Pour être tout à fait honnête, avant, je n’aimais pas ce mot, « Téchouva ». « Faire Téchouva » signifiait pour moi acheter un billet pour assister au festival de l’échec, de la culpabilité et de toutes ces occasions manquées de m’améliorer. Jusqu’à ce qu’un jour, je découvre que faire Téchouva signifiait en réalité revenir à moi-même, ramener l’objet perdu à son propriétaire. Revenir chez moi, à la maison, redécouvrir qui je suis vraiment.

Faire Téchouva, ça n’est pas pointer du doigt avec un air accusateur tout ce qui ne tourne pas rond chez moi. Non, faire Téchouva, c’est au contraire allumer une lueur dans l’obscurité de mes faiblesses, découvrir un nouveau paysage derrière une porte que l’on croyait fermée. C’est réaliser que derrière toutes les couches de poussière et d’impuretés qui se sont accumulées en moi, se cache une lumière infinie qui ne demande qu’à briller. Et le mois d’Eloul nous offre finalement l’occasion de subir une petite « douche » désaltérante afin d’aborder la nouvelle année fraîche et dispose.

Le secret de la lettre Alef

Les Sages enseignent que l’essence de la condition humaine est contenue dans la lettre Alef. La lettre Alef (א) est composée de trois traits : un partant du milieu vers le haut, un partant du milieu vers le bas, et un troisième qui relie les deux en diagonale. Le premier symbolise les mondes spirituels, le second notre monde matériel et le troisième, l’homme qui est censé faire le lien entre les deux dimensions !  Ainsi que l’enseignent nos Maitres : « Il y a les cieux et la terre ; l’homme les relie entre eux. »

Comment effectuer concrètement cette union ? C’est simple, regardez le trait qui symbolise l’homme. Il est en diagonale, un peu comme un toboggan sur lequel on monte, on monte… puis sur lequel on redescend d’un seul coup ! Si nous ne faisions que monter, si nous ne trébuchions jamais, cela signifierait que nous resterions perchés tout en haut, dans les mondes spirituels, et serions détachés du monde matériel. Ce n’est pas ça, unir. Pour unir les deux mondes, il faut « savoir aller et savoir venir ».

La dernière ligne droite avant la venue du Machia’h

Durant toute son Histoire, l’essence du peuple juif a été d’« aller et venir ». Mais dans notre génération, celle qui précède la venue du Machia’h, c’est encore plus vrai. Les évènements s’enchainent à la vitesse de la lumière, les informations se succèdent les unes aux autres, au point que nous ne sommes même plus capables de nous souvenir de ce qu’était hier. Nous nous trouvons sur la dernière ligne droite avant le dévoilement de la Guéoula et c’est pourquoi tout s’enchaine avec une telle rapidité.

Et D.ieu, dans Son infinie miséricorde, passe une sorte de marché secret avec nous : « Je M’engage à vous aider à ne pas rester coincés en bas, dans les méandres de vos échecs, mais de votre côté, Je vous demande de ne pas vous apitoyer sur votre sort si vous tombez ! Relevez-vous vite et avec force, car le temps presse ! »

Le désespoir n’existe pas !

Souvenez-vous : l’homme n’a pas été créé comme un végétal, qui pousse paisiblement à côté des cours d’eau et passe le plus clair de sa vie dans une attitude contemplative… Non ! Cela ne constitue pas notre modèle. Nous sommes en mouvement perpétuel, du haut vers le bas et du bas vers le haut, un peu comme des enfants qui montent et descendent sur un toboggan… Car telle est notre nature et le matériau dont nous sommes faits ! Et la seule chose qui nous incombe, mes chères amies, est d’implorer l’aide divine.

C’est là le secret que Rabbi Na’hman de Breslev ne cesse de répéter à notre intention : « Le désespoir n’existe pas ! Ne te fie ni aux critiques, ni au jugement des autres ! Tu es tout en bas ? Tu vas remonter ! Demande à Hachem de t’aider à te relever. Et la boucle sera bouclée ! »

‘Haya Hertzberg