Chalom Ouvrakha,

Nous entamons le mois d'Av, qui se nomme également Ména'hem Av. Quel est le sens de ce mois ? Le début de ce mois, du moins, semble indiquer que nous sommes très loin de D.ieu, comme s'Il nous avait abandonnés et n'avait pas eu pitié de nous, et la compassion est absente. Le Beth Hamikdach a été détruit et nous tranchons dans la Halakha, de nous abstenir de certaines actions, car le Mazal du peuple juif n'est pas des meilleurs à cette période. Or, il a été institué que ce mois se nomme Av.

D.ieu ne nous punit pas en nous abandonnant. Au contraire, cette punition renferme la compassion d'un Av (père), Il nous sanctionne car Il désire que nous revenions vers Lui. Il ne nous a pas abandonnés, car l'abandon signifie qu'on ne regarde pas autrui. Nos ouvrages sacrés renferment un message très important à propos de la faute de l'Arbre de la connaissance du bien et du mal : il est écrit que toute personne qui fauta – la femme et le mari – furent punis. Mais il est dit à propos du serpent, qui a été l'instigateur de la faute : « Tu te nourriras de poussière tous les jours de ta vie. » Tu montes dans le toit, tu y trouves de la poussière, tu descends, tu y trouves à manger. Où qu'il se trouve, le serpent a de quoi se nourrir. Les commentateurs s'interrogent : de quelle sanction s'agit-il ? S'agit-il d'une punition ? Partout où il se trouve, partout, il a la chance de trouver de la nourriture prête à la consommation. C'est la plus grande bénédiction possible ! Mais certains affirment que ceux qui mangent toute la journée ne peuvent plus bouger par la suite. S'il a constamment de la nourriture à sa portée et qu'il rumine sans cesse, c'est une punition, car ensuite, il ne peut plus bouger. 

Les Tsadikim commentent que D.ieu nous envoie constamment des épreuves. De ce fait, chaque jour, nous nous adressons à Lui, et créons une relation avec Lui. Mais si tu n'as pas envie de voir quelqu'un, si un pauvre se présente à ta porte et te demande souvent de l'argent, et que tu n'as pas envie de le connaître, il te poursuit et tu n'arrives pas à en finir avec lui. Tu lui dis alors : tous les jours, je te donne généralement cinq shékels, mais prends aujourd'hui 100 shékels et je ne veux plus te revoir toute l'année ! Il lui donne de l'argent, mais il jette son don. Il rejette son interlocuteur et n'a pas envie de le connaître. C'est la punition du serpent : où tu iras, tu auras de quoi manger. Mais laisse-moi tranquille, je n'ai pas envie de te connaître. 

Le mois d'Av est le mois où nous voyons qu'Il ne veut pas nous éconduire. Au contraire, Il nous désire, et en conséquence, nous envoie quelques épreuves et quelques sanctions, afin que nous nous attachions à Lui et L'implorions. C'est la compassion d'un père : « Comme un père prend pitié de ses enfants. » On relève ici la figure d'un Père compatissant, miséricordieux dans Son jugement. Nous trouvons dans ce mois d'Av un renforcement et des bienfaits.

Nous voyons un passage très intéressant dans le Ari zal, qui s'appuie sur un Midrach : nous voyons que le texte d'Ekha (Les Lamentations) suit l'ordre de l'alphabet hébraïque, l'Alef Beth. Il dit que l'Alef Beth, les lettres de la Torah, ont subi une dégradation : « Il regarda la Torah et créa le monde » : lors de la destruction du Beth Hamikdach, les lettres de la Torah ont été affectées, ainsi que toute la création. De ce fait, le prophète Yirmiyahou se lamente en suivant l'ordre de l'alphabet hébraïque. On trouve cette remarque dans le Midrach et chez nos Sages. Le Ari zal ajoute qu'en contrepartie, il y a 21 jours et 22 lettres, comme il est dit : « C'est en Toi que nous cherchons joie et allégresse (Naguila Vénismékha Bakh). Le terme Bakh est formé des lettres Beth et Khaf, 22, Bétoratékha. C'est avec ces 22 lettres que nous avons construit la Torah. Donc nous avons 21 jours de Ben Hamétsarim (entre les défilés), entre le 17 Tamouz et le 9 Av.

Les commentateurs s'interrogent sur ces propos du Ari : comment peux-il affirmer qu'il y a 21 jours ? 3 semaines, c'est 22 jours. À partir du 17 Tamouz, inclus, jusqu'au 9 Av, il y a 22 jours. Pourquoi ne pas compter également ce 22ème jour ? C'est la question posée. Certains répondent que dans les premières Tables de la Loi qui furent brisées, on ne trouvait pas la lettre Tèt. C'est mentionné dans le traité Baba Kama. Pourquoi ? Car la lettre Tèt indique le Tov, le bien. Bien que les 22 lettres aient été affectées, la lettre Tèt est restée intacte. Il se trouve que nous ne comptons pas la lettre Tèt parmi les 22 lettres, et c'est pourquoi nous ne comptons que 21 jours. D'où cette observation du 'Hatam Sofer : vous vous demandez pourquoi nous comptons 21 et non 22 ? D.ieu ne compte pas la lettre Tèt, qui indique le bien : ce sera toujours bien, et ça a toujours été bien. La lettre Tet n'a pas été affectée comme les autres.

J'ai entendu une fois ceci à propos de Tet Béav, le 9 Av : dans l'alphabet, la neuvième lettre n'a pas été touchée, et de ce fait, le jour de Ticha Béav, nous ne récitons pas le Ta'hanoun (supplications), il s'agit d'un Moèd, une fête. En effet, c'est la suite de ce dont nous avons parlé, la figure du Av, le père compatissant, qui a pitié de nous et nous permettra de reconstruire le Beth Hamikdach, bientôt et de nos jours, Amen.

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