Cette histoire s’est déroulée il y a deux ans dans un séminaire de jeunes filles à Jérusalem.

Un soir d'été, vers 2h du matin, la plupart des jeunes filles sont déjà couchées et les Madrikhot, les éducatrices, aussi.

Alors qu’elle est sur le point de s’endormir, Sarah, l’une des éducatrices du séminaire, entend des murmures inhabituels à travers la porte de sa chambre.

C’est Déborah et ‘Haya, deux des jeunes filles du séminaire, qui sont en train de discuter. Déborah semble particulièrement inquiète : “Il faut réveiller les monitrices, c’est urgent !”, dit-elle fermement à son amie.

Sarah, la monitrice, se lève, ouvre la porte et leur demande ce que signifie ce remue-ménage à une heure si tardive.

C’est finalement Déborah, blême comme un cachet d’aspirine, qui lui répond : “Il y a deux filles dans le jardin, assises sur la balançoire. Un énorme serpent est en train de se diriger vers elles. Viens vite !”

La discussion réveille la seconde éducatrice, Ruthy. Sarah et Ruthy pensent d’abord qu’il s’agit d’une plaisanterie de mauvais goût, mais l'air apeuré et la tension dans la voix des deux jeunes filles leur font changer d'avis.

Elles se précipitent toutes vers le jardin, arrivent devant la véranda, et s'arrêtent net, choquées par ce qu’elles aperçoivent dans le jardin. Ce n’est pas une blague. Il y a bien un serpent d’au moins 4 mètres de long qui s’approche tout doucement des balançoires. Les deux jeunes filles sont tétanisées de peur.

A un mètre d’elles, le serpent s'arrête, dressé de tout son long comme un piquet, en position menaçante.

Les monitrices sont complètement désemparées, elles ne vont trouver personne dans la rue pour les aider et ne vont pas taper chez les voisins en plein milieu de la nuit.

Sarah monte appeler les secours et descend au passage son appareil photo. A ce moment-là, les jeunes filles dans la véranda vont assister à une scène absolument incroyable.

Myriam, l’une des jeunes filles figées sur la balançoire, est poussée par un courage hors norme. Elle s’adresse à son amie Merav, totalement effrayée, qui est sur la seconde balançoire.

- Mérav, n’est-ce pas que le serpent à la langue fourchue est le symbole du Lachone Hara’, le symbole de la médisance ?

Mérav acquiesce d’un timide hochement de tête.

- Prenons sur nous d’étudier désormais quotidiennement deux Halakhot, deux lois sur le Lachone Hara’, afin que, par ce mérite, le Maître du monde nous sauve de ce serpent !

Malgré l’épouvantable peur qui l’empêche de réagir et qui, à l’opposé de Myriam, lui a bloqué toute réflexion, Mérav accepte silencieusement le défi. Elle pense en son for intérieur : “Hachem, si Tu nous sauves, je prends sur moi une étude quotidienne sur les lois du Lachone Hara’, afin de me renforcer dans ce domaine.”

A l’instant même où les jeunes filles mettent fin à leur conversation, le serpent descend de sa stature menaçante, se met à terre et s’enfuit vers une autre direction.

Myriam et Mérav se précipitent dans le séminaire se mettre à l’abri.

Elles sont saines et sauves et viennent de vivre un véritable miracle !

D'un seul coup, toute la pression redescend, les deux jeunes filles ne peuvent pas retenir leurs larmes tout en remerciant Hachem pour ce qu'elles viennent de vivre.

Quand les secours arrivent, Sarah leur montre la vidéo qu’elle a prise du serpent. Les chasseurs de serpents sont formels : il s’agissait d’un spécimen extrêmement dangereux et venimeux.

L’ordre a été donné à tous les riverains de ne pas s’approcher du périmètre où le serpent a été aperçu. Le lendemain, après quelques heures de recherche, le serpent est finalement capturé par les services de sécurité.

Le séminaire est officiellement hors de danger. Et toutes les jeunes filles célèbrent ce prodige dans la joie.

Cette histoire poignante a été vécue il y a à peine quelques années. On peut en tirer de nombreux enseignements.

Tout d’abord, même lorsqu’un danger aussi immédiat qu’un serpent venimeux est prêt à bondir sur nous, il ne faut jamais désespérer de l’aide Divine qui peut se manifester à tout moment, si on Lui adresse une prière du fond du cœur. Mais plus encore, cette histoire nous révèle la puissance de la Chemirat Halachone et de l’étude des lois du langage, car il ne fait aucun doute pour Myriam, Mérav et toutes les jeunes filles du séminaire, que le miracle n’est survenu que grâce au mérite de leur résolution : se renforcer dans le domaine du Lachone Hara’.