«  Qu’ils rendent grâce à l’Éternel pour Sa bonté, pour Ses miracles en faveur des hommes ! Car Il rassasie l’âme exténuée et remplit de délices l’âme affamée  ». (Téhilim107, 8-9)

Le médecin a enfin terminé de vérifier le placenta. Grâce à Dieu, tout va bien ! Mazal Tov maman ! MazalTov papa ! Tu es encore allongée et tu subis différents examens. Le bébé a été emmené pour la première évaluation de son poids et il revient vers toi emballé de la tête aux pieds dans un lange. Tu le prends à nouveau dans tes bras et observes son visage : à qui ressemble-t-il ?!

L’heure magnifique qui suit l’accouchement emplit la chambre d’une atmosphère et d’une émotion ressemblant à celle du moment de la Création du monde. Le temps est maintenant venu de réciter la bénédiction de Chéhé’héyanou ou de HatovVéhamétiv sur le nouveau-né qui agrandit la famille. C’est le moment de remercier D.ieu sur l’éternité de ce moment, créée par les premières minutes de vie. Une vie qui sera pour ce petit nourrisson, avec l’aide d’Hachem, basée sur la Torah et les bonnes actions. Viendra aussi le jour où il se tiendra lui aussi sous la ‘Houpa et où il fondera des générations d’hommes et de femmes justes et droits qui continueront la lignée infinie du Peuple Juif.

Tu observes à nouveau la créature la plus extraordinaire du monde et tu l’enlaces avec amour. Il est possible que tu désirais un fils… Ou peut-être cette fois-ci espérais-tu qu’enfin ce serait une fille… Cependant, il est dommage d’être déçue par des détails de peu d’importance, surtout face au miracle qui vient de se produire : la naissance d’un bébé en pleine santé !

Lorsque Miri donna naissance à sa quatrième fille, elle fut quelque peu angoissée en pensant à la réaction qu’aurait son mari en voyant qu’une nouvelle fois, une fille était venue au monde à la place du fils tant attendu… Le médecin, qui aperçut son tracas dans l’expression de son visage l’apaisa : «  Ne t’inquiète pas, je vais parler à ton mari de sorte qu’il ressentira la joie d’avoir eu une autre fille.  »

Il sortit de la salle en prenant une expression grave et inquiète. Il se tourna vers le mari de Miri et l’observa en silence réciter des Téhilim. «  Que se passe-t-il ?  » implora le mari avec un regard anxieux. Silence. Le médecin posa sa main sur l’épaule du mari. Le cœur du mari commença à battre à toute vitesse : «  Allez-vous me dire ce qui s’est passé ?  » Tout d’un coup, à la vue de l’inquiétude du mari, l’expression du médecin se modifia. « Tu as eu une fille. Elle et ta femme se portent bien  » lui  annonça-t-il avec un sourire. Tout en se dirigeant vers la salle d’accouchement, il remercia le Créateur sur la bonté qu’Il lui avait faite. Baroukh Hachem ! Sa femme était en bonne santé et avait été sauvée du danger de l’accouchement ! La petite fille est adorable et tellement mignonne. Tout fonctionne bien, son visage est gracieux, et avec l’aide d’Hachem elle deviendra à son tour une mère d’Israël… Le «  Mazal Tov  » sur le fils viendra plus tard, lorsque cette même petite fille, à vingt ans, se mariera avec l’élu de son cœur. Comment est-il possible de ne pas se réjouir pour le moment ?

Sur quoi faut-il remercier ?

Quand Ra'hel Iménou mérita d’avoir un fils, elle le nomma Yossef et dit  (Béréchit 30, 23) : «  D.ieu a effacé (Assaf) ma honte  ». Rachi explique sur ce verset : «  Tant qu’une femme n’a pas de fils, elle n’a personne de qui faire dépendre ses fautes ; dès qu’elle a un fils, elle fait dépendre (ses fautes) de lui. Qui a cassé ce récipient ? Ton fils ! Qui a mangé ces figues ? Ton fils !  »

Notre maître, le RavChakh eut du mal à comprendre la raison pour laquelle Ra'hel a remercié D.ieu pour un détail aussi insignifiant que celui-ci au moment de la naissance de son fils. N’aurait-elle pas dû remercier plutôt pour le grand cadeau dont elle avait été gratifiée en donnant la vie : la descendance qu’elle allait engendrer, la pérennité de toutes les générations à venir ou encore sur le fait qu’elle méritait à présent une nouvelle vie puisque, comme il est écrit, celui qui n’a pas d’enfant est considéré comme mort ?

La réponse est la suivante : la personne qui remercie doit être reconnaissante non seulement pour les «  grandes choses  » qui lui arrivent, mais elle doit également être attentive et remercier pour les «  petites choses  » qu’elle reçoit.

Dans notre cas également, outre le remerciement que l’on doit exprimer pour avoir accouché sans aucune complication, pour être hors de danger, et pour avoir mérité un nouveau-né, il faut également se souvenir et remercier pour les bontés que l’on reçoit en même temps.

Chaque enfant renforce l’unité de la famille ainsi que le lien entre les conjoints. Il emplit la maison de bruits d’enfants. Cela symbolise l’essence du futur, l’espoir et donc la vie.

Le nouveau-né va insuffler dès à présent une signification nouvelle dans chaque action de ta vie. Il sera une nouvelle raison de se lever la nuit, il changera la face de la table du Chabbath, et la magie de ses sourires remplira la maison d’une grâce et d’une douceur enfantine.