Quand le nourrisson commence-t-il à comprendre ?

Dès sa naissance !

Il est donc essentiel d’attirer son attention.

Rabbi Yo’hanan ben Zakaï loue la mère de Rabbi Yéochou’a par ces mots : « Heureuse celle qui l’a engendré ! » et lui attribue le mérite des bons traits de caractère de son illustre fils.

Dès sa naissance, elle se soucia de mettre son berceau dans le Beth Midrach et la voix de la Torah pénétra son âme et sanctifia tous ses membres (Talmud de Jérusalem Yébamot, fin du premier chapitre).

Ce n’est pas seulement l’éducation à une vie de Torah qui commence dès les premiers instants, c’est aussi tout le système émotionnel de l’enfant qui se développe avec la communication et la confiance mutuelle.

Grâce à l’allaitement, le bébé est proche de la mère, se sent protégé confiant et aimé. Cette sensation est devenue un symbole dans les Téhilim de David Hamélèkh.

« Comme un enfant sevré reposant sur le sein de sa mère » : c’est l’entière dépendance du nourrisson qui croit, sans l’ombre d’un doute, que sa mère pourvoira à tous ses besoins.

Le lait de la mère juive qui est donné avec chaleur développe chez l’enfant la crainte du Ciel. Nos Sages, de mémoire bénie, nous enseignent (Yalkout Mé’am Loez Vayéra 21,7) que les nourrissons qui avaient bu le lait de Sarah Iménou étaient devenus pieux.

Le Choul’han ’Aroukh (Yoré Dé’a Chapitre 81) a tranché la Halakha : « Ils ne prendront pas une non-juive qui allaite pour le bébé s’il y a une mère juive, car son lait ferme le cœur (à la Crainte du Ciel)….»

Lorsque la maman sourit et regarde son enfant avec amour, elle communique avec lui et lui apprend à avoir de futures bonnes relations avec son entourage.

 

Au seuil de la porte du Rav, un élève l’attend pour lui annoncer avec joie la naissance de son fils et pour recevoir une Bérakha.

Après avoir été béni par le Rav, il prit son courage à deux mains et lui demanda :

-      « Rav, donnez-moi un conseil pour que j’éduque mon enfant dans le droit chemin ! »

-      « Quel âge a-t-il ? » lui demanda le Rav.

-      « Il a trois mois » lui répondit-il.

-      « Tu es déjà en retard de trois mois ! Dès que l’enfant respire et voit le jour, cette tâche sacrée qu’est l’éducation a débuté !» lui expliqua le Rav.

L’obscurité règne dans la chambre, les franges du foulard de la mère caressent le visage de son enfant… On entend une douce mélodie qui transforme la nuit terrifiante en spectacle réjouissant.

Le marchand de sable est déjà passé, mais son sourire ne la quitte pas.

Tout en chantant, elle enlace son enfant et ancre en lui la confiance et l’amour de la Torah.

C’est un portrait idyllique que l’on retrouve dans les albums de nombreuses mères juives, qui exploitent chaque instant pour transmettre à leurs petits enfants des valeurs authentiques, pour éveiller leur cœur avec des histoires de Tsadikim et pour susciter en eux des sentiments de sainteté.

Certaines femmes pensent que l’enfant ne comprend pas.

Elles ne s’investissent pas pour lui raconter des histoires, pour lui faire passer des messages. Elles ne protègent pas ses yeux ni ses oreilles, de la vue et de l’écoute de ce qui est interdit.

Le « Chévet Hamoussar » (24) écrit à ce propos : « Elle ne lui chantera pas des chansons d’amour (Séfer ’Hassidim chapitre 238) composés par des auteurs immoraux. Leur esprit de légèreté influencera l’enfant négativement. Elle entonnera plutôt des chants contenant un message de morale. »

Tali aime lire à ses enfants l’histoire de Boucle d’or…

« Je me rappelle à quel point j’étais captivée quand ma mère me la racontait ! Quand elle me demandait quelle histoire je désirais, c’était toujours Boucle d’or que je demandais, elle titillait si bien mon imagination !»

Pourtant, en analysant ce conte apparemment neutre, on y découvre de nombreuses failles. Son fils de quatre ans eut ainsi du mal à comprendre pourquoi la petite fille se permit de rentrer chez quelqu’un d’autre et de se servir à manger toute seule !

Tali bredouilla devant la réaction de son enfant et décida de ne plus se servir de cette littérature.

Elle pensa : « Notre patrimoine est riche en histoires, nous n’avons pas besoin de ces livres ! »