Si en 1939, juste avant le début des hostilités et l’invasion de la Pologne par l’armée allemande, un attentat avait coûté la vie au chancelier Adolf Hitler, comment, d’après vous, auraient réagi les nations ?

Comment auraient titré les journaux de l’époque, en France, en Italie, aux USA ?

Au vu de la réaction du monde « éclairé » suite à la liquidation du cerveau de l’atome nucléaire iranien vendredi passé, on peut, sans se méprendre, miser sur le ton qu’auraient adopté les nations après la liquidation du Führer. « Acte terroriste malheureux mettant en péril le délicat équilibre obtenu dans la région, 20 ans après une guerre sanglante qui a fait des millions de victimes », ou « Opération téméraire et insensée qui risque de faire basculer l’Europe dans un nouveau conflit », ou encore « Le chancelier Adolf Hitler succombe sous les balles de terroristes, alors que les accords de paix avaient été signés sauvant l’Europe de nouvelles hostilités ».

On aurait sans doute lu en petit : « Messieurs Chamberlain, Daladier et Mussolini, architectes des accords de Munich, se rendront aux obsèques nationales du Führer à Berlin, pour représenter respectivement l’Angleterre, la France et l’Italie, et rendre des hommages posthumes à celui avec qui ils avaient signé un traité de paix historique et courageux… etc., etc. ».

L’histoire nous a appris qui était Hitler, mais il semble que les hommes ont la mémoire courte.

Voici quelques citations du monde éclairé suite à l'élimination du cerveau de l’atome iranien, Dr Mohsen Fakhrizadeh, chef du département de la recherche nucléaire en Iran, dont le travail consistait à développer l’arme absolue qui aurait permis l’extermination de centaines de milliers d’individus innocents. Israël, bien sûr, étant sa première (et principale) cible.

Commençons avec le chargé de la politique étrangère européenne, Josep Borell, qui s’est empressé de condamner sévèrement cet attentat. Le communiqué concernant l’élimination de Dr Mohsen Fakhrizadeh, membre des Gardiens de la Révolution islamique et « père » du programme nucléaire militaire iranien, était ainsi formulé :

« Il s’agit d’un acte criminel qui va à l’encontre du principe du respect des droits de l’homme que représente l’Union européenne (…) Le Haut représentant de l’UE (Josep Borell) adresse ses condoléances aux familles des personnes qui ont été tuées et souhaite prompt rétablissement aux blessés. En cette période d’incertitude, il est plus important que jamais que les parties s’abstiennent de commettre des actes qui pourraient mener à une escalade qui ne serait bénéfique pour personne. »

Continuons avec l’ancien directeur de la CIA, John Brennan, en poste sous la présidence de Barak Obama de 2013 à 2017, qui déclare : « Un tel acte de terrorisme étatique constituerait une violation flagrante du droit international et encouragerait davantage de gouvernements à mener des attaques meurtrières contre des responsables étrangers. » Il exhorte l’Iran « à ne pas lancer des représailles et attendre le retour de dirigeants américains responsables sur la scène internationale. »

Dans les médias européens, pour parler de la liquidation du savant, le vocabulaire est choisi avec soin : « assassinat », « meurtre », « acte terroriste vraisemblablement perpétré par Israël », « acte criminel, provocation ».

Le porte-parole du ministère des affaires étrangères allemand s’exprime ainsi : « La liquidation du savant iranien va envenimer les tensions au Moyen-Orient et il est important de garder une lucarne de dialogue sur le programme atomique avec l’entrée en fonction du nouveau Président des USA, Joe Biden. »

C’est ainsi que « l’autre » Allemagne, la « nouvelle », « l’amie d’Israël », exprime sa “consternation suite à l’attentat”.

Le Quai d’Orsay réagit également, plus frileusement : « Dans un contexte régional tendu, nous suivons avec attention [les] répercussions en Iran et dans la région de l'assassinat de Mohsen Fakhrizadeh. Nous appelons à la retenue, pour préserver les voies du dialogue et de la négociation », conclut le ministère français, en appelant à « éviter une escalade des tensions ».

En Angleterre, le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, quant à lui déclare : « Nous nous en tenons à la règle du droit international humanitaire qui est très clairement contre le fait de cibler des civils ».

Humanitaire ? Civil ? M .Bombe Atomique lui-même aurait été étonné de ces termes ; la programmation de meurtres en masse n’est pas une mince affaire et elle aurait mérité un autre qualificatif.

A nouveau, l’occident danse un tango bien pitoyable, en signant des accords avec ceux qui commanditent la terreur mondiale, pour ensuite dénoncer le terrorisme à chaudes larmes lorsqu’il les frappe de plein fouet.

Et quand enfin on décapite une des têtes du serpent, les nations condamnent virulemment l' “attaque meurtrière”.

Laissons le dernier mot au plus intelligent des hommes, le roi Salomon, qui, dans son Kohélèt (Ecclésiaste), écrivait il y a 3000 ans : « Rien de nouveau sous le soleil ».

Tout est dit.