En hébreu, le mot « enfant » a la même racine étymologique que le mot « construction ». Un constructeur choisit soigneusement le matériel approprié et construit un immeuble qui va valoriser au centuple la valeur des arbres et les pierres qui le conçoivent.

Nous autres, êtres humains, suivons le même processus de pensée. Un processus par lequel une personne reçoit des données, les traite et en tire une nouvelle compréhension. Cela s'appelle l'intelligence. Notons qu'en hébreu toujours, le mot même « intelligence » provient de la même racine étymologique que les mots « construction » et « enfant ».

L'homme souhaite ardemment laisser derrière lui une réalisation qui restera sur terre pour toujours. Il souhaite que cette « construction » témoigne fidèlement de l'œuvre de sa vie. D'une certaine façon, la personne continue ainsi à vivre éternellement.

Toutefois, les bâtiments, triomphes et autres découvertes d'une génération, ne sont jamais que des statistiques et des notes de bas de pages dans les livres d'histoire des générations suivantes. Ce monde est un monde fugace, et tout ce que nous nous efforçons d'y créer va sombrer dans l'oubli dans la seconde, l'année, ou le siècle suivants. Nous nous retrouvons donc avec la même problématique : que pouvons-nous faire pour construire une œuvre qui soit vraiment permanente ?

La réponse est que nous construisons la vie éternelle par nos enfants et les familles qui en seront issues à l'avenir.

Chaque parent s'occupe de ses enfants au-delà de ce qu'il prend soin de lui-même, et il est même prêt à sacrifier sa vie pour eux. A la racine de tout cela, dans leur inconscient, les parents savent que leur vie est par essence limitée, et que par leurs descendants, ils vivront à jamais.

Les femmes sont les véritables fondations de la maison juive, dotées de cette clairvoyance supérieure qui les guident parmi les innombrables défis relevant de l'éducation des enfants ou de la gestion de la maison.

Parmi leurs nombreuses missions, celle de consolider la spiritualité du foyer est la plus importante. La femme est le cadre qui permet l'épanouissement spirituel de son mari.

Ce qui sous-tend la volonté inconsciente de la femme d'avoir des enfants est le besoin de continuité, d'immortalité. Les femmes ont été créées pour construire selon leur nature. A travers les enfants, qui sont la réalisation qui exprime le mieux la personnalité des femmes, elles seront méritantes pour l'éternité.

Ra'hel Iménou a pleuré devant Ya'acov : « Donne-moi des enfants, sinon j'en mourrai ». Elle exprime par là : sans enfant, je ne peux pas véritablement exprimer ma personnalité. Sans enfant, je n'ai pas d'existence.

Il est intéressant de noter que les lettres du mot « mère » en hébreu sont immédiatement suivies dans l'alphabet par celles qui forment le mot « fils ». Cela implique que le prolongement naturel de la femme réside dans ses enfants.