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John Singer Sargent… Ce nom vous dit quelque chose ? Sans doute rien.

Ce n’est pas Van Gogh, ni Claude Monet, ni Michel-Ange ou même Picasso.

Né en 1856 de parents américains, dès l’enfance, sa mère lui découvre des dons pour le dessin. Il devient plus tard un virtuose de la palette et obtient des rendus d’étoffes satinées avec une dextérité affolante, vous donnant l’impression de les caresser de la main.

Sa compréhension des volumes, des lignes, des clairs-obscurs, en fait un maestro absolu de son art, qui sait avec finesse et un goût exquis jouer avec le chatoiement des couleurs d’un tissu.

C’est un esthète accompli.

Miroir, miroir - John Sargent: virtuose de vitrine..? Miroir, miroir - John Sargent: virtuose de vitrine..?

Mais, même si on lui consacre des rétrospectives dans des galeries de luxe, sa notoriété reste mineure, et son nom n’a pas réussi à survivre à la postérité, contrairement à ses grands contemporains, les impressionnistes.

S’il fut très recherché à son époque comme le peintre “chouchou” des grandes familles aisées, son aura va s’éteindre avec sa mort, et le feu d’artifice de son talent s’évanouira bientôt.

Alors pourquoi l’art de Sargent n’a-t-il pas survécu ?

Tout simplement parce que l’homme, académique avant tout, et ayant dans ce genre d’énormes facilités, n’a pas osé mettre en péril son talent et est resté définitivement accroché à “sa manière”, au style qu’il maîtrisait et qui, sur le moment, lui réussissait.

Les impressionnistes, eux, avec Claude Monet à leur tête, sont sortis des chemins battus et ont risqué de sacrifier leur académisme (dans lequel ils excellaient aussi) à leur foi en une nouvelle peinture, qui allait faire jaillir de la toile lumière et soleil.

Ce sont des innovateurs, des révolutionnaires du chevalet, dont la démarche ne sera reconnue que des décennies plus tard, et ils rentreront alors au Panthéon des Arts pour toujours.

Miroir, miroir - John Sargent: virtuose de vitrine


Sargent a péché par confort, et, guignant certainement du côté de ses amis de Barbizon, il a préféré jouer la prudence, mais ainsi, a raté la postérité.

Il reste un peintre d’effets, de vitrine, surdoué mais peureux et sans âme, qui n’apporte rien de nouveau à l’Histoire de l’Art mondial. Il est “encore un peintre”, c’est tout.

Miroir, miroir - John Sargent: virtuose de vitrine Miroir, miroir - John Sargent: virtuose de vitrine


Cette petite incursion dans la grande Histoire de l’Art nous apprend beaucoup de choses sur la nature humaine, et étonnamment résonne dans notre Paracha, celle de Toledot.

'Essav — ou Édom —, l’occidental, est l’homme des salons, des apparences, des artifices, des faux-semblants. Il est vide, superficiel, et devant l’éternité qui lui est offerte, il préfère un plat de lentilles pour apaiser sa faim présente.

Son frère Ya'akov est, lui, l’homme du sens, de la profondeur et de l’humilité. Il est plein, lourd de valeurs, et pense ses faits et gestes sur le long terme. Il a des “facilités” pour étudier et chercher le divin et la sainteté. Mais il va sortir de sa tente, se déguiser, “tromper” son père, et faire le chemin inverse de celui de sa nature de Tsadik, parce que la Vérité l’exige.

Et, au bout de sa quête, après un chemin des plus tortueux, il la personnifiera.

C’est ainsi qu’il gagnera l’éternité, et la fera hériter à sa descendance.

La vie demande des risques, des audaces, des réflexions puissantes qui mènent à des actes.

Ou alors, on reste un Tsadik de salon…