J’avais à peine 17 ans, lorsqu’une célèbre agence de mannequin me repéra devant mon lycée. Je fus instantanément prise sous le charme ! Comment résister à la tentation de pouvoir sortir de mon petit monde de jeune fille juive, parisienne, traditionaliste… afin de défiler sur les plus grands podium internationaux ? Et sous le regard des personnalités les plus éminentes !

Ce monde était rempli de concurrence féroce, de personnages atrocement superficiels et orgueilleux, qui nous traitaient comme des « moins que rien ». Mais malgré tout, je me sentais la reine du monde ! Notamment lorsque la seule limousine de Paris venait me chercher en bas de chez moi, impressionnant toutes mes voisines et mes amies... J’ai côtoyé beaucoup de grandes stars en étant invitée dans les endroits les plus prestigieux de Paris, Milan et Tel Aviv !

Et j’ai ainsi évolué, dans ce monde où le superficiel était l’essentiel. C’était une course incessante à la perfection dans le paraître, le top de la « femme objet », le culte du superficiel et du succès matériel à tout prix…

À 25 ans, lorsque je me faisais déjà âgée pour continuer ma carrière de mannequin, j’arrêtai avec tout ce jeu vicieux et je m’envolai pour aller travailler à New York où l’on m’offrit un poste de cadre dans la mode.

Le sinistre jour du 11 Septembre 2001, lorsque je vis les deux tours du World Trade Center s’écrouler devant moi, voyant les gens arriver en courant et en hurlant, je crus que c’était la fin des temps ! Et en rejoignant leur course, je disais à Hachem « C’est bon, je fais Téchouva, j’arrête mes bêtises ! ».

Mais, je me suis encore laissée happée par ma vie très mouvementée de « Business woman » dans la mode, découvrant une ville trépidante où tout était possible !

Ce fut quelques années plus tard que je vécus un réel déclic. Cette vie superficielle ne me convenait plus et je sentais un vide intérieur. Je ne supportais plus ces pics de hauts, et ces chutes qui ne dépendaient que d’une réussite extérieure plutôt que d’une construction solide et personnelle.

On me conseilla alors d’aller prier sur le tombeau du Rabbi de Loubavitch. Une fois arrivée là-bas, je ne savais pas quoi faire, je me sentais mal face à tous ces gens qui priaient… N’ayant jamais fréquenté une école juive, je ne connaissais donc rien, je ne savais même pas lire un de ces nombreux livres que tout le monde utilisait (Les Téhilim). Alors je fis une prière sincère, et très simple en deux mots : « Aide-moi ! » Puis deux larmes coulèrent sur mes joues…

Et à partir de là, ma vie devint comme un film. Chaque rencontre, chaque endroit que je fréquentais était destiné à ce que je puisse faire une véritable Téchouva ! Il me suffisait de saisir les perches et de faire les changements nécessaires. Je rencontrai alors un Rav qui me donna 40 jours pour « sauver ma vie » comme il disait. J’en profitai alors pour commencer à arrêter de manger mon saumon dans les endroits non Cachères, à mettre des jupes le Chabbath, puis la semaine. Je me dis : « Allez, essaie durant 40 jours, et si ça ne te plaît pas, tu arrêtes tout.»

Et là, ma vie évolua en osmose avec mes changements. Je me sentais mieux, plus sereine. J’étais moins dépendante des regards des autres et de leur reconnaissance. Puis j’adoptai les jupes et les robes tout le temps, et je jetai plusieurs dizaines de cartons, avec beaucoup de vêtements « dernier cri » sans le moindre pincement au cœur, car je me sentais bien. Et surtout je sentais une force au-dessus de moi, qui voulait de moi, et qui m’aidait dans chacun de mes pas ! Je n’étais plus l'objet de regards mal placés, d’amitiés intéressées, mes vêtements Tsni'out jouant automatiquement le rôle de filtre pour les bonnes fréquentations.

Le miracle fut que la fin de mes 40 jours tomba pile le jour de Roch Hachana. J’entendis retentir le son du Chofar et je ressentis que mon ancienne vie était enterrée derrière moi, et que devant m’attendait ma nouvelle destinée, en tant que fille d’Israël, fière de servir le Maître du monde !

Seulement quelques jours après, une amie parisienne que j’avais rencontrée à New-York me téléphona, me proposant un garçon pour un Chiddoukh (rencontre en vue d’un mariage) qui devint grâce à D.ieu mon futur mari. Je quittai alors New-York pour aller vivre définitivement en Terre Sainte, et plus particulièrement à Jérusalem que je ne connaissais pas, afin de construire un foyer juif.

Je ne serai jamais assez reconnaissante envers le Maître du Monde pour m’avoir sauvé la vie, et m’avoir offert une VRAIE vie : pleine de sens, au goût si doux et agréable. Et si par mon histoire, je pouvais aider ne serait-ce qu’une seule femme d’Israël à trouver les forces en elle de transformer sa vie, de franchir le cap, alors je serai la plus heureuse du monde et j’aurai un tout petit peu pu « rendre » à Hachem les bontés qu’Il m’a procurées…

Témoignage reçu (anonyme)

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