Dans la période perturbée que nous vivons, causée par l’épidémie du corona, on peut dire que deux branches professionnelles ont été très sollicitées : tout d’abord le corps médical qui se trouve sur le front dans la lutte contre le virus, mais également, dans un tout autre domaine, les Rabbanim. Ces derniers ont été questionnés sur les nombreux cas de loi liés au confinement. Ils ont été aussi sollicités pour des conseils d’éducation ou pour des problèmes de couple qui ont surgi devant une réalité nouvelle. Mais c’est surtout devant les interrogations que cette épreuve a éveillé en chacun de nous qu’ils ont été l’adresse indispensable. « Qu’est ce ce que D.ieu nous demande à travers cette épidémie ? », a été la question de chaque juif, qui, pour obtenir une réponse, s’est tourné vers ses Dirigeants spirituels.

Les Rabbanim, en ces temps troublés,  ont répondu présent et ont su utiliser tous les moyens à leur disposition pour faire passer leurs messages de Emouna (foi), de ‘Hizouk (renforcement) et d’espoir, mais aussi de mise en garde contre une conduite imprudente, même lorsqu'elle est mue par un désir religieux. 

Ce qui est remarquable, est le fait que partout dans le monde, les réponses des Rabbanim convergent dans la même direction, alors que la situation est totalement nouvelle et inhabituelle. On pourrait se demander : d'où puisent-ils leurs discours ? Existe-t-il encore aujourd’hui la prophétie, le Roua’h Hakodech (l’esprit Divin) les habite-t-il ?

La réponse à cette interrogation se trouve dans l’événement historique que nous allons marquer dans quelques jours : la fête de Chavou’ot. Le peuple juif a alors non seulement assisté à la révélation du  Créateur devant le peuple entier - fait unique dans l’histoire de l’humanité -, mais lors de cet événement, il a reçu la Torah qui constitue le message de D.ieu aux hommes et contient la Science Divine. Elle indique à l’homme la bonne conduite à suivre et exprime la Volonté du Créateur. Elle est éternelle et donc jamais réduite aux contingences de temps et de lieu. Nos Sages se sont toujours efforcés de trouver, dans les textes de la Bible et dans les enseignements oraux transmis de maître à élève depuis Moché Rabbenou, ce que D.ieu attend de l’homme dans chaque situation.

Il est évident que comprendre ce que la Torah exige demande de très nombreuses années d’étude auprès de grands maîtres et aussi une conduite irréprochable. Nos Sages nous apprennent que la Torah s'acquiert par 48 attributs dont l’assiduité dans l’étude, la crainte de D.ieu, l’humilité, l’éloignement des plaisirs terrestres et la fréquentation de grands maîtres (Pirké Avot 6, 5). En d’autres termes, la couronne de la Torah n’est pas facile à acquérir, mais grâce à D.ieu, chaque génération possède ses propres Talmidé ‘Hakhamim (Sages) qui nous guident et nous éclairent.

A la veille de la fête de Chavou’ot, prenons sur nous d’accomplir les deux messages associés à cette fête : tout d’abord de fréquenter plus intensivement nos Rabbanim, car c’est par eux seuls que nous pouvons savoir ce que la Torah demande. N’hésitons pas à les « déranger » pour un conseil, pour connaitre une loi, mais aussi et surtout pour écouter leurs enseignements. Cela représente notre Kabbalat HaTorah (réception de la Torah) personnelle, car c’est uniquement par cette chaîne  ininterrompue de maître à élève que nous garderons un contact avec la tradition du Sinaï.

Deuxièmement, rappelons-nous que l’Eternel nous a choisis, nous le peuple juif, pour être le réceptacle et le porteur du message divin. A l’heure où les événements dans le monde réveillent en l’homme des questions existentielles et une recherche aiguë du sens de la vie, nous  devons prendre conscience que nous sommes la seule adresse chez qui on peut trouver les réponses. Cette responsabilité doit être assumée, à la fois par un comportement exemplaire, mais aussi par une connaissance de nos sources toraniques, afin d’être un phare pour les Nations.