J’aimerais partager avec vous les réactions sans précédentes reçues à mon dernier article. J’ai reçu un nombre impressionnant d’e-mails et de lettres.

Vous vous rappelez certainement que je vous ai relaté les derniers événements : tout avait commencé à Pessa’h à San Diego où j’avais souffert de quatre fractures à la hanche et subi d’importantes interventions chirurgicales, et je devais à présent subir une nouvelle opération - le jour suivant Sim’hat Torah, le 10 octobre. Je passais les procédures préopératoires et étais prête à y aller. Mais avec toutes les fibres de mon être, je crois dans le pouvoir miraculeux de la prière, en particulier lorsque la prière émane du cœur du ‘Am Israël, et je demandai un autre scanner sachant très bien que les chances que cet examen soit différent du précédent étaient faibles, voire nulles. Mon chirurgien étudia les résultats. J’attendis avec impatience, puis j’entendis ces mots merveilleux : « Rabbanite, le processus de guérison a commencé. Vous n’aurez pas besoin d’opération finalement. »

Je sais que je vous en ai déjà parlé dans mon article précédent, mais nous vivons dans un monde très sceptique, et bien que nous entendions des histoires fantastiques, nous les prenons avec beaucoup de précaution. Pour un instant, peut-être même pour quelques heures, nous y pensons puis nous les oublions et les balayons d’un revers de la main.

Il va de soi que mon histoire n’est pas finie. Dans un mois, il faudra refaire un examen, mais mon cœur déborde d’une profonde gratitude. J’essaie de tenir mon engagement envers Hachem - l’engagement selon lequel si j’avais le mérite de guérir sans intervention humaine (opération), je déclarerai publiquement que par le pouvoir de la prière, les portes célestes de la Réfoua Chéléma - la guérison, peuvent s’ouvrir et des vies se transformer. Dans cet esprit, je vais partager avec vous des pensées supplémentaires sur le POUVOIR MIRACULEUX DE LA PRIERE.

Comme toujours, ce dernier Chabbath, Chabbath Mévarekhim, le Chabbath où nous bénissons le nouveau mois, je donnai mon cours habituel et enseignai la Torah dans la synagogue où je prie - la Agouda de Lawrence-Far Rockaway. C’était le Chabbath Beréchit, lorsque nous recommençons l’étude de la Torah depuis le tout début. Dans cette toute première Paracha de la Genèse, la Torah décrit la Création du monde et la création de l’homme, la couronne de la Création. Nous y découvrons que bien que les graines de toute végétation fussent en place, c’est seulement après que l’homme pria pour la pluie qu’elles fleurirent. La condition préalable de la prière est évidente dans la Torah et notre histoire. Lors du repas de Chabbath, mon petit-fils, dans son Dvar Torah, a évoqué ce point. Nos matriarches Sarah, Rivka, Ra’hel, Léa, ‘Hanna et de nombreux autres, ont reçu la Brakha des enfants uniquement après avoir prié de tout leur cœur et de toute leur âme. Cette condition préalable à la prière est vraie non seulement en regard des enfants, mais pour chaque aspect de notre vie. C’est seulement après une prière sincère et intense que l’homme le plus remarquable ayant foulé la planète terre, Moché Rabbénou, a entendu les paroles retentissantes de D.ieu Lui-même, des propos qui nous ont aidé à survivre aux siècles ; des propos qui demandaient le pardon pour tout notre peuple à toute époque. La réaction de D.ieu tenait en deux petits mots, mais ces deux mots avaient et continuent d’avoir plus de pouvoir que les armes les plus mortelles que l’humanité peut concevoir. Nous connaissons tous ces deux petits mots. Ils sont gravés sur notre cœur et notre âme ; ce sont les piliers de Yom Kippour : « Sala’hti Kidvarékha, Moi, (D.ieu), ai pardonné comme vous l’avez demandé ».

Oui, la prière est la fondation, l’ultime arme de défense de notre peuple. Notre ancêtre Ya’acov a reçu ce cadeau de son propre père, Its’hak, qui a proclamé ces mots qui nous ont distingués pour tous les temps : « Hakol Kol Ya’acov - la voix est celle de Ya’acov ». Cette voix est celle de la prière. Elle est si puissante qu’elle peut percer les lourdes portes en fer forgé et monter vers le trône de D.ieu.

Durant les longs siècles de notre persécution, de tortures et de massacres, cette voix de Ya’acov nous a permis de triompher. C’est notre prière qui nous a permis de survivre à l’enfer d’Hitler. Je le sais, j’y étais, je l’ai entendu ! Dans notre monde moderne et « illuminé », cette voix est devenue muette ; la prière est désormais considérée comme un domaine que seule une personne naïve et sans éducation peut prendre au sérieux. Si un médecin sonne le glas, alors nous avons tendance à baisser les bras de désespoir, même si on nous dit que la prière peut changer le diagnostic, annuler les prédictions funestes. Certains parmi nous écoutent cyniquement et sont contrariés. Et d’autres hochent de la tête et essayent d’y croire, mais tout en hochant de la tête, leur cœur leur souffle de nombreux doutes. Après tous les scanners, les IRM et les nombreux autres tests qui ne mentent pas. Nous, les citoyens du vingt-et-unième siècle, savons que l’âge des miracles s’est écoulé depuis longtemps.

D’autres facteurs jouent aussi sur notre prière. Nous vivons dans une culture qui a une addiction à la « gratification instantanée ». Nous sommes constamment à la recherche du « plus rapide ». Des ordinateurs et iPhones, des fast food au micro-ondes, tout doit être rapide ! Rapide ! ...rapide ! Si nos prières ne sont pas immédiatement acceptées, nous coupons la ligne et perdons le lien avec notre D.ieu ; nous cessons de prier, nous sommes assis dans la solitude et notre solitude nous consume. En vain, le Psaume 27 nous offre la solution: « Kavé El Hachem », placez votre foi en D.ieu ! Priez ! Et si initialement, vos prières ne sont pas exaucées, renforcez-vous et priez encore.

C’est si simple. Nous devons garder les lignes ouvertes et ne jamais cesser. Nous ne devons jamais jeter l’éponge. Ne jamais abandonner. Mais cette vérité ne s’intègre pas dans notre « société de gratification instantanée ». Si nous souhaitons vivre, nous devons toujours avoir à l’esprit que la prière est notre outil le plus puissant. Ceci dit, nous devons aussi reconnaître qu’Hachem n’est pas notre serviteur. Nous ne pouvons présenter nos exigences. Nous ne pouvons Lui donner des ordres. Nous ne pouvons quitter Son restaurant dans un accès de colère. Il n’y a pas d’autres restaurants où nous pouvons nous rendre. Les résultats pourraient être catastrophiques. Dans notre famine spirituelle que nous nous sommes infligés, nous allons rapidement dépérir.

A de maintes reprises, des célibataires déçus à la recherche de leur âme sœur ou des hommes d’affaires en période d’échec m’ont dit : « J’en ai assez ! J’en ai eu ma dose ! J’ai prié et ça n’a servi à rien ! »

« Vraiment, leur répondis-je, vous en avez vraiment assez ? Vous n’allez plus prier ? Je vous demande: pensez-vous vraiment que vous faites une faveur à D.ieu lorsque vous implorez Son aide et priez ? Pensez-vous vraiment que D.ieu soit diminué parce que vous avez cessé de prier ? Si D.ieu veut, en un instant, vous serez parti ! Permettez-moi de vous donner un conseil : si vous voulez commencer avec quelqu’un, c’est votre choix, mais pour votre propre bien, votre propre survie, ne commencez pas avec D.ieu ! Vous allez perdre avant de commencer ! »

« Alors que faire ? », me demandèrent-ils finalement.

« Suivez le conseil du Roi David, le puissant combattant et le chanteur d’Israël : "Priez et priez encore" (Psaume 27). »

Suivez l’exemple de Moché Rabbénou, dont chaque prière était récitée en faveur de son peuple. Une fois, une seule fois, il a prié pour lui-même, implorant D.ieu de lui permettre d’entrer en Terre promise. On lui a répondu : « Non ! », mais sa foi n’a jamais été diminuée. Il a compris que tout ce qui provient de D.ieu est bon et qu’il y avait une raison pour laquelle il n’avait pas le droit d’entrer dans cette terre sainte. De même, chaque prière est exaucée : depuis le haut de la montagne, D.ieu a accordé à Moché une vision et il a vu la Terre Promise et le grand panorama de l’histoire juive.

D.ieu a Ses raisons, même si ces raisons échappent à nos esprits étroits. Notre foi, notre confiance en Hachem est éternelle, et peu importe ce que notre cœur, notre esprit et notre âme nous disent, nous savons que « non » est aussi une réponse.