Nos Sages enseignent : «  Par le mérite des femmes pieuses, les enfants d’Israël furent délivrés d’Égypte  ». Ils vantent leurs mérites et leur force de caractère. En effet, elles ne se laissèrent pas abattre par la dureté de l’esclavage et ne renoncèrent pas à leur rôle. Leurs maris rentraient épuisés et exténués du labeur infernal qu’ils vivaient au quotidien, et n’avaient plus la force de mettre des enfants au monde pour ensuite les voir arrachés et cruellement assassinés par les maudits Égyptiens. Les femmes s’armèrent de courage et de force et à l’aide de leurs miroirs, elles parvinrent à éveiller leurs maris de leur torpeur et les incitèrent à reprendre leur saint rôle : celui de perpétuer la lignée sacrée du peuple d’Israël.

Par leur mérite et grâce à la puissance de leur âme, leurs miroirs méritèrent d’être placés devant Hakadoch Baroukh Hou et c’est grâce à eux que les Cohanim purent se purifier durant leur service au Beth Hamikdach.

La femme juive n’a pas la Mitsva d’avoir des enfants à l’inverse de l’homme (Yébamot 65, 2). En effet,  toutes les voies de la Torah sont des voies de paix, et la femme n’a pas la Mitsva de se mettre en danger par la grossesse et l’accouchement (Méchekh ’Hokhma 58, 9, 7).

Malgré cela, la femme prend sur elle cette douleur et ce danger afin d’assurer la pérennité des générations ainsi que la continuité du Peuple Juif.

De cette force inouïe, les enfants d’Israël parvinrent au fil du temps et de l’exil à se sacrifier en continuant à pratiquer la Torah en cachette, et ce, grâce aux filles d’Israël qui conservèrent leur pudeur et leur pureté au fil des générations de la façon la plus pointilleuse et la plus scrupuleuse qui soit.

Lors de l’accouchement, la femme pose dans l’âme de son bébé la «  première pierre  » qui lui permettra de se forger et de se dévouer corps et âme au Créateur du monde, béni soit-Il.

Cette force, tu l’imprègnes en ton enfant maintenant, à l’heure où tu souffres des maux de l’accouchement : c’est cet héritage éternel qui l’accompagnera à jamais.

Ainsi, de la même façon que les enfants d’Israël se dévouèrent et montrèrent leur confiance en D.ieu au moment de la traversée de la mer en éveillant la miséricorde divine, ton enfant la méritera également. Grâce au don de toi-même dont tu fais preuve à cet instant, ton enfant méritera de recevoir des forces du Ciel exceptionnelles qui perdureront en lui tout au long de sa vie. Et toi, en même temps que lui, tu mériteras que la miséricorde d’Hachem t’accompagne.
 

Les souffrances permettent à l’homme de se confronter à la vie

Dans le «  ‘Hovot Halévavot  », dans le chapitre sur la méditation, Rabbénou Bé’hayé relève une difficulté. Pour quelle raison, Hakadoch Baroukh Hou qui est le médecin de toute chair, miséricordieux envers les créatures, et prodiguant tant de bien au nourrisson, a créé des douleurs tellement intenses au moment où le bébé commence à sortir ses dents ?

Et Rabbénou Bé’Hayé de continuer : les pleurs du bébé et toutes les maladies bénignes de la petite enfance existent pour l’habituer au fonctionnement du monde. Un moment, tout est beau et agréable, et l’instant d’après, la situation change, nous éprouvons des difficultés et nous sommes mis à l’épreuve.

À ce propos, on raconte qu’un jour, un médecin affilié au Ministère de la Santé se rendit chez le Gaon Rav Yits'hak Zylberstein avec une idée révolutionnaire. Il proposa au Rav que chaque garçon, avant sa Brit-Mila, soit anesthésié localement afin qu'il ne ressente aucune douleur.

La réponse que lui fit le Rav suivit à la lettre le principe enseigné par le ‘Hovot Halévavot : Hakadoch Baroukh Hou, Lui qui est Le Maître de la bonté par excellence, connaît bien mieux que nous ce qui est bon pour le nourrisson. Ainsi, de la même façon que les pleurs du bébé sont utiles au moment où celui-ci sort ses premières dents, la douleur éprouvée lors de la circoncision éduque l’enfant à acquérir de bonnes qualités et des «  bagages  » spirituels solides et cela par la douleur, la soumission et le don de soi.

Pareillement, toi qui subis en ce moment les douleurs de l’accouchement, essaye d’imprégner en toi cette capacité à te confronter aux changements et aux difficultés que tu trouveras dans toutes les situations de la vie.