Dans le contexte de guerre en Ukraine, trois Juifs ont célébré leur Brit-Mila à Kiev, dont l’un au noble âge de 86 ans.

Bombardements fréquents, sirènes incessantes… La vie en Ukraine depuis un peu plus d’un an, fracturée par l’invasion militaire russe, a pris la tournure d'un drame national. Parmi les Ukrainiens, la communauté juive du pays a également été bouleversée, mais au milieu des ténèbres, cela ne l’empêche pas de toujours se rapprocher de son Créateur.

Trois Juifs adultes - l’un d’eux presque nonagénaire - ont décidé de rejoindre enfin l’alliance d’Avraham Avinou en effectuant la Brit-Mila, la circoncision rituelle.

Rav Moché Réouven Asman, Grand-Rabbin d’Ukraine, a été nommé Sandak pour cette cérémonie célébrée non sans retard, puisque, rappelons-le, la Brit-Mila doit avoir lieu selon la Halakha au huitième jour - si tant est que l’état de santé de l’enfant le permet.

Rav Asman a souligné la sainteté particulière de la Brit-Mila, une Mitsva qui est le signe de l’alliance entre D.ieu et Son peuple, une Mitsva qui a traversé tous les temps et tous les contextes. Alors qu’il était attendu pour participer à une réception spéciale en l’honneur de la visite éclair du président américain Joe Biden dans la capitale ukrainienne fin février, le Grand-Rabbin a annulé sa présence en raison de la la cérémonie religieuse. Un honneur pour la Mitsva et Eliahou Hanavi, un invité de marque qu’on ne voit peut-être pas mais qui est bien présent à toutes les Brit-Milot !

Après les trois cérémonies, une Sé’oudat Mitsva a été donnée à la synagogue Brodsky. L’octogénaire, résidant à Anatevka, a adopté le prénom de ses deux grands-parents tués 'Al Kiddouch Hachem, le premier dans un pogrom de la période soviétique et le second par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale : Moché Eliahou. “J’aurais dû avoir le courage de le faire avant. C’est seulement avec la guerre que je me suis rendu compte de la responsabilité mutuelle des Juifs dans les moments les plus difficiles, et j’ai enfin sauté le pas”, explique Moché Eliahou. “Je veux que mes descendants suivent la voie du judaïsme et qu’ils apportent de la lumière au monde”, a-t-il ajouté, concluant ainsi : “À Anatevka [son village de résidence], j’ai pu apprendre les savoirs qui m’ont permis de me connecter avec mes racines juives. C’est une journée de joie pour moi.”