Parfois, un léger souci parvient à faire perdre à l’homme son bon sens.

Un enfant malade, des courses ou des imprévus risquent de perturber l’emploi du temps et la réussite du mari dans ses entreprises. Pour ne pas le déranger dans son étude, la Rabbanite Elyashiv prenait sur elle de ne pas l’informer des tracas familiaux. Arriver à un tel degré, en portant exclusivement sur soi le joug de la maison, n’est pas l’apanage de toutes les femmes. Mais nous pouvons néanmoins y prendre une part active.

Il te semble qu’interrompre ton mari de temps en temps, ne prête pas à conséquence !

Tu penses parfois :

« Qu’arrivera-t-il s’il reste à la maison juste aujourd’hui ? S’il garde notre enfant alité à ma place ? Est-ce si difficile de faire les courses de temps en temps ? »

Tournons-nous un instant vers Ra’hel qui nous a tracé le chemin :

Après douze ans de solitude, Rabbi Akiva est de retour. Il entend incidemment que son épouse désire qu’il prolonge son étude, même pour douze ans encore. Il ne prend même pas la peine d’entrer chez lui, il fait demi-tour et s’en va…

Pourquoi s’est-il comporté ainsi ? Que serait-il arrivé s’il avait échangé quelques mots avec elle, s’il l’avait étreinte, s’il lui avait parlé de ses élèves ?  Il aurait ensuite expliqué qu’il l’avait entendue derrière la porte et qu’il était prêt à combler ses désirs, pour repartir étudier !

Rabbi ’Haïm Chmoulévitz nous enseigne que douze années et encore douze années ne sont pas comme vingt-quatre années consécutives !

Pour preuve, faire bouillir de l’eau prend dix minutes. Pourtant, il est évident que si l’on éteint le feu au bout de cinq minutes, puis qu’on le rallume pour cinq minutes supplémentaires, l’eau n’arrivera jamais à ébullition ! La continuité n’a pas son pareil au monde, elle constitue la clé de la réussite !

C’est la raison pour laquelle nos Sages, de mémoire bénie, ont dit que celui qui s’arrête d’étudier sans raison valable « déchire » sa Torah, en lambeaux.

Veille de Pessa’h… Esther essaie désespérément de contrôler la situation, mais en vain…

Elle prend son téléphone à trois reprises, elle compose le numéro puis raccroche.

« Peut-être devrais-je le contacter ? » pense-t-elle.

Pourtant, elle ne parvient pas à le déranger, elle sait à quel point il exploite chaque minute de son temps pour étudier !

Quelques respirations profondes, elle opte, de façon résolue, pour une solution.

« Je n’ai pas le choix, je dois descendre de mes grands chevaux  et baisser mes exigences au niveau du ménage. Je me contenterai du strict minimum : enlever le ’Hamets selon la lettre de la Loi. »

Lorsque son mari fut de retour, à une heure fort tardive, il eut le bonheur de pénétrer dans un foyer harmonieux et d’y puiser la sérénité, instaurée par sa valeureuse femme.

Une sensation de bien-être envahit Esther, une sensation indescriptible…

Lorsque tu passes un moment difficile, pense à ce qu’il est en train de réaliser à présent, grâce à toi ! Le fait de savoir que tu l’aides à grandir, que tu lui permets de réussir, te remplira de forces.

Tant qu’il te reste de l’énergie, tant que tu te sens capable, continue dans cette voie !

Lorsque D.ieu verra ton dévouement et ta volonté pour que ton mari se réalise, Il vous abreuvera tous les deux, d’une aide du Ciel particulière.

Cette Providence divine, si vitale pour s’épanouir, ouvrira le cœur de ton époux à la Torah. Elle l’aidera dans tout ce qu’il entreprendra.