Rabbi Na’hman dévoile un grand secret : tous les troubles, malaises et maux proviennent d'un dérèglement de la joie et se guérissent avec la joie. Si la joie est une Mitsva, un commandement, cela signifie que D.ieu Lui-même nous demande d'être joyeux !

Un jeune mari, un matin au réveil, regarde par la fenêtre et voit la pluie ainsi que le temps maussade. Il se tourne vers son épouse et demande : "Dis-moi, pourquoi devrions-nous être heureux et joyeux par un temps pareil, hein ? Dis-moi !?"

Sa femme lui répond affectueusement : "Et toi dis-moi, Monsieur Mcheun (jamais content), pourquoi ne serions-nous pas heureux et joyeux !?"

Cette anecdote illustre un conseil de vie de Rabbi Na'hman : "Soyez joyeux !" Être joyeux est une grande Mitsva, un commandement divin, une obligation de la plus grande importance, une manière incontournable de voir la vie.

La joie, tout un art !

Penchons-nous sur la phrase de Rabbi Na'hman elle-même (Likouté Moharan II, 24) et essayons de l'entendre et de l'intégrer au plus profond de nous-mêmes :

"Il est un grand commandement que d'être joyeux tout le temps et d'éloigner la tristesse ainsi que l'humeur noire de toutes ses forces."

La joie est une obligation demandée par Hachem Lui-même. Ce n'est pas un simple trait de caractère ou une tendance, mais un travail fondamental qui exige des efforts et de la sagesse. C'est un art !

D'ailleurs, la source de toutes nos contrariétés et de nos souffrances provient d'un manque, d'un défaut dans notre capacité à éprouver de la joie. Comme il est dit : "En vertu du fait que vous n’ayez pas servi Hachem votre D.ieu dans la joie et de bon cœur, malgré tout." (Dévarim 28, 47).

Si la joie est une Mitsva, un commandement, cela signifie que D.ieu Lui-même nous demande d'être joyeux.

Prenons un exemple concret : si la joie n'était qu'un état d'âme ou simplement un tempérament, dans les moments difficiles, on n'oserait pas envisager d'être joyeux. Au contraire, on préférerait sûrement se laisser aller à la tristesse, trouvant ainsi de bonnes raisons à cela. On pourrait même penser qu'il est préférable de s'associer uniquement à la peine des disparus, des blessés et des victimes collatérales, et de ne plus accomplir les Mitsvot ou la prière dans la joie…

Cependant, nous savons bien que ce n'est pas ainsi que cela fonctionne. Nous devons observer la Torah, l'étude, la prière et les Mitsvot même en période difficile. Un peu comme une maman qui continue à s'occuper de ses bébés en leur souriant, même si la vie n’est pas toujours facile.

Mais puisque la joie est une Mitsva, cela signifie que dans toutes les circonstances et à tout moment, nous ne pouvons pas oublier ce commandement divin de la joie. Alors, comment faire ?

23h/24

Dans ses enseignements, Rabbi Na'hman écrit à la fois durement et tendrement à ses élèves, leur disant : "Je vous connais ! Je sais que si vous vous adonnez trop à l'introspection et à l'analyse, vous risquez de finir dépressifs... Donc, voici ma règle : sur une journée de 24 heures, pendant 23 heures, vous serez joyeux et heureux. Et seulement une heure par jour, vous pouvez faire votre examen de conscience, reconnaître vos fautes, vos manquements et vos erreurs, et vous confronter à vous-mêmes. Mais pas plus d'une heure ! Car je sais que vous avez tendance à tomber dans la mélancolie."

"Ne vous tracassez pas et ne soyez pas de mauvaise humeur !", nous dit Rabbi Na’hman. D'ailleurs, d'où vient cette expression drôle "être de bonne humeur" ? Une humeur est une sécrétion de glandes à l'intérieur de notre corps. Il y a quatre familles d'humeurs, notamment les humeurs blanches pour la bonne humeur et les humeurs noires pour la mauvaise humeur.

Rabbi Na’hman dévoile un grand secret : tous les troubles, malaises et maux proviennent d'un dérèglement de la joie et se guérissent avec la joie. Il existe dix sortes de joie. Elle est le remède à toutes les maladies. Elle contient en elle-même les dix paroles de la création, les dix expressions de la prière et dix sortes de louanges des Tsadikim, ainsi que les dix Téhilim du fameux Tikoun Haklali. En fait, la joie est un monde infini...

Chasser une pensée par une autre

Alors, en entendant les promesses de Rabbi Na'hman de Breslev, on commence à avoir envie nous aussi de posséder ce trésor et ce cadeau qu’est la joie. Mais voilà, nous autres sommes des spécialistes, des diplômés, des maîtres en mauvaise humeur ! Un rien nous contrarie et nous déstabilise. Et là, à cet instant précis, mes amis, vient la nouveauté fabuleuse, le secret. Rabbi Na'hman, aidé de son ancêtre le Ba’al Chem Tov, affirme que notre pensée nous appartient et que nous pouvons la diriger et la contrôler, l'orienter vers le bien. En effet, il est impossible d’entretenir deux pensées en même temps. On ne peut penser qu'à une seule chose à la fois.

Et puisqu'il est impossible d’avoir deux pensées en même temps, si une pensée de tristesse et de découragement nous vient, il nous suffira alors de faire émerger une bonne pensée, et celle-ci repoussera la mauvaise pensée. Vous allez dire : "Oui, mais si la mauvaise pensée revient !?" Eh bien, on recommence ! On repense à quelque chose de positif et ainsi de suite. Les mauvaises pensées finiront par dire : "Quel entêté ! Il ne se laisse pas faire ! Allons chercher un autre client !"

Enfin, écoutons encore un conseil extraordinaire : celui de parler à Hachem directement (en plus de nos trois prières journalières). Et si nous commencions à parler à D.ieu ? À Lui raconter notre vie, lui dire : "Écoute, Maître du monde, je viens d'apprendre là dans le magazine que Tu me veux dans la joie. Mais très honnêtement, cela me semble un peu fou, je n'y arriverai pas et cela me semble bien au-delà de mes moyens. Toi qui peux tout, voudrais-Tu m'aider ? Me donner l'intelligence véritable, celle de vouloir essayer et même d'y réussir ? Pour cela, seul Toi peux m'aider. Si seulement je pouvais et savais transcrire en prière tous les beaux enseignements que je reçois… Je pourrais T'honorer de toutes mes forces comme Tu le désires…"