Dr Eli Benéliezer est un célèbre chercheur et éducateur, il est responsable de repérer et former l’élite des talents de l’Etat d’Israël. Deux mille élèves surdouées du pays se présentent chez lui chaque année, il se charge de les trier en choisissant les deux cents cerveaux les plus brillants du pays, et leur fait ensuite passer une formation éreintante qui conduira quelques-uns d’entre eux seulement au Prix Nobel. En passant, il leur fait connaître la Guémara.

C’est un célèbre médecin qui a été à la tête de projets à la pointe dans le domaine scientifique, éducatif, etc. Aujourd’hui, alors qu’il approche des 65 ans, il est toujours à la tête du projet éducatif le plus prestigieux de l’Etat d’Israël.

Le projet, intitulé « Scientifiques et inventeurs du futur » est destiné, en gros, à assurer à l’Etat d’Israël sa ressource la plus précieuse : les cerveaux de la génération du futur. Ce projet permet à de jeunes Israéliens d’être exposés aujourd’hui à la pointe de la science mondiale et à remporter compétition sur compétition et, de manière générale, dans la future génération, s’assurer qu’il reste suffisamment d’Israéliens pouvant remporter des Prix Nobel. Avec ces informations à l’esprit, nous lui avons rendu visite à son domicile situé au cœur de la ville qui ne s’arrête jamais - et nous avons été frappés de stupeur.

Les deux étagères présentes au salon de sa maison contiennent les 73 volumes du Talmud de Babel commenté, contrastant fortement avec l’atmosphère des alentours. Nous savions certes que nous allions rencontrer un homme devenu fidèle et proche de l’étude de la Guémara, mais nous étions tout de même surpris. Il se souvient très bien du jour où, moins de trois ans plus tôt, il était entré dans la grande synagogue de Kfar ‘Habad, et à sa grande stupéfaction, avait découvert que la brochure à partir de laquelle il étudiait régulièrement la Guémara ne se trouvait pas sur les tables de l’entrée.

« Chacun, à un stade de son existence, a le sentiment d’être arrivé au bout de la route, relate-t-il, qu’il n’a pas où poursuivre sa route. C’est exactement ce qui m’est arrivé ce matin-là, lorsque je suis entré dans la synagogue et que j’ai cherché la brochure d’étude avec laquelle j’étudiais chaque jour. Lorsque j’ai tenté de demander aux fidèles de la synagogue où la brochure avait disparu, ils me répondirent que cette semaine-là, elle n’avait pas été publiée pour des raisons budgétaires. À ce moment-là, j’ai senti mon monde s’écrouler. Comment allais-je étudier cette semaine le Daf Hayomi ? »

Ces propos, prononcés par l’un des hommes le plus admirés et demandés dans le monde scientifique en Israël, ne vont pas de soi. Mais notre étonnement n’intéresse pas Benéliezer. « J’ai demandé à l’un des fidèles où je pouvais trouver le Day Hayomi, et il m’a répondu que je pouvais simplement acheter une série du Talmud de Babel, dans n’importe quel magasin de Bné Brak ou de Jérusalem. Je me rendis rapidement à Bné Brak, j’entrai dans un grand magasin de livres au centre ville, j’achetai en une fois tous les volumes du Chass Shottenstein. Et depuis, je suis obligé de l’avouer, ma vie a changé », conclut-il.

A’hénou