sa sympathie, en venant nous rendre visite sur place, alors que ses contemporains nous boycottent à l’unisson. 
Alors, que les peuples ne viennent pas se plaindre qu’ils n’ont pas eu leur prophète : en voici un… et de taille !

Miroir Miroir - Prophète ou démon ?

Une « Mamie Nazie » : Ursula Haverbecka