Le célèbre orateur, Rav Elimélekh Biderman, relate une histoire qui a eu lieu il y a quelques années à Jérusalem et qui illustre la vertu de renoncer au profit d’autrui.

Cette histoire se déroule au sein d’une famille nombreuse de Jérusalem, qui avait décidé de construire une grande Soucca dans la cour de l’immeuble, pour avoir suffisamment de place pour toute la famille. Ils passèrent des heures sur cette construction, et une fois celle-ci achevée, l’un des voisins frappa à la porte, et leur annonça qu’une partie de leur Soucca était construite sur la place où il garait sa voiture, et il leur demandait de démonter la Soucca pour la reconstruire ailleurs.

Les enfants, en entendant sa demande, tentèrent d’expliquer au voisin qu’ils s’étaient donnés beaucoup de peine pour la construire. « S’il-vous-plaît, permettez-nous de laisser la Soucca à sa place, et de l’utiliser pendant les huit jours de fête », l’implorèrent-ils. Le voisin fit la sourde oreille, en argumentant qu’il s’agissait de son terrain et qu’il leur était absolument interdit d’en faire usage.

Les fils étaient en colère contre le voisin : « Qu’est-ce que ça peut lui faire de garer sa voiture ailleurs pendant les huit jours de fête ! » Ils tentèrent même de prouver d’après le Choul’han Aroukh que sa place de parking appartenait à tous les voisins. Mais le père expliqua à ses fils qu’il ne s’installerait en aucun cas dans une Soucca qui causait de la peine à un Juif. « Si vous voulez que nous consommions les repas de fête dans la Soucca, il faut la démonter et la remonter ailleurs. »

Privés de choix, les enfants se mirent à nouveau à l’œuvre pour construire la Soucca ailleurs, et satisfaire le voisin.

A l’issue du premier jour de Souccot, au milieu de la nuit, on entendit des bruits forts à côté de la Soucca de cette famille. Dans la panique, toute la famille se réveilla, et aperçut avec effroi que trois grands blocs de béton étaient tombés d’un étage de l’immeuble, là où le voisin avait garé sa voiture qui était désormais réduite en miettes sous le coup de ces blocs.

Si le père n’avait pas agi en cédant à la demande du voisin, et que la Soucca était restée au même endroit, la famille aurait encouru un grand danger. « Nous avons vu qu’en manifestant de l’indulgence au-delà de la lettre de la loi, ses enfants ont échappé à la mort », conclut le Rav Biderman l’histoire qu’il a entendue du protagoniste des faits.