Un jour, un roi avait de nombreux conseillers, de nombreux serviteurs, mais il y avait un gars qui lui donnait toujours d’excellents conseils. Il le servait toujours avec fidélité, en gros, il était son bras droit.

Un jour, après des dizaines d’années de service, il est surpris à conspirer avec l’ennemi. Le roi le découvre et décrète, bien entendu, la peine de mort à son encontre.

Mais le roi arrive et dit : « Un instant, cet homme a été si proche de moi pendant toutes ces années. Lorsque j’avais besoin de lui à deux heures du matin, il était là. Lorsque j’avais besoin qu’il mette sa vie en danger pour moi, il n’hésitait pas. Il a commis une erreur majeure, il mérite la peine de mort, mais j’en suis incapable, nous sommes trop proches… Plutôt que de le condamner à mort, je vais le mettre en prison, dans l’espoir qu’il regrette ses actes, qu’il se repente, auquel cas, je le libère au bout d’une période de réclusion. »

Il lui donne une petite cellule de prison avec un matelas tout fin, sans activités, il souffre, chaque jour, il se met à pleurer et implorer les gardiens : « Je le regrette, je n’en avais pas l’intention, accordez-moi de grâce une nouvelle chance.  Dites au roi de ma part que je l’aime. »

Enfin, le roi envoie des messagers pour parler à ce prisonnier. Il se lève, tout excité,

et leur demande : « Le moment est venu de me libérer ? C’est le moment ? » Et ils répondent : « Non, non, monsieur, mais le roi a accepté de t’offrir de meilleures conditions de détention. On va te donner un bon lit, des activités sportives, nous allons te donner ce que tu veux et ce dont tu as besoin. »

Le gars est enthousiaste, chaque jour, il reçoit de meilleures conditions. Mais devinez ce qu’il s’est passé ? Il cesse de demander aux gardiens : « Demandez au roi de me libérer. »

Une semaine, un mois, une année passe… Pas un mot…

Alors que doit faire le roi, mes amis ? Il se sent trop à l’aise ? Je vais le faire revenir à son état originel.

Réfléchissez à ceci un instant. Revenez en Europe dans les années 40, revenez encore plus en arrière, à ce qui s’est passé en Espagne et à ce qui s’est passé dans diverses régions du Moyen-Orient. Nous voyons souvent que lorsque les Juifs prospèrent, ils souffrent. Et lorsque nous souffrons, nous implorons Hachem de nous envoyer la Guéoula (délivrance). Nous avons besoin du Machia’h maintenant ! Mais lorsque les choses s’améliorent et que nous assimilons à la société, nous avons des maisons et des emplois et puis nous sommes heureux, grâce à D.ieu. Tout va bien pour nous !

C’est un cycle qui semble se répéter à chaque fois à nouveau… Nous vivons une belle époque.

Ne soyons pas comme cet homme qui se trompe sur l’ordre des priorités. Nous avons des maisons, des voitures et des vêtements, tout est à portée de main… Mais le but est de ne pas trop profiter en prison, de ne jamais perdre de vue le but : sortir de prison, sortir de cet exil long et harassant.

Nous devons profiter de ce que nous avons, nous devons être reconnaissants de ce que nous possédons. Mais ne perdons pas de vue le but.