Chère amie, mais qui est-il ?!? Comment agit-il ?!? Est-il vraiment là pour nous détruire ?!? Une chose est sûre : si nous démasquions ce menteur, notre vie serait tellement plus productive… Allez viens, on part à sa recherche !

Mais qui est-il ?

Notre Yétser Hara’ bien entendu ;-)

Rabbi Na’hman de Breslev nous conte une très jolie parabole pour l’identifier ; il est un peu comme un truand, courant à toute allure, les poings fermés, en ayant fait croire à toute une foule de personnes qu’il détenait un objet secret des plus précieux entre ses mains. Une fois attrapé, les coureurs, à bout de souffle, se rendent compte à leur grand désarroi que ses mains sont vides… Quel menteur !

Exactement de la même façon, nous-mêmes en sommes ses victimes chaque jour ; on pense s'élever spirituellement lorsque l’on prend sur nous une nouvelle Mitsva. Et boum, il nous fait retomber en dix secondes avec ses multiples stratagèmes. On décide de ne plus écouter de Lachone Hara’ ? Et bam, on rencontre la plus grande pipelette de la ville. On se dit que cette fois-ci, c’est décidé, on entame un super régime demain ? Et bim, bam, boum, le mariage du siècle se profile aussitôt, avec ses multiples festivités et tentations culinaires à n’en plus pouvoir !

Il nous incite à prendre des décisions qui paraissent bonnes en apparence, mais prises à la hâte et avec l’enthousiasme qui gagne tant de femmes...

Pourquoi sommes-nous si fragiles ? Nos Sages nous enseignent clairement qu’au moment où nous lui cédons, nous sommes éprises d’un « vent de folie » (Roua’h Chtout).  De quoi déculpabiliser quand même, mais bien qu’il soit réellement redoutable, nous sommes absolument tenues de l’affronter. Pour cela, intéressons-nous à ses modes d’action.

Comment agit-il ? Cerner ses modes d’actions pour mieux l’appréhender.

Notre mauvais penchant a trois stratégies pour nous faire tomber :

➔ Il nous propose toutes sortes de « facilités », comme par exemple quand on se complait à rêver pendant des heures à l'obtention d'un résultat, au lieu de... se lever pour y travailler.

Le pire est que l’intensité de la léthargie dans laquelle il nous plonge va être proportionnelle à l’intensité d’énergie qu’il faudra produire pour en sortir ! Quelles pertes...

➔ Il établit des programmes sophistiqués pour nous faire fauter : au lieu de nous proposer de faire une ‘Avéra directement, il agira de façon détournée et nous susurrera à l’oreille « mais ça va, laisse toi aller un peu ! », « ça n’est pas si grave, enfin ! ». Or, cette ‘Avéra nous détourne de la meilleure trajectoire qui puisse être pour nous, elle nous fait perdre du temps et beaucoup de forces.

➔ Il fait tout pour nous déstabiliser : avant la ‘Avéra, il nous déculpabilise pour qu’on y plonge la tête la première, et, après elle, il fera tout pour nous persuader qu’elle est ir-ré-pa-rable.

En lisant cela, on penserait ne jamais pouvoir en sortir. Or si, lorsque toutes ces idées venaient dans nos têtes, nous apprenions à identifier leur source - bon ou mauvais penchant -, nous tomberions moins. Cette distinction n’est pas si difficile à faire ; si la demande me permet de gagner un plus dans ma vie, me met sur la bonne voie, elle vient de ma volonté, de ma bonne Néchama. Si, à l’inverse, elle engendrera une frustration, de la déception, de la colère, alors elle vient du menteur.

Un détracteur, ou le plus puissant moteur d’évolution ?

Reprenons l’exemple du régime : nous sommes au fameux mariage du siècle, et mon Yétser  Hara' me propose une première tarte au citron (mmmhh, mon gâteau préféré !) : « ça va, juste un petit gâteau, ce n’est pas si grave ! ». Bon. Une fois terminée, j’ai quand même envie de juste goûter le tiramisu. « Ce n’est pas un drame si je le finis, du coup, hein ?!? » Aïe, une fois fini, je reprends un peu mes esprits, et il me dit : « bon, écoute, ton objectif est foutu pour aujourd’hui, alors tu n’as qu’à te lâcher carrément, et demain on repart sur les chapeaux de roue ! ». Et me voilà en train de glisser sur le toboggan des échecs à la chaîne…

Mais si je m’y reconnais tant, c’est que cela se reproduit, pourquoi donc si j’ai appris à l’appréhender ? Parce qu’avec le temps, quand je l’entends me parler dans mon esprit, je me suis complètement identifiée à lui !

C’est là TOUT le problème : l’erreur que nous faisons toutes, c’est de croire que notre mauvais penchant, c’est nous.

NON, il n’est pas nous, c’est un ange d’Hachem, EXTÉRIEUR À NOUS, et c’est bien lui qui nous fait chuter.

Et puisque cet envoyé ne s’arrêtera jamais de s’en prendre à nous, si c’était nous qui changions de regard sur lui ? Voici donc, pour finir, les trois prismes au travers desquels nous pourrions apprendre à le regarder en face, afin de surfer sur ce formidable  moteur d’évolution, plutôt que de le fuir et le dénigrer. Remercions-le pour chacun de ses atouts ! 

Merci à mon Yétser de me permettre de délimiter clairement le bien et le mal : si je me sens bien, c’est que je suis du côté de la lumière. Si je culpabilise et que je suis en colère, c’est que je suis de l’autre côté.

Merci encore d’être le coach infatigable qui ne peut que me permettre d’avancer, tant il est têtu !

Merci de me permettre de reconnaître qu’il est extérieur à moi. Mes chutes sont de son fait à lui, de quoi se remotiver pour avancer.

Voilà que l’on va devenir copains maintenant…

C’est ce que je nous souhaite !

Excellent travail à nous toutes Bé’ézrat Hachem !

Affectueusement,