Le Midrach nous rapporte (Béréchit Rabba 87,6) qu’une Matronita - dame issue de la noblesse romaine - mit en doute la véracité de la Torah et questionna ainsi Rabbi Yossi : “Comment peut-on croire que Yossef, un jeune homme de 17 ans au plus haut degré de ses passions, se soit retenu de commettre une faute avec la femme de Potifar ?”. Le Sage lui répondit que la Torah ne cache pas les égarements de nos ancêtres et qu’en ce qui concerne ce fils de Ya’akov, si la Torah témoigne de sa conduite exemplaire, il est certain qu’il a accompli un tel acte de bravoure.

On pourrait ajouter trois autres éléments qui rendent ce fait encore plus extraordinaire. Tout d’abord, Yossef fut abandonné et vendu par ses frères, épreuve qui aurait très bien pu l’affaiblir dans ses convictions ; de plus l’Egypte de l’époque était un pays de grande débauche et tout dans l’ambiance environnante appelait à l’immoralité. Ajoutons enfin que ce jeune homme était très beau et qu’il faisait “tourner la tête” à toutes les femmes égyptiennes, comme cela est rapporté par le Midrach. L’attitude de Yossef sera citée par nos Sages comme preuve qu’il est possible de ne pas fauter dans ce domaine et que tout alibi cherchant à se justifier devant le Tribunal Céleste ne sera pas pris en compte (Yoma 35b).

Les Bné Israël relèveront tout au long de l’Histoire ce genre de défis, comme le Talmud nous le rapporte (Kiddouchin 39b) : trois grands Sages furent eux aussi mis à l'épreuve par des femmes de la noblesse romaine et ils se mirent en danger afin de ne pas fauter. Il s’agit de Rabbi ‘Hanina Bar Papi, Rabbi Tsadok et Rav Kahana. 

Plus proche de nous, nos jeunes luttent avec bravoure pour ne pas succomber à la tentation et se mettent des barrières pour rester purs jusqu’au mariage. Pas facile, alors que déferle sur le monde une vague de luxure et d’impureté, encore amplifiée par la technologie moderne. Il faudra littéralement de la Messirout Néfech (abnégation jusqu’au sacrifice) pour ne pas chuter. Aujourd’hui, les idéologies sont mortes et le monde en perte de valeurs se laisse aller à une animalité sans frein, à tel point qu’un jeune à peine à l’âge de la puberté - et parfois même avant ! - voit ses sens éveillés à l’extrême, et le troisième âge se cherche des désirs d’adolescent.

Le judaïsme considère le fait de se préserver jusqu’au mariage comme valeur suprême, celui qui y parvient est un héros et la pureté de l’esprit et des yeux un idéal à atteindre. D’ailleurs, dès qu’un garçon naît, on lui fait la Brit Mila (circoncision) qui représente le symbole de la retenue et du contrôle.

Comment s’y prendre concrètement pour ne pas trébucher ?

Se marier jeune, étudier la Torah - qui constitue l’élixir contre le Yetser Hara’ -, ne pas se trouver en situation d’isolement avec le sexe opposé. Très jeunes, on sépare garçons et filles dans le système scolaire, on éduque les enfants dans les valeurs de Tsni’out, et évidemment on désamorce les mines de nos demeures (TV, magazines, internet sans filtre, etc.).

C’est le défi de l’ère moderne et cette épreuve est sans doute une des plus difficiles de l’Histoire.

Le prophète ‘Ovadia nous annonce qu'à la fin des temps : “…la maison de Yossef sera une flamme et celle de ‘Essav de la paille, elle y mettra le feu et la consumera, sans laisser le moindre débris…” 

La seule arme qui parviendra à anéantir l’arsenal destructeur de ‘Essav - l’ennemi juré du Klal Israël - c’est la Chemirat Habrit : cette force qui tire sa source de la pureté que nous avons héritée de Yossef. 

Nous avons cette force, nous avons cette flamme et le texte nous indique que c’est grâce à elle que nous assisterons à la Rédemption d’Israël. 

Espérons que ce soit pour très bientôt. Amen Véamen !