La semaine dernière, je me suis concentrée sur le groupe des « Femmes du Kotel », qui portent le Talith et les Téfilines, conduisent des offices à la manière des hommes, et ont choisi le Kotel comme champ de bataille. J’ai demandé pourquoi, si ces femmes sont sincèrement motivées, elles ne tiennent pas leur office dans les mille et un lieux où elles seraient accueillies à bras ouverts. Je me suis demandé si leur but n’était pas tant de porter des Talith et des Téfilines que de s’attaquer à la communauté de la Torah.

Je peux presque entendre des lecteurs protester : « D’accord, Rabbanite, nous savons ce que vous pensez des femmes du Mur. Mais parlez-nous du rôle spécifique reçu par les femmes juives. Qu’est-ce que D.ieu attend de nous et quelle est la mission qu’Il nous a assignée ? Et comment exploiter notre vie au mieux et nous y connecter ? »

Depuis la genèse de notre histoire, les femmes juives ont toujours été à l’avant-garde, non seulement pour leur famille, mais pour notre peuple entier - et en réalité, pour le monde entier. Notre matriarche Sarah avait une vue pénétrante lorsqu’elle ordonna à Hagar et Ichmaël de partir, car elle avait perçu le danger qu’Ichmaël posait non seulement pour son fils unique, Its’hak, mais pour tous ses descendants. Son mari Avraham ne partageait pas vraiment son point de vue. Mais Sarah insista et dit à Avraham : « Le fils de cette servante ne peut hériter de la terre avec mon fils Its’hak. » Hachem en personne accepta les propos de la matriarche Sarah et dit à Avraham : « Écoute sa voix ».

La prophétie des propos de Sarah se dévoile douloureusement par la haine violente dont font preuve les descendants d’Ichmaël envers les descendants d’Its’hak.

Alors, qu’est-ce que cela a à voir avec le rôle des femmes dans la vie juive ? À une époque où les femmes étaient considérées comme inférieures à des biens, lorsqu’elles étaient battues et tuées impunément par leurs maris et même leurs fils, notre admirable patriarche Avraham, le pionnier de notre foi, a reçu l’ordre de D.ieu d’écouter la voix de son épouse. Les implications de cette démarche devraient vous couper le souffle. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Il suffit d’étudier notre histoire pour voir le respect rendu à Sarah à maintes reprises.

Nous étions esclaves en Égypte, une société barbare où les esclaves étaient régulièrement torturés et assassinés, et où aucun esclave n’avait la possibilité de s’échapper. Alors, par quel mérite avons-nous bénéficié du miracle de notre libération de la maison d’esclavage ? La Torah le consigne pour l’éternité : « Bizkhout Nachim Tsadkaniyot - par le mérite des femmes vertueuses, nos ancêtres ont été sauvés d’Égypte ».

Je vous invite à nouveau à méditer ce point. Les femmes de cette époque ne valaient pas plus qu’un objet à abandonner, mais nos femmes juives étaient à l’avant-plan pour instiller à nos familles la lumière de la foi. Je pourrais écrire tout un livre sur le respect considérable apporté aux femmes dans notre Torah. Je me limiterai à un autre exemple spectaculaire de plus. Lorsque D.ieu nous a réunis au Sinaï et nous a donné Son alliance, Il a ordonné à Moché Rabbénou d’enseigner Sa Torah d’abord aux femmes. Cela serait difficile à envisager, même aujourd’hui, alors imaginez à quel point c’était révolutionnaire à cette époque.

Notre Torah place les femmes sur un piédestal de respect, d’estime, d’honneur et de gloire. Pourquoi aurions-nous besoin d’un mouvement de libération des femmes ? De quoi devons-nous être libérées ? De l’appel majestueux d’allumer les lumières de la foi et de transmettre le flambeau du judaïsme à toutes les générations ? Peut-il y avoir mission plus glorieuse que celle-là ? Que cherchent nos sœurs ? Contre quoi protestent-elles ?

Je n’écris pas ceci par mépris, mais plutôt pour tirer la sonnette d’alarme, pour réveiller notre peuple. Nous affrontons aujourd’hui des défis qui, D.ieu préserve, menacent la vie de nos frères en Israël et dans le monde. Dans une telle période, comment l’un d’entre nous peut-il transformer le saint Kotel - le vestige de notre Temple et le site le plus sacré des Juifs - en lieu de provocation et de luttes intestines ?

Tout comme je parle à mes sœurs juives, j’aimerais également m’adresser à mes frères. Il existe de nombreux moyens de protester contre les femmes du Mur de manière à honorer la Torah. Maudire n’est pas l’une de ces manières, ni lancer des chaises. La violence engendre la violence. La haine engendre la haine. Et avec chacun de ces incidents, le fossé dans notre peuple s’agrandit. Lorsqu’un frère lève la main contre son frère, les portes du Ciel se referment et les loups parmi les nations sont libérés. Pourquoi agissons-nous ainsi ?

Un dernier mot aux femmes du Mur : mes chères sœurs, tout le monde ne serait-il pas gagnant si, au lieu de faire un spectacle au Kotel, dérangeant ceux qui y viennent pour épancher leur cœur brisé et laver le Mur de leurs larmes, vous construisiez des murs de foi et d’amour, des murs qui protégeraient notre peuple de la folie du monde ?

Cessons les bêtises et devenons des Juifs sérieux. Portons la flamme de la foi depuis le Sinaï jusqu’au 21ème siècle, et transmettons-la à nos descendants afin que la lumière illumine leur voie pour l’éternité.