Après les événements barbares qui ont marqué, cette année, la nuit de Sim’hat Torah en Israël, on a entendu le Premier Ministre, M. Netanyahou, qui a dit : « C’est ici le combat de l’humain contre le barbare ». Il m’est revenu à l’esprit une phrase prononcée par Henri Bergson, à l’Académie Française en 1914, ce philosophe français, juif aussi d’ailleurs (pas religieux), au mois d’Août, au début de la Première Guerre mondiale (entre la France et l’Allemagne) : « C’est ici la lutte de la lutte entre la civilisation et la barbarie ».

(En 1914, il ne croyait pas si bien dire, mais ce n’est pas, aujourd’hui, le thème que l’on veut développer ici). Ce qu’il faut remarquer, ces jours-ci, c’est la permanence de la haine d’Israël. On sait, depuis longtemps, qu’Essav (grand-père d'’Amalek) hait Ya'akov, mais fallait-il en arriver à des actes barbares, qui ont pu être sus et vus du monde entier par l’intermédiaire des réseaux sociaux qui ouvrent le village planétaire aux yeux de l’humanité entière. C’est la globalisation du mal, le caractère inattendu de ces événements, de même que la bestialité que l’on a le devoir de souligner, pour les stigmatiser. À cela, s’ajoute aujourd’hui le refus de la majorité des nations de considérer la gravité de cette situation. « Pour des raisons humanitaires, n’attaquez pas Gaza » disent ces « humanistes ». En attendant, ils tiennent 250 otages ; en Israël, des familles entières pleurent, d’autres ignorent le sort de leurs proches, d’autres subissent les bombardements incessants des roquettes du ‘Hamas… Et c’est cette morale scandaleuse de l’humanité que l’on doit dénoncer. Où sont les droits de l’homme ? Les pires atrocités du Moyen-Âge se sont déroulées dans les villages du Néguev israélien ! L’absence de réaction de l’humanité est significative. Cela rappelle le silence, pendant la Shoah, des chefs d’État qui « savaient » l’horreur des camps de concentration et qui, pour des raisons stratégiques, n’ont pas attaqué les camps, où sont morts six millions de Juifs.

Il ne nous appartient pas de faire de la morale aux nations du monde, mais nous devons exprimer notre indignation – pour le moins ! – devant les propos du Secrétaire de l’O.N.U. qui explique que ce n’est pas dans un « vide politique » que les attentats du 'Hamas se sont produits, mais qu’ils étaient la conséquence d’une situation ! Il ne s’agit, ainsi, que de légitimer la sauvagerie ! Ne soyons pas dupes, tous les rapprochements avec les ennemis ne peuvent nous protéger.

La Providence divine a protégé le peuple juif parmi les nations depuis plusieurs millénaires, et la civilisation n’a pu changer les mentalités ! Une armée puissante, c’est une illusion, des alliés protecteurs, c’est un rêve. Quand le Tout-Puissant a décidé, un soir de fête, que des terroristes viendraient troubler une nation, tout bouclier ne saurait la protéger, si l’Éternel en a décidé autrement. Le verset dit clairement : « Si l’Éternel ne veille pas sur la ville, c’est en vain que la sentinelle veille avec soin » (Téhillim-Psaumes 127,3). La société peut progresser, les armements être les plus sophistiqués, seul le Tout-Puissant peut protéger l’humanité. La cruauté bestiale de l’homme souligne son éloignement de l’humanité. L’humanité, elle-même, si elle ne se rattache pas à une valeur qui la dépasse, alors l’homme risque de devenir une bête cruelle. La descente aux enfers est plus rapide que prévu. Ce fut l’enseignement de ce Sim’hat Torah dramatique, quand Israël doit se réjouir de l’éternité de la Torah qui ne cesse jamais de nous protéger (on a fini une lecture annuelle à Sim’hat Torah, et le cycle reprend chaque année). Prions pour les victimes, prions pour les blessés. Ce n’est pas la civilisation qui protège l’homme. Seul le Tout-Puissant protégera Son peuple, car « Il ne dort ni ne sommeille, le Gardien d’Israël » (Ibid. 21,4). Au-delà des vicissitudes de l’Histoire, la Lumière du Créateur ne cesse d’éclairer l’univers. Sachons la découvrir, et elle ne cessera de nous protéger.