Très souvent, D.ieu agit avec nous par des moyens qui nous semblent aller à l’encontre de la nature, mais parfois, cette contradiction devient une révélation, et il est impossible de ne pas voir comment tout se transforme en bien, même ce qui nous a contrariés a priori. Ces choses dont nous étions persuadés qu’elles étaient contre nous.

L’histoire de Daniel Guil de Jérusalem entre dans cette catégorie : il a miraculeusement échappé à l’attentat au marché de Ma’hané Yéhouda il y a 11 ans. Il avait l’habitude, à chaque pause déjeuner de son travail, de se rendre à la boulangerie ‘Hava au marché pour acheter 3 Pitot au prix de 30 Agourot la Pita.

Il achetait chaque jour des Pitot pour 1 Shékel, et plaçait les 10 Agourot dans la Tsédaka. Il poursuivait ensuite son chemin en direction du Kollel ‘Hedvat ‘Haïm à Na’hlaot, où il mangeait ses Pitot, et étudiait la Torah jusqu’à son retour au travail dans l’immeuble de Bézeq. Il relate que le Chabbath précédent, il s’était engagé à réciter le Tikoun ‘Hatsot et les Kinot (lamentations) selon le rite du Ari, car c’était les semaines de Ben Hamétsarim (entre le 17 Tamouz et le 9 Av).

Un jour, alors qu’il se dirigeait vers la boulangerie ‘Hava, il découvrit que le Shékel avait disparu de sa poche. « Je mis la main dans la poche, mais je ne le trouvai pas. Je retournai tout, mais le Shékel avait disparu », relate-t-il.

On entendit soudain un immense bruit d’explosion suivi par une seconde explosion

Comme c’était le seul Shékel qu’il avait emporté avec lui, il fut contraint de poursuivre sa journée au Kollel sans passer par le marché. « Ce jour-là, j’avais particulièrement faim, et j’étais vraiment peiné, mais je ne renonçai pas à l’étude au Kollel, ni à la récitation du Tikoun ‘Hatsot. »

Quelques minutes après avoir commencé la lecture du Tikoun avec son ami, on entendit soudain une immense explosion, suivie par une seconde - qui semblait provenir du marché. « Nous n’avons pas compris ce qui se passait, nous avons donc continué à réciter les lamentations », relate Guil.

Au milieu de ces prières, une grande agitation régnait au-dehors : Guil et ses amis entendirent des sirènes d’ambulances et de police, ainsi que des hélicoptères passant au-dessus de leurs têtes; ils comprirent qu’un événement dramatique avait eu lieu.

Guil et ses amis sortirent dans la rue et interrogèrent un passant sur ce qui était arrivé. C’est alors que Guil découvrit la Providence qui l’avait protégé : « Cet homme nous raconta que l’un des terroristes s’était fait exploser non loin du stand de la boulangerie ‘Hava, à l’heure précise où je passais chaque jour pour acheter mes Pitot. Instinctivement, je mis la main dans la poche à nouveau, et soudain, contre toute attente, je trouvai le Shékel. »

La pièce s’était dissimulée dans la doublure de la poche, et c’est alors que Guil saisit l’ampleur du miracle dont il avait bénéficié. « Hachem m’avait dissimulé le Shékel pour que je n’achète pas de Pitot ce jour-là, pour éviter que je ne sois blessé. Lorsque je suis retourné au Kollel, tout ému, je me suis mis à réciter la Birkat Hagomel (bénédiction récitée lorsqu’on a échappé à un danger) », conclut-il.