Être riche est sans doute le rêve de nombreuses personnes dans ce monde. Mais est-ce que cette richesse matérielle est synonyme de joie, sérénité, tranquillité ? Où est passée la joie ? Est-il facile de trouver aujourd'hui des gens vraiment joyeux ? Pourquoi les médicaments les plus vendus actuellement sont les antidépresseurs ? À travers cet article, nous essaierons d'expliquer pourquoi la joie est un ”produit” qui se fait de plus en plus rare et avec l'aide d’Hachem, nous proposerons des voies à emprunter pour arriver à la véritable Sim’ha (joie) - celle qu'Hachem attend de nous dans notre service divin, comme il est écrit dans la Paracha Ki-Tavo : "Et parce que tu n'auras pas servi l'Éternel ton D.ieu avec joie et contentement de cœur au sein de l'abondance" (chap.28, verset 48).

Pourquoi les plaisirs de ce monde ne procurent pas de véritable joie ?

Notre corps, bien qu'il nous pousse à croire qu'il constitue l'essentiel de notre être, n'est ni plus ni moins que la couverture de notre âme. Hachem nous a insufflé à chacun de nous une partie de Lui-même (de la même manière qu'une personne qui gonfle un ballon introduit dans ce ballon son souffle). C'est pourquoi, une seule nourriture aura le pouvoir de nous réjouir, celle de l'âme ! Plus on nourrira notre âme, plus on se sentira proche d’Hachem et plus on sera heureux. Comme le dit si bien le roi David : ”Pour moi, le voisinage de D.ieu fait mon bonheur” (psaume 73, verset 28). Comme nous vivons dans un monde matériel, nous avons tendance à interpréter la faim de l'âme comme la faim du corps, et donc pour calmer notre faim, on va instinctivement vers les plaisirs, on court après l'argent, après la mode, on veut changer de voiture, de maison… Mais très vite, on s'aperçoit que ces choses ne nous procurent du plaisir que momentanément. Notre Néchama (notre âme) continue à sentir un vide profond, elle a faim de nourriture spirituelle. Ça ressemble un peu à quelqu'un qui va remplir le réservoir de sa voiture avec du jus d'orange au lieu d'y mettre de l'essence. Est-ce que ça la fera avancer ?

Il faut savoir que la Sim’ha est une sensation intérieure qui ne dépend pas des circonstances extérieures. Le ‘Hazon Ich avait l'habitude de dire : ”Ce n'est pas dans les choses qui sont en dehors de l'homme que se trouve la Sim’ha, celle-ci se trouve dans l'homme lui-même !”. La joie est une valeur constante, qui ne varie pas selon les événements de la vie.

Le Rav Pinkous (dans son livre Nefech ‘Haya) écrit que la douleur n'est pas synonyme de tristesse. Il est vrai qu'il n'est pas entre nos mains d'éviter certaines épreuves douloureuses qu’Hachem nous envoie, mais nous pouvons choisir de rester dans la douleur ou au contraire, de l'utiliser pour grandir. La tristesse n'est pas une conséquence naturelle de la douleur, de la difficulté, mais un choix de vie ! Tout dépend de la perception que nous avons de la réalité, de l'interprétation que nous donnons aux événements que nous vivons. Les épreuves que nous traversons peuvent constituer pour nous des tremplins ou alors des ravins ! C'est à nous de choisir, comme il est écrit : ”Tout est entre les mains d’Hachem, sauf la crainte d’Hachem”.

Le chemin vers la Sim’ha (joie)

Nous avons compris que la véritable Sim’ha est un sentiment profond, qui prend naissance à l'intérieur de notre être et qui ne dépend pas des circonstances extérieures. Donc, plus on sera lié à nous-même, plus on construira un monde intérieur riche, plus on sera apte à se réjouir vraiment et à établir une relation saine avec notre entourage et avec Hachem. Une des raisons pour laquelle la Sim’ha se fait de plus en plus rare est la dépendance que la société actuelle a développé envers les moyens technologiques. Les images qui défilent, les infos, les films, les messages incessants, nous empêchent de nous retrouver avec nous-même, de réfléchir sur notre être, de nous poser des questions indispensables au renforcement du “soi”. 

Pour établir une relation solide avec Hachem ou avec son conjoint, il faut d'abord être connecté à soi-même, savoir qui on est. Le fait de connaître nos qualités et nos forces nous permettra de les utiliser, et automatiquement d'arriver à une satisfaction personnelle. Quand on prend conscience de ses côtés positifs, alors on accepte ses défauts, car ceux-ci ne menacent pas notre véritable valeur. En s’acceptant comme on est et en ayant conscience de nos capacités et de nos faiblesses, on pourra avancer sûrement et prudemment, étape par étape, tout en prenant compte de nos besoins matériels et sentimentaux.

En ouvrant les yeux sur nos progrès, nos réussites, ou même sur nos demi-réussites, on éprouvera une joie profonde et véritable, une joie qui émane directement du plus profond de notre être, de la Néchama qui nous habite.

“Quel est le riche ? Celui qui se suffit de ce qu'il a !” (Maximes des pères)

Pourquoi ne suis-je pas plus grande ? Pourquoi mes enfants sont hyperactifs et chez la voisine on n’entend pas une mouche voler ? Pourquoi je travaille tellement dur et je me retrouve à découvert à la fin du mois ? Qu'est-ce qu'on se morfond ! Combien on se ronge ! Combien de souffrances on économiserait en approfondissant notre confiance en Hachem ! Ce qu’Hachem nous donne, c'est exactement ce qu'il faut qu'on ait ! Le Maître du monde sait bien mieux que nous ce qui est bien pour nous ! Servir Hachem avec joie et contentement de cœur est entre nos mains, tout dépend de nos pensées. Si l'on inverse les lettres de l'expression ”Bésim’ha”- être dans la joie, on obtient “Ma’hchava”- pensée. La solution se trouve dans le fond de nos pensées. Au lieu de se concentrer sur nos manques, concentrons-nous sur nos acquis, réjouissons-nous de ce qu’Hachem nous donne et remercions Le de vive voix. “Quiconque est sage doit observer ces faits et se pénétrer des grâces de l'Éternel” (Téhilim).

Chabbath Chalom à toutes !